Fernando Verdasco fait de la peine

29 avr. 2022 à 10:01:49 | par eli weinstein

Le Masters 1000 de Madrid débute dimanche prochain. A l’occasion du quatrième « 1000 » de la saison, le tournoi a fait couler de l’encre avec l’annonce de l'attribution des 4 wild cards. Parmi elles, un seul joueur espagnol et ce n’est pas Fernando Verdasco. Scandale !

Andy Murray, Carlos Gimeno, Lucas Pouille et Jack Draper. Il s’agit des quatre wild cards attribuées par la direction du Masters 1000 de Madrid. Cette annonce a mis en émoi le tennis espagnol, en raison de la faible représentation ibérique parmi ces quatre joueurs. Pas faux. Et après ? Il n’est écrit nulle part qu’un tournoi doit forcément offrir des wilds cards aux joueurs issus du même pays. C’est vrai que c’est souvent le cas, les tournois servant de tremplin pour lancer des joueurs. Mais c’est juste coutumier et non pas obligatoire. Un tournoi est totalement libre et indépendant de ses choix. 

Ce n’est pas totalement l’avis du sympathique Fernando Verdasco, qui ne comprend pas pourquoi le Masters 1000 de Madrid, qui plus est dirigé par son ami Feliciano Lopez, ne lui a décerné aucune des 4 wild cards alors « qu’il en a besoin » ! Voici plus précisément ce qu’a dit cet espoir - de 38 ans - du tennis espagnol :

« Madrid est ma ville, j’ai disputé le tournoi 17 fois et maintenant que j’ai besoin d’une wild card, ils la donnent à un joueur qui est 500e mondial et à un Français. Lucas Pouille est mon ami mais ça n’a aucun sens. C’est comme si Paris-Bercy me donnait une wild card plutôt qu’à lui. »

Tellement à dire sur cette déclaration ! 

Premièrement, ce n’est pas 17 mais 18 fois qu’il a disputé ce tournoi. Soit dit en passant, sans jamais en franchir les quarts de finale. D’ailleurs, pour un tiers de ses participations, Verdasco a perdu d’entrée. Et à quatre reprises, Verdasco a reçu une wild card, ce n’est donc pas comme s'il n’en avait jamais eue. 

Je n’ai pas trouvé la moindre photo de lui et Lucas en vacances.

Deuxièmement, comment peut-il dire à 38 ans qu’il a « besoin » d’une wild card ? Ne pense-t-il pas que d’autres joueurs espagnols en ont peut-être plus « besoin » que lui et les 18 millions de dollars qu'il a empochés jusqu’à maintenant ? Comme dirait Jean-Pierre Fanguin : « La question, elle est vite répondue. »

Troisièmement, mais de qui parle Fernando Verdasco lorsqu’il mentionne un joueur à la 500e place ? Ce n’est pas Andy Murray car il est 81e, ni Jack Draper qui est 124e. A priori, il ne s’agit pas non plus de Lucas Pouille qui pointe à la 156e place. Ah je sais, il doit râler après le fait que le tournoi ait offert une wild card à un joueur espagnol : Carlos Gimeno. Ben non. Gimeno est 369e mondial. On ne saura donc jamais à qui Verdasco faisait référence.

Quatrièmement, Lucas Pouille est-il vraiment son ami ? Je suis allé faire un tour sur le compte Instagram de « Fer », mais je n’ai pas trouvé la moindre photo de lui et Lucas en vacances. En revanche, j’ai trouvé un nombre incalculable de clichés de Verdasco torse nu.

Cinquièmement, que le Masters 1000 de Madrid offre une wild card à Lucas Pouille, dont l’agent est Gérard Tsobanian et l’entraîneur Felix Mantilla, a tout sauf pas de sens. Qu’il s’agisse d’un choix juste, c’est un autre débat, mais en termes de sens, on peut difficilement faire mieux.

Sixièmement, je serais très, mais alors très curieux de voir la réaction de Fernando Verdasco si le Rolex Paris Masters, et non Paris-Bercy comme il choisit de l’appeler, venait à lui offrir une wild card. La refuserait-il pour que le tournoi la donne plutôt à un joueur français, et plus précisément à son ami Lucas Pouille ? Je n’crois pas, non. Il prendrait cette offrande comme tout un chacun.

Septièmement, Verdasco a développé en appuyant sur le fait que le tournoi, désormais propriété d’IMG, prenait des décisions dans une logique commerciale et non sportive. Rappelons qu’IMG est aussi propriétaire du Masters 1000 de Miami et qu'ils ont là-bas également l’habitude d’attribuer des wild cards à « leurs » joueurs. Là aussi, j’ai cherché des déclas de Verdasco, histoire de trouver des traces d'un éventuel mécontentement dû au fait que le Masters 1000 de Miami n’attribuait pas assez de wild cards à des Américains. Je n’ai évidemment rien trouvé.

Peut-être devrait il plus s’entraîner et moins chouiner ?

Franchement, si le mécontentement de Verdasco était fondé sur sa volonté de voir les wild cards du Masters 1000 madrilène attribuées aux espoirs du tennis espagnol, alors j’aurais applaudi (des deux mains comme on dit), sauf qu’il s’agit là d’une démarche totalement égoïste. 

J’ai aussi adoré son échange avec Andy Murray, dans lequel il dit qu’il aurait « lui aussi aimé pouvoir disputer les qualifs » (en réponse à Murray qui annonce qu’il disputera l’épreuve des qualifications à Rome). A aucun moment Verdasco ne remet en question son niveau de jeu. Il faut un classement pour entrer en qualifs. Peut-être devrait il plus s’entraîner et moins chouiner ?

Pour la petite histoire, Fernando Verdasco avait reçu une wild card pour le tableau final du Masters 100 de Madrid l’an passé et s’était incliné au premier tour. CQFD.

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