C’est long une saison de tennis. C’est éprouvant, fatigant, usant, pas relaxant et long. Daniil Medvedev en est la preuve vivante, avec son craquage en bonne et due forme, comme lui seul en a le secret, lors de son premier match de poule hier, face à Taylor Fritz. Le Russe a expliqué qu’il subissait un ras-le-bol, qu’il ne prenait aucun plaisir. Comme un petit burn out en somme.
Le timing est vraiment pourri pour Daniil, car cette crise arrive en début de Masters. Autant dire qu’en plus de sa défaite face à Fritz 6-4 6-3, on ne voit pas comment il va réussir à rebondir pour faire un virage à 180° et sortir de son funk.
Dans sa poule, il y a donc Taylor Fritz, mais aussi Alex De Minaur qui dispute son tout premier tournoi des maîtres et qui, contrairement à Daniil, est chaud comme une baraque à frites (ouverte cette fois, et avec un chiffre d'affaires qui pète le feu). C’est peut-être la seule chance pour Medvedev, même s’il reste sur une défaite face à l’Australien et qu’en indoor, ils se sont partagés les victoires (1-1). En revanche, face à Sinner, l’ex-numéro 1 mondial n’a aucune chance. Ils se sont affrontés quatorze fois et les huit derniers matches (à l'exception du quart de finale de Wimbledon cette année) se sont soldés par des victoires en faveur de l’ultra dominant Italien. La deuxième et dernière place qualificative de cette poule « Ilie Nastase » se jouera entre Fritz et De Minaur. Comme ça, je mets une pièce sur le natif de Sydney (100% feeling, aucune argumentation). Au passage, on notera le choix tout aussi intéressant que discutable de nom pour baptiser ce groupe, quand on connaît les dérapages pas si lointains du Roumain…
L’idole des « Carota Boys » est injouable en ce moment
Dans la poule « John Newcombe » (pour le coup, aucun souci de dénomination), la hiérarchie apparaît plus complexe. Alexander Zverev semble être promis à une qualification pour les demi-finales, ainsi que Carlos Alcaraz. Leur match de poule sera crucial. En effet, le perdant finira sans doute deuxième et sera donc opposé à Jannik Sinner en demie, ce qui sera synonyme de défaite. En gros, pour aller en finale, il faudra terminer premier de la poule. Ça me fait mal, car je ne suis pas son plus grand fan, mais je parie volontiers mon pro bag qu’Alexander Zverev finira premier de la poule. Oui je sais, je ne parle même pas de Rublev ou Ruud, mais à mon sens, ils sont un cran en-dessous. Pas la peine donc de faire semblant.
On devrait donc retrouver Sinner et Alcaraz pour une demie, Zverv et De Minaur dans l’autre. En indoor, « Charly » n’a aucune chance face à celui qui, après Ugo Humbert, est l'un des joueurs qui joue le plus vite, tout en collant à sa ligne de fond de court. Certes, l’Espagnol mène 6-4 dans leurs confrontations, mais l’idole des « Carota Boys » est injouable en ce moment. Il peut être soupçonné de dopage, ou bien au cœur d’un déferlement médiatique suite à sa récente déclaration on ne peut plus hypocrite, il continue malgré tout à coller des doudounes à tous ceux qui croisent son chemin.
Sinner avait subi la loi du GOAT, Novak Djokovic (faut-il encore le préciser ?)
Le seul pseudo-suspense de ces ATP Finals serait avec une éventuelle finale Sinner-Zverev. La qualité de service de l’Allemand pourrait faire bégayer un peu le plus roux du Top 10, en l’empêchant de trouver son rythme grâce à un match qui en manquerait cruellement à son goût. Mais autant j’avais volontiers mis mon pro bag en jeu quant à la qualification de Zverev, autant je ne parierai rien de plus qu’une barre de céréale ou une boisson énergétique sur le fait que quelqu’un (Zverev ou autre) soit capable d’empêcher le numéro 1 mondial d’imposer encore plus sa suprématie sur le tennis masculin.
Comme si mes arguments ne suffisaient pas, je vous rappelle que l’an dernier, Sinner avait subi la loi du GOAT, Novak Djokovic (faut-il encore le préciser ?) en finale, alors qu’il l’avait battu en poule. Cela avait été une grande désillusion pour l’Italien, qui aura à cœur de faire en sorte que la fête soit belle jusqu’au bout pour lui et tous ses tifosi.
Vous l’aurez compris, il ne va pas s’agir des ATP Finals les plus excitantes de l’histoire. Je me demande si cela n’est pas un peu lié au fait que, pour la première fois depuis 2001, soit 23 ans, aucun membre du « Big 3 » n’y figure… Il va malheureusement falloir s’y habituer.