Cette semaine a lieu le deuxième grand rendez-vous de tennis sur terre battue de la saison, avec le Masters 1000 de Madrid. C’est déjà un évènement en soi, car il s’agit justement du deuxième des trois passages (quasi) obligés avant Roland-Garros. Mais cette année, le tournoi madrilène est encore plus spécial, vu qu'il ne s’est pas joué l'an passé.
Il est vrai que si l'on compare les trois Masters 1000 sur terre battue, il est le moins représentatif d’un tournoi classique sur cette surface, en raison des conditions qui ne sont pas les mêmes. Avec son altitude de 667 mètres, les balles fusent davantage. C’est un jeu plus rapide qu’à Rome ou Monte-Carlo. C’est d’ailleurs le Masters 1000 sur terre battue qui a le plus réussi à un certain Roger Federer ! Il n’y a pas de hasard. Je vous rassure, ça n’a pas empêché Rafael Nadal de s’y imposer à 5 reprises et, pour la petite histoire, d’avoir là-bas un face-à-face positif avec Roger (2-1).
Un seul joueur a réussi le doublé Monte-Carlo/Madrid
Cette année, Roger n’est pas là. Novak Djokovic non plus, ce qui met Rafael Nadal, le chouchou du public, en pole position avec le statut de tête de série numéro 1. Cependant, l’Espagnol ne bénéficie pas d’un tirage clément. Pour son entrée en lice, il pourrait être confronté à la nouvelle pépite espagnole : Carlos Alcaraz. Ensuite, ce sera le tour de Jannik Sinner qui, on le sait, est un sacré client. En quart, Zverev ou Hurkacz ne devraient pas lui poser trop de soucis. En demie en revanche, ça se complique à nouveau avec, soit la revanche de Monte-Carlo face à Andrey Rublev, soit Dominic Thiem. Concernant ce dernier, il y a un (très) gros point d’interrogation quant à son état de forme. S’il arrive en finale, Rafael Nadal croisera peut-être à nouveau le fer avec Stefanos Tsitsipas, contre qui il a livré une bataille épique en finale du tournoi de Barcelone il y a huit jours. Si Nadal s’impose à Madrid avec ce tableau de chasse, alors pas certain qu’il soit nécessaire pour les autres joueurs de venir à Roland-Garros...
Le deuxième favori est logiquement Stefanos Tsitsipas. Le Grec, victorieux à Monte-Carlo et finaliste malheureux à Barcelone (il a eu une balle de titre), est en forme olympique. Ça tombe bien me direz-vous, les J0 approchent, mais on en reparlera plus tard. En attendant, « Stef » ne serait pas contre l’idée de faire aussi bien que lors de l’édition 2019, la plus récente, mais en l’améliorant d’une victoire. Le Grec avait alors battu Nadal en demie, avant de s’incliner face à Novak Djokovic en finale. Il devra être au top de sa forme pour réussir cet exploit, car remporter Monte-Carlo et Madrid la même année n’est pas une mince affaire. Depuis 2009, soit la première année où le tournoi s’est joué sur terre battue extérieure (avant il était sur dur indoor), un seul joueur a réussi le doublé Monte-Carlo/Madrid. Je vous le donne dans le mille : Rafael Nadal. Par contre, l’homme au 13 Roland-Garros n’a réussi cet exploit qu’à 2 reprises (2010 et 2017). Tsitsipas bénéficie d'un tirage très favorable et ne devrait pas être challengé avant une éventuelle demi-finale face à Medvedev ou Berrettini, voire un quart face à Schwartzman.
Daniil à Madrid sans pression
Comme je l’évoquais plus tôt, un point d’interrogation majeur plane autour de la forme de Dominic Thiem. L’Autrichien n’a plus joué depuis sa défaite surprenante à Dubaï face à Lloyd Harris. Depuis, il s’est un peu livré sur ce break qu’il s’est accordé en cours de saison, expliquant qu’il est « tombé dans un trou ». Depuis sa victoire à l’US Open, « Domi » lutte pour retrouver la motivation absolue. Il subit une décompression suite à ce premier titre en Grand Chelem. A cela viennent bien sûr s’ajouter le Covid, les bulles sanitaires, les tests PCR à n’en plus finir, l’ambiance science-fiction et du coup, un break a été jugé nécessaire pour pouvoir s’attaquer convenablement à son objectif numéro 1 : Roland-Garros. Je ne suis pas convaincu qu’il réussisse un grand tournoi à Madrid.
Finalement, il faut parler de la tête de série 2 du tournoi : Daniil Medvedev. Le Russe a fait un début de saison tonitruant, avec une finale à l'Open d'Australie (où il a fait presque un non-match face à Novak Djokovic), suivi d’une excellente performance à Marseille (le 10e titre de sa carrière) et un quart un peu décevant à Miami. A Monte-Carlo, chez lui, il avait l’intention de faire de belles choses, avec l’avantage de pouvoir dormir chez lui, dans son lit. Mais le Covid est passé par là et celui qui était alors n°2 mondial a été fauché en plein vol. Depuis, silence radio. Il a disputé un double victorieux, hier à Madrid, aux côtés du Brésilien Marcelo Demoliner, face à la paire britannique Skupski/Evans. Daniil dispute Madrid sans pression. C’est un tournoi de reprise. Néanmoins, il s’agit de conditions de jeu qui lui conviennent et, si sa première balle est au rendez-vous, alors avec le relâchement nécessaire, qui sait jusqu’où il pourrait aller. Son premier test devrait être face à Matteo Berrettini. Puis, si tout se passe bien, se présentera face à lui son « poteau » Stefanos Tsitsipas.
Mon quarté dans l’ordre : Tsitsipas, Nadal, Medvedev, Thiem.
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