Carlos Alcaraz vs Novak Djokovic : le nouveau classique du tennis moderne

21 août 2023 à 15:09:05 | par Eli Weinstein

Novak Djokovic est venu à bout de Carlos Alcaraz dans un match devenu instantanément légendaire, en finale du Masters 1000 de Cincinnati. Cette rencontre était la quatrième entre les deux hommes et, jusqu’à maintenant, elles ont toutes plus que tenu leurs promesses. Retour sur une rivalité que l’on aurait voulu voir plus longtemps.

C’est vraiment dommage. Les seize ans qui séparent Carlos Alcaraz de Novak Djokovic vont, fatalement, nous priver d’un certain nombre de matches fabuleux qui auraient pu se jouer entre le numéro un mondial, Carlos Alcaraz, et le numéro deux, Novak Djokovic. Ou bien le numéro un mondial, Novak Djokovic, et le numéro deux, Carlos Alcaraz. Ça dépend des semaines…

Oui, je sais, c’est triste rien que d'y penser. Savoir qu’on passe à côté d’une des plus belles rivalités potentielles du tennis est rageant et déprimant. Néanmoins, optimiste jusqu’au bout du grip, je préfère voir la boîte de balles à moitié pleine. Plutôt que de pleurer sur des choses qui, finalement, n’existeront pas, je préfère m’emballer sur la partie remplie de la boîte.

On s’aperçoit qu’ils sont à égalité parfaite

Si on regarde le face-à-face entre les deux joueurs, ce lundi 21 août, lendemain de la finale de Cincinnati, on s’aperçoit qu’ils se sont affrontés quatre fois. Le score : deux victoires chacun. Etonnant (je précise qu’il s’agit d’ironie pour ceux qui ne maîtrisent pas totalement le second degré) !

En analysant de plus près leurs confrontations, on s’aperçoit qu’ils sont à égalité parfaite. Pas seulement en nombre de matches gagnés, mais aussi en matière de surfaces. Novak s’est imposé hier sur dur extérieur, Carlos l’a emporté sur gazon et ils se partagent les victoires sur terre battue.

Des quatre récitals qu’ils ont livrés, aucun ne s’est terminé avec le nombre minimum de deux sets. A Madrid, en deux sets gagnants, ils en ont joué trois. A Roland, c’était quatre. A Wimbledon, ils sont allés au bout du bout avec cinq sets et hier, à « Cinci », ils ont joué un des deux sets gagnants les plus longs de l’histoire. Il s’agit d’ailleurs de la plus longue finale en deux sets gagnants de l'histoire des Masters 1000.

Les quatre matches ont tous été incroyables. La seule ombre au tableau réside dans les deux derniers sets de Roland-Garros, gâchés par des crampes de nervosité chez Alcaraz. En même temps, les deux premiers sets étaient si dingues, qu’on en a totalement oublié la faiblesse des deux derniers.

On n’aura pas droit à autant d’"Alcovic" qu’on aimerait

Pourquoi cette rivalité est-elle si excitante ? Il n’existe pas une seule raison. Déjà, il s’agit de deux joueurs qui évoluent à un niveau incroyable. Et ce niveau a tendance à grimper lorsqu’ils s’affrontent. Ils se poussent vers le haut, d’où la frustration de savoir qu’on n’aura pas droit à autant d’Alcovic qu’on aimerait. Ce qui rend leurs confrontations particulièrement intéressantes est l’opposition de style qui existe entre les deux hommes. L’un tente le coup gagnant dès que l’opportunité se présente, qu’il soit au fond du court, à la volée, assis en tribune… Tandis que l’autre défend comme une pieuvre géante et remet des passings en bout de course, que dis-je, en bout de vie.

Je dirais qu’il reste un axe de progression dans leurs face-à-face. Si les deux joueurs se détestaient, on aurait peut-être droit à des émotions en plus, des regards menaçants, des tentatives d’allumage au filet, bref, que du bonheur. Mais j’ai bon espoir. Au début, Rafael Nadal et Novak Djokovic s’appréciaient, puis leur relation a tourné au vinaigre.

Le prochain match entre ces deux hommes aura lieu, j’espère, en finale de l’US Open. Celui qui s’y imposera prendra l’avantage comptable dans le face-à-face. Il prendra aussi sans doute l’avantage, presque définitif, sur la place de numéro 1 en fin d’année. Certes, il y aura d’autres points à aller chercher (Shanghai 1000, Paris 1000, le Masters 2000), mais si l’un d’entre eux s’impose à New York, il aura pris un ascendant psychologique énorme sur l’autre.

En attendant, merci « Charly » et « Nole », vous avez été grands. En revanche, vous avez foutu en l’air le lundi matin de pas mal d’entre nous et, pour cela, je ne vous félicite pas…

 

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