Marion Bartoli a remporté hier le tournoi d'Osaka et se bat toujours pour une place au masters féminin d'Istanbul. Elle n'est plus qu'à 330 points de la huitième place qualificative avec un dernier tournoi cette...
Marion Bartoli a remporté hier le tournoi d'Osaka et se bat toujours pour une place au masters féminin d'Istanbul. Elle n'est plus qu'à 330 points de la huitième place qualificative avec un dernier tournoi cette semaine. C'est du lourd!! « Marion va faire la une de tous les sites sportifs français », me dis-je, « c'est sûr ». Loupé.
Les « unes » sont trustées par Andy Murray qui s'impose à Shanghai et Petra Kvitova gagnant le tournoi de Linz. Les seuls sites qui titrent sur Marion sont l'Equipe, pas en page d'accueil quand même, la FFT, cela va de soi quand même, et la WTA, mais où Marion arrive après la une sur Kvitova à Linz (le site de la WTA propose trois unes défilantes). Tous les autres sites, sans exception, passent le cirage sur Andy Murray, sauf Tennis Magazine.... qui, avec un agenda qui lui est propre et que personne ne comprend, ne parle ni de l'une ni de l'autre.
Je le concède volontiers, la victoire d'Andy Murray à Shanghai est médiatiquement plus forte que celle de Bartoli à Osaka ou de Kvitova à Linz. Le tournoi de Shanghai est un Masters 1000, la catégorie de tournoi la plus importante après les Grands Chelems. Par ailleurs, en s'offrant la victoire, l'Ecossais déloge Roger Federer du podium mondial en lui chipant une troisième place qu'il squattait depuis juillet 2003. Il est normal et légitime que les médias internationaux privilégient cet évènement.
Mais les médias français, eux, pourraient bouder un peu moins notre porte-fanion. La victoire de Bartoli à Osaka est tout sauf anecdotique, puisqu'elle lui permet de revenir à 330 points de la huitième place qualificative pour le masters féminin, actuellement détenue par la Radwanska. Certes, Marion n'a pas son destin entre ses mains, mais il y a du suspens. C'est un véritable sprint final qui se joue sous nos yeux indifférents. Une brève par ci, une dépêche par là, trois fois rien en somme.
Pourquoi ce black-out? Pourquoi cette focalisation sur Murray alors qu'une représentante tricolore est en train de briller? Plusieurs explications me viennent à l'esprit.
D'abord, pour qu'une ou un Français ait droit aux honneurs des « unes », il ou elle doit gagner un tournoi (sauf si c'est Jo) et encore, ça ne suffit pas toujours. Lorsque j'étais pigiste au tournoi de Shanghai, j'essayais d’intéresser les médias français par des articles ou des interviews de joueurs. Gilles Simon s'était qualifié pour un quart de finale face à Novak Djokovic. J'étais sur les fesses lorsque qu'à plusieurs reprises ont m'a expliqué : « Si Simon bat Djokovic en quart alors oui, peut-être, on te prendra une petite réaction ». Par contre, lorsque Jo perdait en huitième, ils voulaient tous l'entendre dire qu'il avait mal joué.
Ce qui m'amène à une seconde pensée : et si les médias n'aimaient rien tant que titrer comme leurs voisins ? Si Sports.fr titre sur Murray alors Eurosport, We Love Tennis, Sport 24 etc... doivent suivre. Ils auraient l'air de quoi sinon ? Aujourd'hui, on a atteint des sommets d'imagination créative. Deux sites avaient carrément la même titraille!
Pour finir ma revue de presse, j'ai fait un tour sur le site du ministère des sports pour voir si Marion y était félicitée. Ce site à cinq « unes » différentes, aucunes ne signalaient la 9e joueuse mondiale. Par contre David Douillet, je vous rassure, y est bien bien présent. Ridicule.