On va quand en Australie ?

27 nov. 2020 à 14:34:00 | par Eli Weinstein

Initialement prévu le 18 janvier, l'Open d'Australie s'oriente de plus en plus vers un report d'une à deux semaines. Ce décalage va forcément semer la pagaille ensuite. Alors pourquoi reporté ? « Je crois que la question, elle est vite répondue »...


J'avoue ne pas bien comprendre ce qu'il se passe avec l'Open d'Australie. Depuis le début de la crise du Covid, l'Australie, au même titre que la Nouvelle-Zélande, a très bien géré la situation. Ils ne se sont pas posé de questions, la décision a été très simple : Sorry, we're closed ! C'est le panneau qui a été placé sur tous les postes frontières. Le pays s'est littéralement coupé du monde. Mais c'est pas tout. Les états australiens se sont aussi fermés. Les voyages domestiques ne sont pas autorisés. En plus de ça, il y a eu un confinement très strict. Alors on aime, on aime pas, mais le résultat est là. Il y a eu jusque-là 27 874 cas en Australie et 907 décès. C’est en effet très peu, mais le souci est que 819 de ces décès ont eu lieu dans l'état de Victoria. 

Petit quiz : capitale de l'état de Victoria ? Melbourne évidemment ! Donc c'est la panique. Les habitants de Melbourne craignent le re-reconfinement. Il faut dire qu'ils sortent d'un reconfinement de 111 jours, bien plus strict que chez nous. En gros, eux, c'était pour de vrai. Un confinement ultra « policé », empêchant toute transgression.

Rafa et Roger pourront sortir de leur terrier le 11 janvier

Ok. Quand on sait ça, on comprend la peur de voir débarquer la caravane du tennis, avec un millier de personnes arrivant des quatre coins de la planète et potentiellement porteuses du virus. Du coup, les autorités réclament que toute personne arrivant sur le sol australien respecte une quarantaine de 15 jours. Ce qui veut dire que lorsque Rafael Nadal et Roger Federer vont atterrir en Australie, ils vont être testés pour s'assurer qu'ils ne sont pas positifs, puis, quoi qu'il arrive, ils iront hiberner dans une chambre d’hôtel, seuls, pendant 15 jours. Dans quel état seront-ils à l'issue de cette quarantaine ? Tout dépend s'ils obtiennent le droit de s'entraîner durant cette période ou pas. Et si les Australiens, connus pour leur flexibilité latine, décident de dire NO, alors ça risque d'être compliqué.
OK. Tout ça est très clair. Ce que je ne comprends pas, c'est l'histoire du report de la date du tournoi. Le jour prévu pour entamer les hostilités est le 18 janvier, ce qui veut dire qu'en arrivant le 28 décembre, Rafa et Roger pourraient sortir de leur terrier le 11 janvier et bénéficier ensuite d'une semaine pour s'entraîner avant d'attaquer la compétition. Il est où le problème ? Je vais vous le dire.
L'Open d'Australie n'est pas le premier tournoi de l'année. Avant lui, il y a l'ATP Cup. Vous savez, la Coupe Davis bis qui ressemble comme deux gouttes d'eaux à celle qui a eu lieu en 2019 à Madrid, et qui était un avant-goût du tennis en période de Covid ? Les Australiens et l'ATP ne veulent pas sacrifier cet événement qui, à l'origine, se disputait sur trois lieux : Perth, Sydney et Brisbane. Je comprends, il s'agit de 3 tournois avec tout ce que ça représente en termes d'impact économique. Après y avoir goûté l'an dernier, évidemment qu'ils en redemandent. Mais « à m'en donné », il faut peut-être penser à la pagaille que ça va engendrer derrière. Qui va payer les pots cassés ? Je vous parie mon antivibrateur que le BNP Paribas Open à Indian Wells ne va pas annuler une 2e fois et Miami non plus. Ils ont leurs dates et ne les lâcheront pas. Donc imaginer une seule seconde que toute la saison va tout simplement être décalée de 15 jours relève de la science-fiction.

Déplumés de leurs stars

Ça veut dire quoi ? Très simple : pour tous les tournois qui sont programmés entre l'Open d'Australie et Indian Wells, ça va être la grosse mouise ! Si je traduis, on décide de maintenir l'ATP Cup pour, en contrepartie, sacrifier Cordoba, Montpellier, Pune, Rotterdam, Buenos Aires, New-York, Rio, Delray Beach, Marseille, Acapulco, Dubai et Santiago.
Bien sûr que certains d'entre eux auront lieu, mais combien et lesquels ? Sans compter qu'ils seront sans doute déplumés de leurs stars. Si l'Open d'Australie est décalé de 15 jours, ça fait une ligne de départ le 1er février pour une finale le 14. Ce qui, clairement, élimine au moins 6 de ces 12 événements.
Le bon sens serait juste d'annuler l'ATP Cup et tout le reste pourrait avoir lieu comme prévu.
Vaste programme, comme disait le Grand Charles.

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