Si Jannik Sinner, phare du tennis, numéro 1 mondial, est la lumière, Carlos Alcaraz, son dauphin, est l’ombre. Pas dans le sens où l’Espagnol qui aime régaler le public serait éclipsé par l’Italien. Non, point du tout. Dans le sens où la lumière existe seule, alors que l’ombre ne peut exister sans la lumière.
Modèle presque infaillible de régularité, la machine Sinner n’a besoin de personne pour être constamment à son meilleur niveau. Rarement - litote - il passe à côté d’un match. Superman de la raquette (toutefois sans slip rouge par-dessus son short), il rafle presque tout depuis mi-août 2024.
Depuis mi-août, seul Alcaraz a battu Sinner
Titré à Cincinnati, à l’US Open, à Shanghai, au Masters, en Coupe Davis et à l’Open d’Australie, il n’a perdu que deux des 43 derniers duels qu’il a disputés. Deux finales, à Pékin et Rome, contre sa kryptonite : Alcaraz.
« Le meilleur du monde quand il est à son meilleur niveau ». Voilà la réputation que s’est forgée le surnommé « Carlitos » aux yeux des observateurs. Seul hic, pour lui, il s’est montré bien moins constant que Sinner dans l’excellence.
Sinner constant dans l'excellence, Alcaraz plus irrégulier
Le natif d’El Palmar a régulièrement été moyen, par rapport à ses standards. En pouvant alterné le très bon et le médiocre au cours d'une même partie. Mais contre le Transalpin il a pris l’habitude d’atteindre sa quintessence. Lui-même l’a reconnu.
« C’est (Sinner) le meilleur du monde », a-t-il déclaré après son sacre à Rome. Si je ne suis pas à mon top, c’est impossible de le battre. C’est pour ça que je suis encore plus concentré contre lui, que je me sens un peu différent par rapport aux matchs avec les autres joueurs. (...) Il a cette aura. » Cette lumière.
Je me réveille chaque jour avec l’ambition de progresser pour pouvoir le (Sinner) battre
Celle qui permet à l’ombre d’exister. Plus la première est puissante, plus la seconde l’est aussi. Et Alcaraz a besoin de Sinner pour être le plus fort possible. Comme si son unique obsession était de le vaincre.
« Je me réveille chaque jour avec l’ambition de progresser pour pouvoir le battre », avait-il même lâché avant de remporter leur demi-finale à Roland-Garros l’an passé. La deuxième de ses quatre victoires de suite, série en cours, contre l’Italien. De quoi s’affirmer comme la seule ombre sérieuse au tableau de son rival.