À étrange année, étrange US Open. La disqualification de Djokovic, le remontada de Zverev en demi-finale, le niveau de jeu d’Osaka lors de la finale dames… Il était écrit que cette finale hommes, affiche inédite entre deux joueurs n’ayant jamais gagné de tournoi majeur, ne serait pas comme les autres.
Et elle le fut, pas forcément pour le plus grand plaisir des fans de tennis, sevrés de grand spectacle pendant quasiment 2h30 et les trois premiers sets. On le pensait blessé - il a souffert du tendon d’Achille droit lors de sa demie face à Medvedev - est-ce finalement qu’il n’était tout simplement pas dans un bon jour ? Toujours est-il que Dominic Thiem nous a offert l'une des plus folles remontées de l'histoire du tennis.
Un Dominator méconnaissable
Emprunté, gêné dans ses déplacements, sans longueur de balle, celui qu'on surnomme « Dominator » était méconnaissable en ce début de finale. On pense tout de suite au joueur d'en face qui, en demie face à Pablo Carreno-Busta, a offert le même spectacle avant de s'imposer en 5 sets. Ne commettant pas la même erreur que lors du tour précédent justement, l'Allemand – sans être génial – se montre suffisamment solide pour profiter des approximations de son voisin autrichien et ainsi mener 6-2 en 30 minutes, puis 6-4 au bout de 49.
Dominic Thiem est si mal en point, si loin du superbe niveau affiché durant tout le tournoi, et notamment en demie face à Daniil Medvedev, que certains l'imaginent même abandonner. Il faudra qu'Alexander Zverev breake à nouveau à l'entrée du 3ème set pour voir Domi reprendre quelques couleurs, une fois au pied du mur. Frappes plus lourdes, courses, balles qui frisent avec les lignes, c'est le Thiem qu'on aime qui semble de retour.
Complètement dingue
Après 2h30 de jeu, les deux adversaires du soir nous offrent enfin les échanges spectaculaires qu'on attendait tant. Domi débreake pour égaliser à 2-2 et c'est finalement lui qui parvient à prendre le service de son adversaire pour boucler le 3ème set 6-4. Armé de son tennis retrouvé, l'Autrichien parvient à réaliser l'impensable : réussir une remontée inespérée pour arracher un 5ème set ! 6-4 après près de 3h d'une finale décevante mais au scenario complètement dingue.
Montagnes russes
Là, de la douce folie on passe aux montagnes russes. La machine enfin lancée, Thiem breake d'entrée, mais Zverev de s'en laisse pas compter et chipe par deux fois le service de son adversaire. Tant est si bien qu'il se retrouve à 5-3 à un jeu de service de la victoire. Oui mais voilà. En pleine gamberge au moment de conclure, Sascha multiplie mauvais services et fautes directes, laissant Thiem revenir une fois encore. Comment aurait pu finir ce match fou si ce n'est par un tie-break ? Nous y sommes alors que les deux joueurs piochent complètement physiquement. Après avoir fait appel au physio Thiem, crampé, a de plus en plus de mal à servir. Se contentant de renvoyer la balle, l'Autrichien laisse l'Allemand craquer le 1er pour finalement s'imposer 8-6 au jeu décisif après plus de 4 heures de jeu.
Les nerfs lâchent pour Dominic Thiem qui, après être passé par toutes les émotions, parvient enfin à capturer dans ses filets ce trophée du Grand Chelem qui lui tendait les bras. Une performance majuscule en remontant deux sets en finale, ce que personne n'avait réalisé à l'US Open depuis Pancho Gonzales en… 1947 !
Osaka même combat !
Du côté des dames, Naomi Osaka et Victoria Azarenka nous on offert un scenario quasi similaire, si ce n’est le nombre de sets disputés. Méconnaissable en début de match, la favorite Naomi Osaka est parvenue à renverser une situation bien mal embarquée pour finalement s’imposer 1-6 6-3 6-3 sur la Biélorusse et ainsi remporter son 3ème titre du Grand Chelem et second US Open. Renversante !
