Il avait fallu neuf finales à Félix Auger-Aliassime avant, enfin, de soulever son premier trophée. C'était à Rotterdam en début d'année et le suivant est arrivé cette fois bien plus vite. Alors qu'il avait perdu en finale à Marseille dans la foulée de sa victoire aux Pays-Bas, c’est donc à Florence - sa 3e finale de l'année - que le prodige canadien, dont beaucoup voit en lui le digne successeur du Roger Federer (et pas seulement parce qu’ils partagent un anniversaire), vient de soulever le trophée numéro deux de sa jeune carrière.
Félix Auger-Aliassime est arrivé en Italie dans une position sympa, mais pas toujours facile à gérer, à savoir celle de tête de série numéro 1 du tournoi. C’est évidemment un privilège de porter ce titre plus ou moins honorifique, et c'est tout aussi agréable de recevoir le traitement de faveur qui va avec ce statut. Par traitement de faveur, j’entends qu’il avait peut-être la plus belle suite de l’hôtel, ou qu’il avait un chauffeur dédié, ou encore un vestiaire privé. Autant de petites attentions qui sont souvent réservées aux têtes d’affiches et qui rendent leur semaine d’autant plus agréable.
iI n’a concédé son service qu’à quatre reprises durant la semaine.
Cependant, porter le dossard numéro 1 dans un tournoi veut aussi dire que tout le monde veut votre peau. Vous êtes mieux classé que tous les autres joueurs qui n’ont donc rien à perdre face à vous. Il faut donc arriver en patron sur le court, car vous êtes la proie numéro 1.
C’est exactement ce qu’a réussi à faire Félix. Preuve en est cette stat dont il peut sans aucun doute être très fier : il n’a concédé son service qu’à quatre reprises durant la semaine. Soit, en moyenne, une fois par match. Le Canadien a d’ailleurs fait part de sa satisfaction sur le court à l’issue de la finale : « Je suis très heureux. Je suis arrivé ici en tant que tête de série numéro 1 et sur le papier, j’étais favori à chaque match. Ce n’est jamais une situation facile, alors avoir pu gagner mes quatre matches me permet d’accumuler beaucoup de confiance. » Le point ci-dessous est d'ailleurs l’illustration parfaite d’un joueur en pleine confiance :
Ça tombe bien, de la confiance, il va en falloir, car la saison de « FAA » est loin d’être terminée. Elle pourrait même durer plus longtemps que prévu. Vous n’êtes pas sans savoir que les dernières places pour le Masters de Turin seront distribuées dans les semaines à venir. Au moment où j’écris ces lignes, il reste encore trois places. Sont d’ores et déjà qualifiés Carlos Alcaraz, Rafael Nadal, Casper Ruud, Stefanos Tsitsipas et Novak Djokovic. Ça veut dire que les places 5, 6 et 7 sont encore libres.
On se frotte les mains d’avance lorsqu’on pense à ce sprint final.
Félix est actuellement 7e avec 3065 points. Il a environ 400 et 500 points de retard sur Andrey Rublev et Daniil Medvedev. Son objectif est clairement d’être à Turin. Il l’a d’ailleurs évoqué après sa victoire face à J.J. Wolf : « Le plan est de jouer chaque semaine. A Anvers, Bâle et Paris, car il reste des tournois à jouer et la course au Masters est très serrée. Il y a Taylor Fritz et Andrey Rublev, mais aussi beaucoup d’autres qui font les efforts qu'il faut pour se qualifier. Je vais essayer de me mettre dans les meilleures dispositions pour aller à Turin. »
On se frotte les mains d’avance lorsqu’on pense à ce sprint final qui donne ce petit « je-ne-sais-quoi » en plus comme disent les américains (oui, ils le disent en français mais avec un léger accent…). L’an passé, Félix avait terminé l'année à la 11e place mondiale et aux portes du Masters. D’ailleurs, Jannik Sinner, qui avait terminé l’année 10e, était le premier remplaçant.
D'un point de vue « Points for Change », cette fin d’année en feu d’artifice serait plus que la bienvenue. En 2020 et 2021, les deux premières années du programme, Félix avait terminé avec respectivement 4904 et 4969 points. Cette fois, il lui reste encore trois ou quatre tournois et il en est déjà à 5822 points. Pourvu que ça dure.