« Ce n’est qu’un match de tennis, ça ne va pas changer ma vie. » Un mantra répété par nous autres, les joueurs du dimanche, les Charlot Alcata et Corinne Gaufre qui se rêvent en Carlos Alcaraz et Cori Gauff. Pour tenter de mettre au tapis ce poids lourd qu’est le stress. Dans l’espoir de réussir, enfin, à disputer un tournoi en étant aussi relâché qu’à l’entraînement. En vain. Parce que la tête, ça se travaille, et que les amateurs ont rarement le luxe ou le temps de s’offrir un préparateur mental.
Se dire « Ce n’est qu’un match de tennis » sans bosser là-dessus revient à espérer frapper efficacement avec une nouvelle prise de coup droit sans s’y être exercé auparavant. Mission impossible. Au niveau professionnel, bien que les émotions se manifestent évidemment lors des points importants, certains arrivent parfois à atteindre, globalement, l’apesanteur. L’état rêvé, sans aucune pression ressentie. À l'instar de Gauff, gagnante du WTA 1000 Pékin en s’imposant 6-1, 6-3 contre Karolína Muchová. Son huitième titre en neuf finales en simple sur le circuit principal.
70 % de la planète, même plus, se fiche de savoir si j’ai gagné ou perdu
« J’étais super détendue, a expliqué l’Américaine de 20 ans en conf’. Je me disais que ce match n’allait pas changer ma vie. (...) Gagner, c’est génial, une super sensation, mais le monde continue de tourner. 70 % de la planète, même plus, se fiche de savoir si j’ai gagné ou perdu. (...) Pendant le match, je me répétais juste que j’étais fière de moi, d’avoir réussi à corriger des choses sur lesquelles je travaille. » Son engagement, notamment.
« Je dois progresser dans plusieurs domaines, mais la priorité, c’est le service, avait-t-elle expliqué fin septembre en révélant l’identité de son nouveau coach, Matt Daly, pour remplacer Brad Gilbert. Quand je sers bien, je joue plutôt bien. C’est la base de mon jeu. » Deuxième au classement des doubles fautes en 2024, elle en a commis 315 - dont 19 lors de sa défaite en huitième de finale de l’US Open - en 53 duels. Soit 5,94 en moyenne par partie, contre 3,31 l’an passé. Une stat’ ayant de quoi déculpabiliser tous les John Isnerarien de nos contrées.