Au terme de la night session ayant pour programmation le match du 3e tour opposant l’Allemand Dominik Koepfer à l’immense Roger Federer, on était heureux. Le tournoi était heureux. Les fans de tennis étaient heureux. Tous allaient pouvoir continuer à voir jouer Roger Federer à Paris, et surtout, surtout, ils n’allaient pas le voir quitter le tournoi devant un stade vide, en faisant la soupe à la grimace. C’était le cas pour Koepfer mais, soyons honnêtes, on s’en contrefout.
Il avait commencé à poser les jalons
Par contre, le départ de « Rodge » dans ces conditions n’aurait pas été digne du possible meilleur joueur de tous les temps. Ouf ! D’ailleurs, c’est tout le contraire qui s’est passé. Non seulement le Suisse a battu l’Allemand mais en plus, il était tout sourire à la fin du match et, comme à son habitude (rendons à César…), il n’a pas cherché à faire court, qu’il s’agisse de l’interview menée par Marion Bartoli - sur le court justement -, ou bien en conférence de presse. Pour rappel, il était tard et plus d’un aurait fait des réponses monosyllabiques.
Jusque-là, tout va bien me direz-vous. Puis le lendemain, vers 16 heures, pile-poil à l’heure du goûter, la nouvelle tombe : Roger Federer se retire du tournoi.
Il faut dire que, dans la partie anglaise de sa conférence de presse, il avait commencé à poser les jalons, en disant qu’il allait étudier avec son équipe quelle était la bonne décision à prendre quant à la suite de la compétition. Pire, il a évoqué le tournoi de Halle en expliquant que s’il continuait, il n’aurait pas sa semaine habituelle de repos pour s'y préparer ! Que doit-on comprendre de cette phrase ? Que Roland-Garros n’est qu’un tournoi de préparation pour le merveilleux tournoi de Halle qui, au passage, dès qu’il y a un peu de soleil, est totalement irregardable en raison de l’ombre qui découpe alors le court en deux ?
La réponse est clairement oui. Roger Federer n’est jamais venu à Paris pour remporter le tournoi. Il est juste venu pour réaliser des matches de compétition/préparation pour la suite. Pour la « vraie » partie de la saison : le gazon. Vous savez, ces trois petites semaines qui sont donc clairement bien plus importantes que la terre battue, sur laquelle il y a des tournois chaque semaine, tout au long de l'année !
Je ne comprends pas, et je ne comprendrai jamais, pourquoi il est venu à Paris.
C’est un débat. Que je ne tiendrai pas aujourd’hui, même si je suis convaincu de la mascarade. Il est évident qu’il y a plus de joueurs qui jouent sur terre que sur gazon sur une année. C’est factuel. Du coup, la terre battue est bien plus impactante sur les classements des uns et des autres sur l'ensemble de la saison que ne peut l’être le gazon.
Mais ce n’est pas ça le pire. Non, la magie du truc, c’est qu’après avoir fait preuve d’un manque de respect absolu envers l'un des quatre tournois du Grand Chelem pour préparer un 500, Roger Federer a ensuite perdu là-bas au 2e tour. La belle affaire.
Franchement, je peux entendre qu’il n’a plus 20 ans. Je peux entendre qu’il a subi deux opérations au genou coup sur coup. Je peux entendre qu’il préfère Wimbledon et le tennis sur gazon. En revanche, je ne comprends pas, et je ne comprendrai jamais, pourquoi il est venu à Paris. Il était très simple pour lui de dire que la terre battue est trop physique pour son état et qu’il n’était donc pas raisonnable, au vu de son « fitness », de disputer Roland-Garros. Il aurait pu aussi dire qu’il voulait faire le maximum pour être le mieux possible physiquement à Wimbledon, afin de se donner le plus de chances de, pourquoi pas, remporter un 21e titre du Grand Chelem. Qui aurait alors dit quoi que ce soit ? Moi ? Certainement pas.
Avec cette attitude, Roger Federer m’a profondément déçu. Il a manqué de respect à Roland-Garros. En plus, il s’est inscrit dans un tournoi sachant qu’il ne venait pas pour essayer de le gagner. J’espère juste pour lui qu’il ne se fera pas sortir au 1er tour de Wimbledon, sans quoi il aura juste enchaîné les mauvaises décisions.
