Sur la trace des Jeunes Talents français - Episode 2

4 mai 2022 à 15:48:00 | par Mathieu Canac

Tous les deux mois, pour faire connaissance avec une relève du tennis français rêvant de marcher dans les pas des plus grands, nous vous proposons un retour sur les meilleures performances récentes des membres de la Team BNP Paribas Jeunes Talents.

 

Printemps, ou la saison qui rime avec Roland. Pour préparer la grand-messe parisienne de la terre battue, Rafael Nadal et Novak Djokovic, présents dans un même tableau pour la première fois en 2022, sont engagés à Madrid cette semaine. Loin de la Caja Mágica, avec l’espoir de devenir un jour des enchanteurs du tennis aussi prolifiques en coups de raquettes magiques que l’Espagnol et le Serbe, les apprentis sorciers apprennent de plus en plus de nouveaux tours. Sur le circuit junior, les jeunes pousses continuent de grandir et de récolter les fruits de leur travail. Pour plusieurs de ces espoirs français, la progression passe par Roland-Garros Juniors. Avec le rêve d’imiter les Jeunes Talents Luca Van Assche et Elsa Jacquemot, respectivement vainqueurs en simple dans cette catégorie en 2021 et 2020. Gagnante des Petits As l’an passé, Mathilde Ngijol, 14 ans et numéro 1 tricolore des 18 ans et moins, a de bonnes chances d’être bénéficiaire d’une invitation, comme l’an passé. Une wild card  que Guilhem Laget, 16e mondial en tennis-fauteuil et troisième français, peut également légitimement ambitionner. Tous deux, comme Daphnée Mpetshi Perricard, se sont particulièrement distingués ces dernières semaines.

 

Mathilde Ngijol-Carré

Âge : 14 ans
Classement : -15 (classement français), 126e mondiale juniors au 02/05/2022
Performance : demi-finaliste du tournoi J1 de Casablanca mi-mars

Dans la foulée d’une première finale en tournoi juniors grade 3, à Manacor en février, Mathilde a atteint sa première finale en grade 1, au Maroc. Grâce à ces résultats, elle s’est hissée au 117e rang mondial junior, son meilleur classement. En ne prenant en compte que les joueuses nées en 2007 et après, “MNC” est 7e de la hiérarchie planétaire.

Dès ton deuxième tournoi J1, tu as atteint les demi-finales : t'attendais-tu à y arriver si vite ou t'es-tu surprise toi-même ?
Après avoir fait une finale en J3 à Manacor, je savais que j’avais ma place dans ce tableau. Mais je n’avais pas de très bonnes sensations à l’entraînement avant de commencer le tournoi, j’ai donc été un peu surprise d’atteindre les demi-finales.

Tu as enchaîné finale en J3 à Manacor puis demi-finale en J1 à Casablanca (en battant notamment Udvardy, qui est membre du Top 30 juniors, pour la deuxième fois) : quel cap penses-tu avoir franchi ces derniers temps, dans quel domaine penses-tu avoir le plus progressé ?
Je pense que j’ai pas mal progressé dans le secteur du "bien mal jouer" (être capable de gagner dans les mauvais jours, ndlr). La plupart des matchs que j’ai gagnés, je n’ai pas joué mon meilleur tennis, mais je me suis battue.

Ton meilleur coup du tournoi à Casablanca ?
Je sentais bien mon revers sur ce tournoi, j’étais assez solide de ce côté et j’ai pu m’appuyer sur ce coup.

Le moment-clef de ton tournoi à Casablanca ?
Les débuts de mes troisièmes sets (au premier tour contre Luca Udvardy puis en quart de finale face à Anna Paradisi) ont été des moments-clefs pour moi, "pour enfoncer le clou".

As-tu vécu un moment insolite sur le court pendant le tournoi de Casablanca ?
Pas vraiment à Casablanca. Mais plus tôt dans la saison, à Sousse en Tunisie, je me suis retrouvée sans ma valise à l’aéroport. Je ne l’ai récupérée qu’en milieu de semaine, à la fin de mon tournoi…

As-tu eu le temps de visiter Casablanca ?
Malheureusement non, car j’ai dû rentrer chez moi rapidement à Paris pour des raisons familiales.

