Équipé de ses plus belles lunettes, Nicolas Mahut a, une fois de plus, fait un boulot remarquable à l’occasion de l’Insta Live qu’il a animé hier, jeudi 16 septembre. Son invité était Richard Gasquet. Les deux hommes, même s’ils n’étaient pas côte à côte, se trouvaient au même endroit : Rennes.
Richard Gasquet est la tête de série numéro 1 du Challenger breton et Nicolas Mahut en est le directeur sportif.
Richard, qui d’habitude n’est pas le plus bavard de la bande, était particulièrement à l’aise, sans doute parce qu'il échangeait avec son « pote de Coupe Davis ». On a même senti qu'il prenait du plaisir à participer à l’exercice. Visiblement, Jo Tsonga, parmi d’autres, s’est régalé devant son écran et a même pris le temps de féliciter ses deux amis pour leur conversation fraîche, honnête et passionnante.
Je vous invite à aller la revoir si vous l’avez manquée.
Cependant, je souhaiterais revenir sur un moment de l’échange concernant la place de la famille dans la team d'un joueur, et plus précisément sur l’apport de Francis Gasquet, le père de Richard, qui l’a entraîné durant de longues années.
C’est parti de la question suivante : la relation avec ton père n'a-t-elle pas été un frein à ton évolution ? Richard n’a pas du tout aimé. Tout d’abord, il a précisé qu’il n’en voulait pas à celui ou celle qui avait posé la question. D'ailleurs, j’en profite pour le ou la féliciter, car les meilleures questions sont celles qui déclenchent des réponses intéressantes, ce qui a clairement été le cas.
« Je râle donc je suis… Français ! »
Richard Gasquet a trouvé la question « très française ». Je pense qu'il voulait dire par là qu’en France, on a souvent le don d’admirer ce que font les autres pays, alors que lorsque c’est chez nous, on râle. Bon, en même temps, comme le dit le fameux proverbe : « Je râle donc je suis… Français ! ». Cela étant, je comprends que Richard ait réagi de la sorte. Son père, mais aussi sa mère, ont tout fait pour lui. Ils ont clairement mis de côté leurs vies respectives pour se dédier/dévouer à la sienne. On parle de ses parents !
Mettez-vous deux secondes à sa place. C’est quand même compliqué lorsqu’on s’en prend à vos proches, qui plus est vos parents, que vous aimez tendrement. Et c'est sûrement encore plus compliqué lorsqu’on vous demande s’ils ne vous ont pas empêché d’aller aussi loin que vous le pouviez alors que vous, vous savez parfaitement qu’ils ont tout fait pour votre bien.
La réalité est que Richard, au bout d’un moment, a décidé de ne plus être entraîné par son père. Sergi Bruguera, Riccardo Piatti, Sébastien Grosjean… se sont alors succédé pour coacher le Français. C’est un choix personnel. Mais comme il le dit si bien, personne n'a jamais remis en question la présence de Toni Nadal, celle d'Apostolos Tsitsipas ou encore d'Alexander Zverev Sr auprès de leurs champions de fils. Ils sont même souvent adulés. Par contre, on n’hésite pas à taper sur Walter Bartoli, Louis-Paul Garcia ou Luka Mladenovic.
Le format de l’interview et la qualité de l’intervieweur qui m’ont permis de le redécouvrir.
Parfois, il me semble que c’est justifié. Prenons le cas de Kiki Mladenovic, qui est donc actuellement entraînée par son frère Luka. On ne peut pas dire que ce soit une franche réussite, et pourtant l’association perdure. Je suis d’accord sur le fait qu’il ne faille pas perpétuellement remettre en question la présence de la famille dans les clans, mais lorsque ça ne marche pas du tout, il est alors juste et normal de le dire.
Pour terminer, je voudrais ajouter que, comme Jo-Wilfried Tsonga, j’ai beaucoup apprécié l’échange et que j’ai adoré voir Richard Gasquet sous une autre lumière. Une vraie personnalité qui gagne à être connue. C'est sans doute le format de l’interview et la qualité de l’intervieweur qui m’ont permis de le redécouvrir.
J’en veux encore !
