« Sinner est un Djokovic 2.0 ». En faisant danser vos doigts sur le clavier pour tapoter cette phrase, vous trouverez des dizaines d’articles, brèves et autres citations sur le sujet. Une analyse pouvant paraître un tantinet osée : Novak Djokovic, avec sa myriade de records mirifiques, est tout au bout de la chaîne de l’évolution du joueur de tennis, et Jannik Sinner serait, déjà, son évolution ?
Presque impensable. Surtout que l’Italien n’en est encore qu’au début de sa carrière. Mais la comparaison n’a pas vocation à prétendre qu’il serait supérieur au plus grand palmarès de tous les temps. Loin de là.
Fond de jeu similaire, en frappant plus fort
Elle vise simplement à dire qu’il a un style de jeu similaire à celui du Serbe, mais avec un petit truc en plus. Comme lui, Sinner a des allures de machine fabriquée par des horlogers suisses tant il est précis et ne rate jamais, tout en prenant la balle un peu plus tôt et en frappant plus fort.
Néanmoins, le Serbe, en constante évolution au fil des ans, est plus complet. Il maîtrise bien mieux volées, slices, amorties - de revers, principalement - et sa science tactique est sans égale sur le circuit actuellement. Un constat partagé par le Transalpin, interrogé sur ses similitudes avec son aîné après sa victoire contre Aleksandar Vukic au deuxième tour de Wimbledon.
Djokovic m’a donné beaucoup d’informations sur la manière de rendre mon jeu similaire au sien mais en ayant mon propre style
« Nous sommes des joueurs différents, mais nous avons des similarités par la façon dont nous frappons la balle en coup droit et en revers, a-t-il répondu. Sur gazon, il a plus confiance en son déplacement que moi, sans doute aussi parce qu’il a plus d’expérience de cette surface. Il varie aussi un peu plus son jeu. Peut-être que je frappe un peu plus fort, mais je suis assez régulier, comme lui. » Aussi parce qu’il le prend pour modèle.
« Djokovic m’a donné beaucoup d’informations (en regardant ses matchs) sur la manière de rendre mon jeu similaire au sien mais en ayant mon propre style, a-t-il ajouté. J’ai toujours essayé de voir ce que je pouvais ‘prendre’ chez certains joueurs, et il est clairement celui dont je me suis le plus inspiré. » S’inspirer pour développer, notamment, comme Djokovic, une capacité à empêcher l’adversaire de respirer jusqu’à finir par l’étouffer.