Lundi 6 septembre
Il pouvait être magnifique un jour, guignolo un autre. Il était fou, tendre voyou et as des as. Non, on ne parle pas ici de Benoît Paire, mais évidemment de Jean-Paul Belmondo, décédé à 88 ans. Bel hommage à cet amoureux du tennis : à New-York, l'US Open continue d'être brûlant et indécis, notamment chez les femmes, où Emma Raducanu, 18 ans et issue des qualifications, saute une à une les haies avec une facilité bluffante. De son côté, Novak Djokovic plie par séquences, mais ne rompt pas dans sa quête d'un Grand Chelem historique. Face à Jenson Brooksby, un gamin de 20 ans au toucher de balle magnifique, le Serbe encaisse un 6-1 dans le premier set mais s'en sort en quatre manches. Encore, encore !
Mardi 7 septembre
Les Québécois ont plusieurs passions dans la vie : le hockey-sur-glace, les températures extrêmes, la poutine, les grands espaces... Il faut définitivement y ajouter le tennis et le mardi 7 septembre 2021 entrera dans l'histoire, Félix Auger-Aliassime se qualifiant pour la première demi-finale de Grand Chelem de sa carrière en écartant un Carlos Alcaraz diminuté physiquement et contraint à l'abandon. Dans le même temps, Leylah Fernandez l'imite en dominant Elina Svitolina-Monfils alors qu'on se presse à l'Open de Rennes, où Andy Murray, Richard Gasquet, Gilles Simon, Lucas Pouille, Fernando Verdasco et Arthur Rinderknech se donnent rendez-vous. Pas mal pour un Challenger ! Fête toujours : dans le Michigan, Christine Duval, une femme sans emploi, devient millionnaire grâce à une loterie organisée pour inciter la population à se faire vacciner contre le Covid-19. Quelle vie.
Mercredi 8 septembre
Pour la première fois de son histoire, Pornhub signale un abonné enregistré dans l'espace. Stefanos Tsitsipas, lui, décide aussi de prendre du bon temps et de se ressourcer en s'isolant dans un champ de maïs pour méditer après les nombreuses critiques reçues à l'US Open suite à ses pauses toilettes jugées trop fréquentes. En parallèle, Djokovic poursuit sa mission ''seul contre tous'', domine Matteo Berrettini en quatre manches et s'apprête à retrouver Alexander Zverev dans le dernier carré. Brrrr.
Jeudi 9 septembre
On se chambre joliment dans le circuit ATP, Dominic Thiem y allait aussi de sa photo dans un champ de maïs pour tacler gentiment Tsitsipas et son amour des pauses. À Flushing Meadows, la terre continue de trembler sous les coups du duo Raducanu-Fernandez, 37 ans à elles deux et qualifiées pour la finale d'un US Open 2021 décidemment riche en belles histoires et en rebondissements. Jaloux, Lionel Messi plante un triplé avec l'Argentine et bat le record de buts marqués par un joueur pour le compte d'une sélection sud-américaine (79 buts marqués en 153 sélections) détenu jusqu'ici par Pelé.
Vendredi 10 septembre
Place aux gourmands avec un appel à candidature particulier : celui pour devenir juré de la Coupe du monde de tiramisu, compétition qui aura lieu à Trévise, en Italie, du 8 au 10 octobre prochain. Sur le plateau de l'US Open, Daniil Medvedev prend logiquement le dessus sur un Felix Auger-Aliassime encore en apprentissage, mais qui se rapproche de sa première grande finale, alors que Novak Djokovic sort vainqueur d'un long bras de fer avec Zverev. Plus qu'une marche pour le Serbe...
Samedi 11 septembre
Une dinguerie. Une incroyable dinguerie. Impossible de trouver mot plus juste pour qualifier la victoire d’Emma Raducanu dans cet US Open. Rappelons que la Britannique de 18 ans était 150e mondiale lorsqu’elle est arrivée à New York il y a trois semaines pour y disputer les qualifications. Elle y a enchaîné dix matchs sans jamais perdre le moindre set. Aucune femme ni aucun homme avant elle n’avait remporté un Grand Chelem en disputant les qualifications. Il s’agissait seulement de sa deuxième participation à un tournoi majeur, après Wimbledon en début d’été. La voilà propulsée 23e joueuse mondiale. La vaincue du jour, Leylah Fernandez, est désormais 28e. Les deux jeunes filles n’étaient même pas nées quand les tours jumelles du World Trade Center se sont effondrées le 11 septembre 2001. Durant son speech d’après-match, Leylah Fernandez a rendu un vibrant hommage aux victimes de l’effroyable attentat, souhaitant pour le futur être « aussi forte et résiliente que New York ». Un moment fort en émotion alors que Flushing Meadows tient sa chouchoute pour un bon bout de temps.
Dimanche 12 septembre
Et Djoko a fini par céder. Epuisé aussi bien physiquement que moralement par sa mission de réaliser son fameux Grand Chelem calendaire, le Serbe est tombé sur plus fort que lui lors de cette finale de l’US Open, tout simplement : Daniil Medvedev, vainqueur en trois sets de son premier tournoi majeur, et certainement pas le dernier. Un Medvedev qui a tout bien réussi sur le court Arthur Ashe : son match, sa célébration de victoire (celle du saumon, inspirée du jeu vidéo FIFA) et son speech d’après-match, alliage de grande classe (« pour moi tu es le plus grand joueur de tous les temps »), mot doux adressé au vaincu du jour) et de drôlerie (« C'est notre anniversaire de mariage avec ma femme. Toute la quinzaine, je ne savais pas quoi lui offrir comme cadeau. Aujourd'hui, je me suis dit que si je perdais, je n'aurais pas le temps de trouver quelque chose. Donc il fallait que je gagne. Je t'aime Dasha ! »). Quant à Djoko, il est apparu presque soulagé d’en avoir fini de cette éprouvante quinzaine, ému comme rarement en conférence de presse. « J'ai senti quelque chose que je n'avais jamais senti ici à New York. Je ne m'y attendais pas. Leur amour (des spectateurs), leur soutien, je m'en rappellerai toute ma vie. C'était aussi fort que de gagner un vingt-et-unième Majeur. Ils m'ont touché au cœur. C'était magique. » C’est cet US Open dans son ensemble qui était magique.
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