"Ugoat" Humbert, ce pyrotechnicien

Ugo Humbert n’est pas seulement joueur de tennis. Sous le pseudo « Ugoat », il brille aussi en tant que chef pyrotechnicien. Jeudi soir, en duo avec les tribunes de Bercy chargées de l’ambiance, le gaucher de 26 ans a offert un spectacle son et lumière magistral aux amoureux de tennis. Opposé à Carlos Alcaraz, numéro 2 mondial, le maître-artificier venu de Metz a allumé des mèches dans tous les coins pour s’imposer 6-1, 3-6, 7-5.

« C’est la plus belle victoire de ma carrière (il avait déjà battu un n° 2 mondial, Daniil Medvedev, mais dans un contexte bien différent, en ATP Cup), le meilleur moment que j’ai vécu sur un court de tennis », s’est-il enthousiasmé en conf’. Dans la première manche, surtout, Humbert a fait pétarader une myriade de coups droits et revers mirobolants. « Tout rentrait, a-t-il analysé. Je mettais coup gagnant sur coup gagnant. J’étais ultra-agressif dès le retour. » Au point de gagner tous les échanges - cinq au total - sur la seconde balle adverse dans ce round.

Un tennis champagne qu’il avait déjà fait pétiller contre l’Espagnol à Wimbledon, où ce dernier avait finalement glané son quatrième titre en Grand Chelem. Bien que battu, 6-3, 6-4, 1-6, 7-5, le Tricolore avait fait des étincelles à partir du troisième set, jusqu’à avoir trois balles de break à 4-3, 0-40 dans le quatrième. « C’est vrai qu’à un moment, je voyais la balle grosse comme un ballon de foot, je ne pouvais plus rater, s’est-il rappelé pour Tennis Majors au sujet de ce match. Sur les retours, j’avais l’impression de pouvoir y aller 'full power' tout le temps, tout rentrait, c’était fabuleux. Je me suis senti voler. »

50 % de victoires face à des membres du top 5

La difficulté étant désormais de prolonger la durée du feu d’artifice au-delà d’un set et demi, et de le reproduire de plus en plus souvent pour franchir un cap supplémentaire, alors qu’il a déjà démontré plusieurs fois sa capacité à brûler la crème de la crème. En dix duels face des membres du top 5, Ugo Humbert, actuellement 18e après avoir été 13e en avril, s’est imposé cinq fois. Une statistique épastrouillante pour un joueur n’ayant lui-même jamais été parmi les dix premiers. Un de ses objectifs affirmés, dont il pourrait se rapprocher sérieusement en cas de bouquet final à Bercy.