Alcaraz : « Le match le plus dur de ma vie avec le public a eu lieu à Paris-Bercy en 2021 »

C’était le blockbuster final de 2025. Jannik Sinner face à Carlos Alcaraz. Le duel pour départager les deux acteurs principaux, savoir qui finirait tout en haut de l’affiche avec le trophée du Masters en plus de ses deux titres du Grand Chelem remportés cette saison.

Troisième homme de l’histoire, après Roger Federer et Novak Djokovic, à avoir disputé les cinq finales majeures la même année ― le « tournoi des maîtres » ayant été lancé en 1970 ―, l’Italien s’est écrit une happy end aux dépens de l’Espagnol dimanche. Grâce, aussi, au rôle joué par le public.

À Turin, Sinner ― qui aurait sans doute, en plus, terminé n° 1 mondial sans sa suspension de trois mois pour dopage, reconnu comme non intentionnel ―, a été poussé par une foule prête à s’arracher mains et cordes vocales pour lui. Une ambiance digne des plus belles années de la Coupe Davis qui n’a toutefois pas écrasé son rival malgré le poids des décibels.

« Ça ne m’a pas du tout affecté, a déclaré le surnommé « Carlitos », pourtant habitué à aimanter les vivats des tribunes (presque) partout où il passe. « Parfois, j’ai même adoré. Ils n’étaient pas contre moi, je dirais plutôt qu’ils étaient en faveur de mon adversaire. J’aime ce genre d’environnement, d’énergie. »

Pour apprécier le moment, le Transpyrénéen a su tirer les leçons d’une expérience douloureuse pour lui. Celle d’un soir de novembre 2021, quand Bercy avait rimé avec furie pour soutenir un Hugo Gaston alors enfant chéri de la patrie après ses exploits de Roland-Garros 2020.

« Je n’en ai pas beaucoup parlé, mais le match le plus difficile de ma vie avec le public a eu lieu à Paris-Bercy en 2021, a-t-il confié au sujet de cette joute, perdue 6-4, 7-5 malgré une avance de 5-0 dans le deuxième set, après laquelle il avait fini complètement usé psychiquement. Je ne l’oublierai jamais de ma vie, parce que ça a marqué un tournant. J’ai beaucoup grandi grâce à ça. »

Au point de devenir, dix mois plus tard, vainqueur de l’US Open et plus jeune n° 1 mondial masculin de l’histoire. Avec, au cours de son parcours new-yorkais, son premier duel au scénario épique, rocambolesque et presque irréel contre Jannik Sinner.