Alors que revoilà Stefanos Tsitsipas

15 avr. 2024 à 14:36:42 | par Eli Weinstein

Stefanos Tsitsipas a remporté, pour la troisième fois de sa carrière, le Rolex Monte-Carlo Masters, en dominant de la tête et des épaules Casper Ruud en finale (6-1 6-4 en 1h37). Le Grec devient l'un des rares joueurs ayant inscrit son nom à trois reprises au palmarès du mythique tournoi monégasque et revient par là même sur le devant de la scène, après avoir glissé un peu au classement.

Le 19 février 2024 est une date qui a marqué les esprits, car il s’agit du jour où il n’y a plus eu un seul revers à une main dans le Top 10. La faute à Stefanos Tsitsipas qui, depuis le 4 mars 2019, avait pourtant une place bien sécurisée parmi les dix meilleurs joueurs du monde. Sa sortie du plus prestigieux et ultra select club du tennis, intervenue près de cinq ans après l’avoir intégré, est forcément liée à une baisse de performance. 

Depuis le début de l’année, les résultats du Grec étaient en dents de scie. A l’Open d’Australie, il n’a atteint « que » les huitièmes de finale, alors qu’il défendait ses points de finaliste à Melbourne en 2023. Puis il s’est incliné à Los Cabos, aux portes de la finale, alors qu’il était tenant du titre. A Miami, il a chuté d’entrée face à Denis Shapovalov qui, lui, n’a plus gagné trois matches de suite depuis Wimbledon 2023 et, avant cela, Vienne 2022. Tout ça pour dire que Stefanos Tsitsipas n’était plus du tout la « koinonikí asfálisi » (sécurité sociale en grec). 

Comment expliquer ces contre-performances après une si longue période de bons résultats ? Pas simple. D’ailleurs, n’étant pas dans l’entourage très proche du joueur, il m’est impossible de vous donner la vraie raison. Je ne peux que supputer qu’il s’agit de la conséquence directe de plusieurs éléments : sa blessure au dos contractée à l’occasion des ATP Finals en 2023, mais aussi les hauts et les bas de sa vie amoureuse, sujet sur lequel les rumeurs sont allées bon train, comme quoi « Stef » et sa douce, Paula Badosa, se seraient séparés puis remis ensemble. Il s’agit là de petits détails qui pèsent énormément.

Et puis, comme par magie, les étoiles se réalignent chez lui, à Monte-Carlo, là où il a, par le passé, brillé à deux reprises en soulevant ce trophée mythique, tant convoité par les joueurs de tennis professionnel. Avec son emplacement aussi esthétique qu’incroyable, ainsi que sa position dans le calendrier qui lance « vraiment » la saison sur terre battue, le « Rolex » - comme il est surnommé dans la région - est aussi mythique que le Grand Prix de Formule 1 qui aura lieu dans cette même petite ville dans à peine six semaines. 

La semaine monégasque ne pouvait pas mieux commencer pour Tsitsipas, qui a d’abord profité d'un abandon de Laslo Djere après un set et demi. Puis l’Argentin Etcheverry a subi la foudre du dieu grec, en ne parvenant à prendre qu’un seul jeu en soixante-trois minutes de match. Stefanos a ensuite franchi les obstacles Zverev et Khachanov sans perdre un set et a bénéficié d’un coup de pouce du destin pour dominer Jannik Sinner en demi-finale.

En finale, Stefanos Tsitsipas était clairement le joueur le plus déterminé sur le terrain. Pour sa 28e finale sur le circuit principal, il a breaké dès le 3e jeu et a réussi dix coups gagnants pour seulement six petites fautes directes durant le premier set. Dans la deuxième manche, malgré un huitième jeu de13 minutes très disputé, durant lequel Stefanos Tsitsipas est parvenu à sauver trois balles de break, le futur vainqueur a réussi à tenir sur sa mise en jeu. Et sa seule balle de break, qu'il a convertie alors qu’il menait 5-4, était aussi une balle de match !

Cette victoire a une double importance dans la carrière de « Stef ». D'un point de vue très « aujourd’hui maintenant », elle lui permet de réintégrer le Top 10 (il est 7e). Elle permet également de trouver à nouveau un revers à une main parmi les dix meilleurs joueurs de la planète, ce qui est anecdotique mais primordial pour les amoureux du beau jeu ! D'un point de vue « histoire du sport », le fait de remporter un troisième titre à Monte-Carlo permet à Tsitsipas de rejoindre Rafael Nadal (11 titres), Björn Borg (3 titres), Thomas Muster (3 titres) et Ilie Nastase (3 titres) dans ce club très fermé des joueurs ayant réussi à faire, au moins une fois, le coup du chapeau sur le Rocher. Même si Rafa est hors catégorie, lui qui l’a presque réussi quatre fois !

A l’approche de Roland-Garros et au moment où l’on commence à s’interroger sur la forme des uns et des autres, alors (force est de constater que) revoilà Stefanos Tsitsipas.

 

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