 

Guilhem Laget

Âge : 24 ans
Classement : 16e mondial au 02/05/2022
Performances : deux demi-finales et un quart de finale depuis fin mars, entrée dans le Top 15 mondial

Guilhem Laget ne cesse de gravir les échelons du tennis-fauteuil mondial. Sur la lancée d'une très bonne fin de saison 2021, il a débuté 2022 pied au plancher. Numéro 3 français et 16 mondial cette semaine - après avoir été 15e, son meilleur classement, le 18 avril -, Guilhem s'est donné de sérieuses chances de concrétiser l'un de ses rêves : participer à Roland-Garros. Lors des éditions précédentes, Frédéric Cattaneo, alors troisième tricolore et premier joueur de l'Hexagone classé hors du Top 8 derrière Stéphane Houdet et Nicolas Peifer, avait reçu le précieux sésame (huit joueurs participent au tableau principal : les sept mieux classés plus une wild card).

Après une demi-finale à Houston (ITF Series 3) puis un quart à Antalya (ITF Series 2, deux ITF Series 2, tu es devenu 15e mondial et numéro 3 français avant d'enchaîner avec un nouvelle demie à Vilamoura (ITF series 2) : ça sent bon la wild card pour Roland-Garros ?
Je l’espère de tout cœur, en tout cas j’ai fait tout mon possible et tout ce qu’il fallait, je pense, pour l’obtenir. Après, ça ne dépend pas de moi, mais j’espère avoir cette chance de pouvoir participer à Roland cette année.

T'attendais-tu à atteindre le Top 15 mondial si tôt dans l'année ?
Non, c’est vrai que c’est assez fou, avec cette fin de saison dernière et ce début de saison qui commence très bien aussi. Je ne m’attendais pas à atteindre cette place. C’était totalement inattendu, mais je pense être au classement qui me correspond et j’en suis vraiment très fier.

Quel cap penses-tu avoir franchi ces derniers temps, ce sur quoi tu penses avoir le plus progressé ?
Je pense avoir franchi un cap en fin de saison dernière, avec des victoires sur des joueurs mieux classés que moi, qui m’ont donné beaucoup de confiance. Ces dernières semaines, je trouve que j’ai progressé au niveau du service, et aussi en ce qui concerne “la main” (le petit jeu, le toucher, ndlr) et la réflexion pendant les matchs. J’ai vraiment bien progressé ces derniers temps, je pense, et je suis très content des résultats.

Tu as affronté Gustavo Fernandez en 2020 (victoire 6/2 6/0 de l'Argentin), Shingo Kunieda en 2021 (victoire 6/1 6/0 du monument Japonais) et Nico Peifer en avril (victoire 6/1 6/0 de Peifer) : sur quoi as-tu encore besoin de travailler pour rivaliser avec ces joueurs du Top 8 mondial ?
Effectivement, j’ai pour l’instant un peu de mal à rivaliser avec le Top 8. C’est un autre niveau. Je travaille très dur pour compenser mes lacunes au niveau du déplacement et de l’intensité, mais aussi de la lourdeur de balle. Ce sont ces éléments qui, je pense, font la différence actuellement entre les tout meilleurs du monde et moi.

As-tu la possibilité de t'entraîner régulièrement avec Stéphane Houdet et Nicolas Peifer ?
Oui, on a la chance de se retrouver sur des stages ou de pouvoir taper ensemble lors des tournois.

Peux-tu nous expliquer dans quel domaine cela t'aide-t-il particulièrement de t'entraîner avec eux ?
À chaque rencontre ou entraînement avec Nicolas et Stéphane, c'est un apprentissage accéléré. Ils nous poussent à progresser et à continuer de donner le meilleur pour pouvoir les rattraper.

