2004 : Tsunami et solidarité

Collecte de dons en Thailande

L’air marin de Chennai a toujours réussi à Carlos Moya. L’Espagnol ne s’explique pas pourquoi. Le souvenir y est peut-être pour quelque chose, l’éphémère ancien numéro un mondial ayant tapé ses premiers revers à deux mains avec la mer en ligne de mire, sur son île natale de Majorque. En 2004 et 2005, Moya s’adjugeait l’Open de cette métropole indienne, qui longe le golfe du Bengale, même si son second succès n’était pas sans lui laisser un goût amer. Le Majorquin défaisait le Thaïlandais Paradorn Srichaphan en finale de l’épreuve, alors que ni lui ni le public n’avaient réellement la tête au tennis ce jour-là. Une semaine plus tôt, le 26 décembre 2004, un gigantesque tsunami avait frappé l’Inde et la quasi-intégralité des côtes d’Asie du Sud-Est, faisant plus de 200 000 victimes, dont un peu plus de 200 à Chennai. Sans une once d’hésitation, l’Espagnol annonçait dans la foulée de sa victoire reverser de son prize money, soit un peu plus de 40 000 euros, à des associations d’aide aux victimes de la catastrophe.

Le coup d’envoi d’une vaste campagne de mobilisation, pour l’ATP et ses figures les plus emblématiques. Outre les nombreuses donations individuelles des joueurs, Roger Federer pilotait la mise en place d’actions collectives comme le ATP All-Star Rally for Relief. Ce tournoi à visée caritative organisé à Indian Wells en mars 2005 mobilisa la majorité du top dix masculin de l’époque : Andy Roddick, Andre Agassi, Lleyton Hewitt et Marat Safin étaient notamment de la partie, mais aussi Amélie Mauresmo. L’événement permettra de récolter quelque 20 000 dollars pour l’UNICEF et de sensibiliser le public à la nécessité de poursuivre les dons à destination des populations fragilisées par le tsunami. Et Carlos Moya ? Il n’a jamais cessé d’en pincer pour Chennai. L’année suivante, le vainqueur de Roland-Garros 1998 faisait son retour dans le tournoi indien. Et s’inclinait cette fois-ci face à Ivan Ljubicic en finale.