J’ai eu la chance et le privilège d’accompagner Nicolas Mahut dans le rôle de « coach », durant son Wimbledon 2024. Aux côtés de Skander Mansouri, 60e mondial en double, « Nico » s’est imposé face à la paire Vukic (AUS) - Stalder (USA) 6-4 7-6. En raison d’un souci physique, Mahut a dû jeter l’éponge au deuxième tour avant d’affronter la redoutable paire, tête de série numéro 1, Granollers (ESP) - Zeballos (ARG). Cela étant dit, j’ai passé une semaine à Wimbledon avec l’étiquette de coach sur le dos et sur l’accréditation, ce qui m’a permis, entre autres, de voir le tournoi de l’intérieur. Du coup, comme « y diz' », voici mon Top 5 de Wimbledon.
1. Un lieu mythique.
Il y a de ces endroits dans le monde où, lorsque vous les voyez, ou que vous y entrez, vous sentez immédiatement qu’il s’y est passé quelque chose. Wimbledon en fait clairement partie. Comment expliquer ce phénomène ? Vraiment pas certain. Je pense qu’il s’agit d’un cumul de choses. La beauté, limite choquante, des lieux joue évidemment un grand rôle dans ce ressenti. Partout où vous regardez, c’est très beau. La végétation, le choix des couleurs, le détail de l’élégance, jusqu’au petit logo de Wimbledon sur les haltères dans la salle de musculation, tout est fait avec goût. Les tenues des juges de lignes sont, à mon sens, l’exception qui confirme la règle. Il y a aussi des petits rappels d’histoire dissimulés à droite, à gauche (toujours avec goût, élégance et discrétion), permettant de resituer le tournoi dans l’histoire.
Une immense soirée blanche (en plein après-midi) dans un épisode de Downton Abbaye
2. Le restaurant des joueurs
Le restaurant des joueurs à Wimbledon est un endroit qui vit en permanence. Le restaurant en lui-même n’a rien d’extraordinaire avec des pâtes, des salades, des sushis, pas de quoi tomber à la renverse non plus. Mais il est doté d’une terrasse avec une vue à couper le souffle. Comme je vous le disais, il s’agit du restaurant des joueurs et l’accès y est donc très limité. De fait, il y a un petit côté « Nous, la haute société de Wimb, on trône au-dessus des petites gens », et c’est un peu dérangeant. Mais si on fait abstraction de cela, on est sur l'une des plus belles terrasses tennistiques au monde, de laquelle, lorsqu’on a la bonne table, on a vue sur le court 3 en direct, puis tous les autres courts qui se succèdent. Elle mériterait d’être agrandie, ce qui sera bientôt le cas.
3. Le blanc
J’avoue volontiers avoir changé d’avis concernant les tenues. J’étais très anti-total-blanc, mais après avoir vu ça de près, je trouve que les tenues immaculées, associées au vert de la surface, contribuent à la douceur ambiante. On a un peu l’impression d’être dans une immense soirée blanche (en plein après-midi) dans un épisode de Downton Abbaye.
La performance physique est juste incroyable
4. La gentillesse/politesse du personnel
Je ne sais pas si c’est dans le brief des personnes qui travaillent sur le tournoi, mais de manière générale, le personnel de Wimbledon est d’une grande gentillesse. Un peu en mode personnel d’un palace cinq étoiles. J’avoue avoir bénéficié du traitement réservé aux joueurs, mais j’ai l’impression que c’était global. Certes, ils sont très « by the rules » et on ne rigole donc pas avec les « rules ». A ces moments-là, ils sont très énervants (pour moi), mais de manière générale, le personnel contribue à rendre votre expérience unique.
5. Les équipes d’entretien des courts
La semaine que j’ai passée à Wimbledon était, météorologiquement parlant, une semaine typiquement wimbledonienne. La preuve étant qu’en sept jours, on s’est entraîné à quatre reprises en indoor. Bref, il a plu tous les jours. Et lorsqu’il se met à pleuvoir à « Wimb », alors interviennent les équipes de l’entretien des courts. Quand on les voit à la télévision, c’est déjà impressionnant. Mais au bord du court, c’est encore plus wow ! Je dois dire que si le système reste un peu à l’ancienne à mon goût, la performance physique est en revanche juste incroyable. Toute la manœuvre se déroule dans une grande vitesse et, si vous n’êtes pas attentif, vous partez avec le fil qui passe sous vos pieds, lorsque vous vous retrouvez au bord du court, et qui entraîne la bâche. On est un peu sur une chorégraphie du style changement de pneus d’une Formule 1. Et vas-y que je te bâche, et que j'te débâche, et que j’te rebâche. C’est vrai que leur stress en mode « Je vais louper le dernier train », lorsqu’ils courent vers le terrain, est, on peut le penser, un peu too much, Mais s’ils se loupent en timing, alors le court est foutu et restera injouable pendant un long moment. Donc bravo à ces chasseurs de tempêtes.
Je vous rassure, il y a aussi énormément de choses qui continuent à me déplaire à Wimbledon, mais aujourd’hui, j’avais envie de rester positif.