« Notre rivalité est celle qui a eu le plus d’impact sur moi en tant que joueur. » Quand Rafael Nadal a annoncé la date et le lieu de sa retraite, Novak Djokovic, via Instagram, lui a rendu hommage par ces mots. Des mots répétés sur le court à la fin de leur match pour la troisième place du tournoi-exhibition Six Kings Slam. En ajoutant, entre autres, un très sympatoche : « N’arrête pas le tennis, mec ! Continue encore un peu, reste avec nous. »
Ce à quoi le principal intéressé a répondu : « Une rivalité exceptionnelle, tu m’as aidé à repousser mes limites pendant plus de 15 ans. » Au total, les deux monuments se sont entrechoqués, bien souvent pour faire des étincelles, 60 fois sur le circuit principal (31-29 pour Djokovic). Un nombre - record chez les hommes - qui a pesé lourd. Mais moins que le poids des souvenirs dans l’âme du gaucher des Baléares. « Djokovic est celui que j’ai le plus affronté, davantage que quiconque, mais, pour moi, mon plus grand rival a été Federer », a-t-il confié lors d’un entretien publié par As cette semaine.
Au cours de mes premières années sur le circuit, qui sont tellement marquantes (à l’échelle d’une carrière), Roger était déjà et c’était toujours lui.
« Au cours de mes premières années sur le circuit, qui sont tellement marquantes (à l’échelle d’une carrière), Roger était déjà et c’était toujours lui (qu’il rencontrait lors des matchs les plus importants) », a-t-il expliqué. Avant de croiser le fer avec Serbe, l’Espagnol avait déjà défié neuf fois le Suisse resté numéro 1 mondial incontesté du 2 février 2004 au 17 août 2008. Lors de l’Open d’Australie 2010, le Majorquin a joué sa onzième finale de Grand Chelem : la première des neuf de sa carrière contre le Belgradois (5-4 pour Nadal), alors qu’il avait déjà disputé sept de ses neuf face au Bâlois (6-3 pour Nadal).
Ce qui a frappé les esprits, aussi, ça a été l’opposition de style entre « RN » et « RF ». De quoi faire naître une nouvelle saison dans la série des rivalités iconiques de ce type, après les 14 épisodes Borg-McEnroe (7-7) ou encore les 34 Sampras-Agassi (20-14). « Nos jeux étaient tellement différents », a souligné l’homme aux 14 titres à Roland-Garros. « Contre Novak, c’était un défi incroyable, a-t-il ajouté. « Les chiffres montrent qu’il est le meilleur. (...) Il l’a mérité. » De quoi rappeler que leur histoire, unique, s’est aussi écrite à trois pendant près de deux décennies pour faire couler toute la concurrence. Nadal, Federer, Djokovic, ou le triangle des Bermudes.