Denis Shapovalov s’emporte (encore)

20 juin 2022 à 14:53:40 | par eli weinstein

A l’issue de sa « grande » semaine au Queen’s, Denis Shapovalov n’était pas du tout content envers l’organisation du tournoi et l’a fait savoir. Pas la première fois, espérons qu’il s’agisse de la dernière.

Il y a trois jours, le 17 juin dernier pour être précis, le Canadien Denis Shapovalov a publié le tweet ci-dessous :

« C’est ironique que le tournoi du Queens porte le nom d’une femme puissante et extraordinaire, mais qu’il discrimine ouvertement les joueuses de tennis professionnelles en ne leur permettant pas de s’entraîner au club lorsqu’elles doivent se préparer pour Wimbledon. Il est temps de revoir cette politique. »

Il n’oublie pas l’important hashtag : « égalité des genres ».

Mais que s’est-il passé pour que « Shapo » attaque l’institution qu’est le tournoi du Queen’s de telle manière ? C’est sa défaite au 1er tour qui l'a rendu chafouin à ce point ? Faut pas ! Tommy Paul est un très bon joueur qui, ce jour-là, a visiblement mieux joué que lui. 

Spécialisé sur le règne de la reine Victoria

Ou peut-être n’est-ce pas cette défaite, mais une accumulation qui fait que le jeune surdoué gaucher n’est pas dans son assiette ? Depuis sa demi-finale à Dubaï, mis à part un quart à Rome, qu’il a atteint grâce à un pied défaillant de Rafael Nadal, Denis Shapovalov n’a plus réussi à remporter deux matches de suite. 

Ça semble plus logique. C’est sans doute la raison pour laquelle il est à fleur de peau et qui l’a poussé à écrire ce tweet. Mais analysons de plus près ce qu’il y dit.

Tout d’abord, Shapovalov évoque le nom du tournoi. Il fait le lien entre ce nom et l’ironie de la discrimination qu’y subissent les joueuses de tennis professionnelles. Quand il parle du nom du tournoi, il pense sans doute à la Reine Elisabeth 2, qu'il décrit comme puissante et extraordinaire. Ce en quoi il n’a pas tort. Seulement voilà, la « Queen » du tournoi londonien n’est pas du tout Elisabeth mais bel et bien Victoria (l’arrière-grand-mère d’Elisabeth 2). Non pas que cette dernière n’était pas une bonne reine, d’ailleurs, sans être le vrai-faux Stéphane Bern, il me semble qu’elle aussi a marqué son temps, mais ce n’est clairement pas d’elle dont parlait le 16e joueur mondial. A moins qu’entre deux compositions de musique urbaine, il se soit spécialisé sur le règne de la reine Victoria de 1837 à 1901. Si c’est le cas, alors mea (maxima) culpa, mais bon, permettez-moi d’en douter.

Ensuite, sur la partie discriminatoire, j’avoue ne pas très bien comprendre. Il reproche au club de ne pas laisser libre accès aux terrains d’entraînement pour les joueuses qui vont disputer Wimbledon ?! Euhhhhhh … Alors. Le tournoi du Queen’s est un tournoi ATP, c'est-à-dire pour les hommes qui y sont inscrits. A part ça, les seules personnes ayant le droit de profiter des terrains de tennis du club PRIVÉ qu’est le « Queen’s club » sont les membres et leurs invités. A moins que Denis Shapovalov ne soit membre de ce club, permettez-moi (à nouveau) d’en douter, il ne peut espérer faire rentrer qui que ce soit. Ce qui est, à mon humble avis, la nature du scandale.

Il avait déjà fait parler de lui à l’occasion de Roland-Garros en 2020

J’imagine que Shapovalov a dû vouloir taper la balle avec sa compagne, Mirjam Bjorklund, joueuse de tennis suédoise, classée 123e mondiale. C’est sans doute là que le club lui a fait comprendre que ce n’était pas possible. Ceci n’est qu’une hypothèse, mais bon…

Ce n’est pas la première fois que Shapovalov s’en prend à l’organisation d’un tournoi. Il avait déjà fait parler de lui à l’occasion de Roland-Garros en 2020. Après sa défaite au 2e tour (tiens, tiens, il s’emporte après une défaite, est-ce un schéma ?), il avait lancé : « L'organisation est affreuse ! Après un match de 5 heures, je dois jouer les doubles maintenant. Le planning n’est vraiment pas bon ! On est dans un Grand Chelem, je ne veux pas paraître pourri gâté, mais on s'attend à ce que le tournoi nous aide à jouer. »

Je vous rappelle, au cas où vous l’auriez oublié (Arnaud Gabas, lui, s’en souvient très bien), qu’il avait aussi, en Coupe Davis, failli éborgner l’arbitre de chaise français en envoyant une balle de colère qui avait fini dans son œil.

Je propose donc à Denis Shapovalov de créer un tournoi dans un club dont il serait le patron, afin qu’il puisse tout y faire parfaitement et à sa convenance. Mais en attendant, il devrait peut- être plus se concentrer sur son jeu. 

Avantages

Découvrez les avantages WE ARE TENNIS

En savoir plus