As-tu eu le temps de visiter Antalya, Vilamoura et Houston lors de tes derniers tournois ?
Oui, ce sont trois villes superbes. J’ai un peu plus eu le temps de visiter Vilamoura et Houston. J’ai adoré Houston, c’est l’Amérique telle qu’on peut se l’imaginer avec les immenses gratte-ciel. J’ai aussi beaucoup aimé Vilamoura, c’est un coin très sympathique ! En revanche, je n’ai pas eu le temps de découvrir Antalya. Un petit regret ; c’est réputé pour être une jolie ville.

 

Daphnée Mpetshi Perricard

Âge : 13 ans
Classement : O (classement français), 1111e mondiale junior au 02/05/2022
Performances : deux demi-finales consécutives en J5, à Saint-François et au Diamant

A 13 ans, Daphnée Mpetshi Perricard découvre le circuit juniors. Après un deuxième tour en grade 3 à Saint-Grégoire fin 2021 pour glaner ses premiers points avant d'être feinée par une blessure, elle a atteint, en avril, deux demi-finales consécutives en J5 dès ses deuxième et troisième tournoi juniors. De quoi la positionner, déjà, en 34e position planétaire des joueuses nées en 2008 et après. Cerise sur le gâteau, associée à sa compatriote Milena Ciocan, elle a remporté le double à Saint-François.

Tu en es encore à tes débuts sur le circuit juniors : es-tu allée au-delà de tes objectifs en atteignant déjà deux demi-finales en J5 ?
Je n'avais pas d'objectifs de résultats, parce que je revenais de blessure. C'était une reprise de la compétition. Mes seuls objectifs étaient de bien jouer, de laisser parler mon jeu.

Lors des deux demi-finales, tu t'inclines contre la même adversaire, Nehanda Thomias, elle aussi Française. La connaissais-tu personnellement avant de l'affronter ?
Non, je ne la connaissais pas.

Qu'est-ce qui t'a posé problème dans son jeu ?
Nehanda est une bonne joueuse, avec de l'expérience (elle a 16 ans, ndlr) et un jeu très offensif. Sur ces 2 demies, je n'ai pas su faire les bons choix tactiques. Lors de la deuxième rencontre, il y avait beaucoup de vent et j'ai eu des difficultés à mettre mon jeu en place.

Quel cap penses-tu avoir franchi ces derniers temps, ce sur quoi tu penses avoir le plus progressé ces dernières semaines ?
Pendant deux mois, j'ai fait énormément de renforcement, de préparation physique et des soins kinés. J'ai été arrêtée de fin janvier à début mars, avec une reprise progressive. J'ai dû prendre mon mal en patience, poser la raquette et prendre soin de moi. Ce n'est pas toujours facile de ne pas jouer, j'ai appris à être patiente.
Ensuite, pendant cette tournée (d’avril, en Guadeloupe et Martinique, ndlr), j’ai appris à mieux jouer avec le vent, il y en avait vraiment beaucoup. J’ai aussi appris à être plus autonome.

Quel a été ton meilleur coup à Saint-François et au Diamant ?
A Saint-François, mon meilleur coup a été la volée. Notamment en double, que nous avons remporté avec ma partenaire, Milena Ciocan. Au Diamant mon revers a été assez efficace.

As-tu vécu un moment insolite sur le court pendant ces tournois ?
Lors d'un match de double, sans le vouloir, j'ai servi sur la volleyeuse qui se trouvait en face. Dans ce même match, sur un service de ma coéquipière, la balle m'a touchée (si un service touche la volleyeuse sans avoir touché le sol au préablable, le point est gagné pour l’équipe qui sert, ndlr). Après coup, ces moments nous ont fait rire.

As-tu eu le temps de visiter la Guadeloupe et la Martinique pendant ces tournois ?
Nous n'avons pas eu trop le temps de visiter ces deux îles. Entre les matchs et les entraînements, les journées étaient bien remplies ! Mais nous avons été très bien accueillis et les plages sont magnifiques. De l'hôtel et du club en Martinique, nous avions la vue sur le Rocher (le Diamant). J'ai pu me rendre au marché pour acheter des souvenirs, des produits locaux, comme des épices, des savons... J'ai aussi pu voir un petit extrait d'un spectacle de danse et musique traditionnelles en Martinique. C'est une tournée que je n'oublierai pas.

 

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