Sacre en ATP Cup et retour dans le Top 10, Félix Auger-Aliassime démarre 2022 en trombe

Sans l’ego, ils ont construit le succès le plus important de leur pays. Brique après brique, les deux potes Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov ont permis au Canada de remporter l’ATP Cup, son premier trophée par équipe chez les “grands”. “Notre alchimie est incroyable, a expliqué Shapovalov lors de l’interview sur le court après le double décisif remporté aux côtés d’Auger-Aliassime face à la Russie en demi-finale. On se fait vraiment confiance, il n’y a pas d’ego.” Un constat réaffirmé par son acolyte dans la foulée du succès 7/6 6/3 face à Roberto Agut qui a apporté le point du sacre aux siens. “On se fait énormément confiance avec Denis, et toute l’équipe, s’est-il exprimé après la balle de match. Tous les egos sont laissés de côté. L’esprit d’équipe est génial.”

Au cours de la compétition, les deux compères ont quasiment tout fait à huit mains. Parmi tous les simples et doubles à enjeu, un seul match n’a vu aucun des deux jeunes hommes entrer en scène. Le premier, lors de la rencontre perdue 3-0 face aux États-Unis en poule, où le surnommé “Shapo”, encore en manque de rythme après un isolement en raison d’un test positif à la Covid-19, a dû faire une croix sur le simple. En ce qui concerne "FAA", s’il a commencé son aventure par une défaite 6/7 6/4 6/4 contre Taylor Fritz, il a ensuite réussi une prestation probante en déréglant le métronome Cameron Norrie - 7/6 6/3 -, avant de claquer la meilleure performance de sa vie sur le plan du classement. C’était face à Alexander Zverev, au cours de l’ultime confrontation de la phase de groupe.

“La façon dont Félix a joué (contre Zverev) était incroyable” - Denis Shapovalov

S’il avait, enfin, vaincu l’Allemand à l’allure dégingandé lors de Wimbledon, celui-ci était alors 6e mondial. Sur le dur de Sydney, le Québécois, vainqueur 6/4 4/6 6/3 d’un Zverev désormais classé trois rangs plus haut, est venu à bout d’un membre du Top 3 pour la première fois de sa carrière. “La façon dont Félix a joué était incroyable, a commenté Shapovalov en conférence de presse. Zverev est l’un des tous meilleurs joueurs du monde actuellement. Je pense que Félix peut battre n’importe qui.” Quant au principal intéressé, il a pris cette victoire de prestige comme un pas en avant. Un de plus sur le chemin, tracé par le travail acharné, qu’il suit pour poursuivre son ascension vers des objectifs élevés.

“Oui, c’était un grand match de ma part, je ne peux qu’être heureux du résultat, a-t-il acquiescé devant les journalistes. Je pense avoir montré de très bonnes choses dans mon jeu aujourd’hui, je vais dans la bonne direction.” Un succès, bien qu’acquis seul, comme un grand, auquel il n’a pas manqué d’associer son camarade. “Après la victoire de Denis dans le premier simple (7/6 4/6 6/3 contre un Jan-Lennard Struff face auquel il restait sur cinq défaites en sept duels), j’ai senti cette émulation positive, qui était vraiment très élevée dans le vestiaire. J’ai en quelque sorte gardé cette énergie tout au long du match pour réussir l’une de mes meilleures parties face à Sascha (le surnom d’Alexander Zverev).”

Une osmose que le gaucher de 22 balais et le droitier de 21 printemps ont placé en atout majeur. “Ce que Félix et moi avons, c’est assez spécial, a confié le premier après la finale remportée face à l’Espagne de Pablo Carreño Busta et Roberto Bautista Agut, deux joueurs invaincus dans cette édition avant de chuter respectivement contre Shapovalov et Auger-Aliassime. On se connaît depuis qu’on a cinq, six ans. Le fait d’arriver jusqu’ici l’un avec l’autre et gagner un titre comme celui-ci ensemble, c’est vraiment spécial.” “Je pense que c’est l’une des raisons majeures qui nous a permis de nous accrocher dans les moments importants, avait-il déjà affirmé après la demi-finale face à la Russie de Daniil Medvedev, impressionnant bourreau - 6/4 6/0 - de ‘FAA’. Félix et moi faisons vraiment du bon boulot pour nous soutenir mutuellement.”

“Gagner ensemble (avec Denis Shapovalov), c’est vraiment spécial” - Félix Auger-Aliassime

“L’histoire est plutôt cool quand on regarde en arrière, a ajouté Auger-Aliassime une fois le trophée en poche. Je me souviens quand nous avons gagné la Coupe Davis junior ensemble en 2015. C’était la première fois que nous gagnions quelque chose d’important pour notre pays et nos carrières respectives. Ça fait longtemps que nous en rêvions, en ne cessant d’y croire. Nous nous sommes poussés l’un l’autre de façon très positive, et ça nous a permis de progresser, je pense. Comme Denis l’a dit, gagner ensemble l’un des plus grands titres par équipe de notre sport, c’est vraiment spécial. (...) J’espère vraiment que ça pourra inspirer les enfants canadiens, la prochaine génération.”

Et le natif de Montréal n’a pas que des pensées pour les plus jeunes. Grâce à ses résultats sur le court la semaine passée, il passé la barre des 10 000 points amassés pour le projet #FAAPointsForChange. À chaque échange glané, il a apporté 5 $ supplémentaires, complétés par 15 $ émanant de BNP Paribas, en faveur de la protection et l’éducation des enfants de la région de la Kara au Togo. Sur le plan individuel, il a fait son retour parmi les dix meilleurs joueurs de la planète. Désormais 9e mondial, son meilleur classement, il a pris le départ idéal pour réussir l’un des premiers défis qu’il s’est lancé en 2022 : s’installer durablement dans le Top 10. Une pièce supplémentaire pour se bâtir une carrière à la hauteur de ses rêves. En ayant le talent pour. À l’instar d’une personne qui a, entre ses mains, la capacité pour créer, briquette après briquette, la construction Lego mirifique que son cerveau imaginait.