Le point Roland-Garros

12 mai 2023 à 13:44:21 | par Eli Weinstein

Dans un peu plus de quinze jours débutera Roland-Garros. Avec un certain nombre de tournois sur terre battue déjà disputés, on en sait un peu plus sur la forme des uns et des autres avant ce deuxième tournoi du Grand Chelem de l’année 2023. Faisons le point.

Mais oui ! On y est ! Enfin presque. Dans un peu plus de deux semaines débutera l’édition 2023 de Roland-Garros. Après être passé par Stuttgart, Monte-Carlo, Barcelone, Madrid et maintenant Rome, le grand cirque du tennis va poser ses malles et ses valises Porte d’Auteuil, pendant quinze jours, pour le deuxième des quatre Grands Chelems de l’année.

Vous faire un pronostic, alors qu’il reste encore un Masters 1000 à jouer, serait prématuré de ma part. En revanche, comme on est encore dans la phase de démarrage de l’épreuve romaine, je vous propose une petite parenthèse pour commencer à évoquer les scénarios possibles pour Roland-Garros.

Iga Swiatek et Aryna Sabalenka grandes favorites à Roland-Garros

Dans le tableau féminin, à ce que l’on a vu jusqu’à maintenant sur les tournois sur terre battue, il semble évident que la numéro 1 mondiale, Iga Swiatek, et sa première dauphine, la Biélorusse Aryna Sabalenka, vont se livrer une bataille à distance qui pourrait, pourquoi pas, se solder par un duel final le 10 juin sur le court Philippe-Chatrier. Pour le moment, les deux meilleures joueuses du monde se sont, plus ou moins, partagé la bijouterie disponible, avec d'abord une victoire de la Polonaise Swiatek à Stuttgart (WTA 500), battant Sabalenka en finale. Puis en contrepartie, la consécration de Sabalenka à Madrid, grâce à une victoire en finale sur… Swiatek. Cette dernière a encore la possibilité d’arriver à Paris avec un titre en plus, vu qu’elle est toujours en lice à Rome, alors que Sabalenka a déjà quitté l’Internazionali BNL d’Italia, surprise d’entrée par l’Américaine Sofia Kenin. Sans doute un peu émoussée par son titre madrilène, la numéro 2 mondiale veut sans doute désormais porter toute sa concentration sur cette deuxième levée du Grand Chelem de 2023. Rappelons qu’elle a remporté la première, en janvier à Melbourne.

Derrière ces deux-là, il faut évidemment mentionner les « Usual suspects », à commencer par Ons Jabeur, qui va arriver à Roland-Garros le couteau entre les dents, avec une envie terrible de se racheter par rapport à sa performance de 2022 et cette vilaine défaite au premier tour face à la Polonaise Magda Linette. Les Américaines Jessica Pegula et Coco Gauff seront évidemment des adversaires redoutées par toutes, au même titre que Maria Sakkari, Elena Rybakina et, bien entendu, notre Caro Garcia nationale. La Française, de retour avec Bertrand Perret, l’entraîneur qui l’avait amenée jusqu’au Masters l’an dernier, bute encore sur quelques détails, mais est clairement en train de monter en puissance pour, pourquoi pas, arriver au sommet de son jeu à Roland-Garros. Avec suffisamment de confiance, un tirage favorable et un public qui sera ultra acquis à sa cause, on pourrait se permettre, non pas de rêver, mais plutôt d’espérer voir la Lyonnaise en lice sur la fin de tournoi, nous offrant des émotions qu’on attend tous depuis tellement longtemps !

Carlos Alcaraz le prétendant naturel

Côté masculin, le nom de Carlos Alcaraz est évidemment sur toutes les lèvres. Como no (comme diraient les Espagnols) ! Carlitos est en grande forme. En 2023, il n’a perdu que deux matches sur les 31 qu’il a disputés. Il a déjà remporté quatre titres dont trois sur terre battue. Il sait ce que veut dire, en termes d’engagement physique et mental, de remporter un Grand Chelem. L’an dernier, il s’était incliné à Paris face à Zverev en quart de finale, à un match d’affronter son rival naturel, Rafael Nadal en demie. Il est évident qu’il vise mieux que le « final eight » et, surtout, qu’il a les moyens de faire bien mieux, voire de s’imposer.

Le reste de la meute, car c’en est bien une, sera mené paradoxalement par le numéro 1 mondial, Novak Djokovic, qui est, à mon sens, moins favori que ne peut l’être Alcaraz. Le Serbe a connu un départ compliqué sur « terre » avec seulement deux petites victoires en tout et pour tout, pour autant de défaites. Sa semaine romaine, comme elle l’est souvent, sera déterminante dans son approche à « Roland ». Titré à six reprises au « Foro Italica », « Nole » se met souvent en route à ce moment de la tournée de printemps sur terre battue.

Avec lui, et désirant chasser « Charly », on retrouvera évidemment Daniil Medvedev, même si la terre battue n’est pas sa surface préférée. Son compatriote Andrey Rublev, titré à Monaco, aura et devra avoir un peu plus la folie des grandeurs à Paris, s’il veut un jour pouvoir soulever la Coupe des Mousquetaires. Je n’oublie évidemment pas Stefanos Tsitsipas, Holger Rune et Jannik Sinner, qui peuvent légitimement espérer figurer, au moins, parmi les quatre derniers joueurs en lice. 

Si Rafa dispute le tournoi, il a 77% de chances d’être couronné une 15e fois

Mais la grosse question, l’immense, que dis-je une péninsule, est de savoir déjà si, oui ou non, Rafael Nadal sera présent dans le tournoi qu’il a dominé comme aucun joueur à ce jour n’a dominé aucun tournoi. Le GOAT aux 22 titres du Grand Chelem s’est successivement retiré de Monte-Carlo, Barcelone, Madrid et plus récemment Rome. On sait qu’il aime arriver à Paris avec des certitudes, des matches, du rythme… Tout ça, il n’aura pas. En revanche, il n’a toujours pas communiqué sur un éventuel forfait parisien et il est donc pour l’instant sur la ligne de départ. A dix-huit reprises, le Majorquin s’est déjà retrouvé dans cette position et il a terminé avec le trophée dans les mains quatorze fois. Si le 28 mai prochain, Rafael Nadal se trouve dans le tableau du simple messieurs, on peut donc considérer qu’il a 77% de chances d’être couronné une 15e fois.

Et alors là, je ne me priverai pas de vous dire que « je vous l’avais dit ! ».

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