Thierry Ascione : « Nos deux wild-cards peuvent, potentiellement, être finalistes de Roland-Garros »

21 mai 2021 à 18:13:26 | par eli weinstein

Directeur du tournoi l’Open Parc Auvergne-Rhône-Alpes Lyon, Thierry Ascione revient sur les conditions de montage du tournoi, ainsi que sur son incroyable plateau sportif. Cet hyperactif du tennis vit un « rêve de gosse » !

Thierry, t’es à mi-tournoi. Comment ça se passe, vu que ce n'est pas la semaine la plus simple météorologiquement parlant ?
Ça se passe bien parce que les équipes sont au top, notamment les personnes de l'entretien des courts. Ça communique bien, ce qui nous permet d’être super réactifs. Ça va vite et on est tous dans le même bateau, donc c’est cool. 

Ça doit être une grande satisfaction de diriger le tournoi cette année, après l’annulation de l’an dernier ?
C’était vital affectivement et en termes d’image. Tu ne peux pas partir deux ans de suite comme ça. Quand on voit à quel point la billetterie est partie vite, on se dit que les gens n’attendaient que ça. Il y a eu beaucoup trop de frustration. Beaucoup trop. 

Dans l’événementiel, on est obligé d’être optimiste.

As-tu redouté une deuxième annulation ?
Le doute concernant une deuxième annulation a disparu assez vite. Par contre, on a longtemps douté quant à la présence ou non du public. Sur ce point, il a vraiment fallu attendre le dernier moment. Mais sur l’annulation, non, nous avons été rassurés très tôt. 

Quand avez-vous eu la réponse définitive quant à la possibilité d’accueillir du public ?
Entre le moment où, comme tout le monde, on a entendu les nouvelles et le moment où cela a été vraiment validé et signé par le préfet, il s’est passé un peu de temps quand même. Cela a été définitif seulement une semaine avant. 

T’as chopé quelques cheveux blancs ?
J’en ai plus beaucoup de cheveux ! Les miens, ils tombent !

Mais t'étais plutôt optimiste ?
Oui, nous étions optimistes. C’est d’ailleurs pour ça qu’on a monté des tribunes, car on aurait aussi pu ne pas en mettre du tout. Dans l’événementiel, on est obligé d’être optimiste. Tout comme on est obligé de faire les calculs au cas où il y aurait des pertes, ou si ça part complètement en vrille. On est là où on voulait être et c’est très bien. Je suis en train de regarder le central. Tous ceux qui peuvent être là le sont. 100% du public « VIP » est là aussi. C’est top.

On te voit beaucoup au bord du court, à la télé. Tu savoures ?
C’était un rêve de gosse de faire un tournoi de tennis. Aujourd'hui, j’ai la chance d’entraîner plein de joueurs, voir ce qui se passe sur les courts n’est donc pas inintéressant. Et puis vu le plateau sportif qu’on a, il est très plaisant de voir ça de plus près ! Et bien entendu, j’essaie aussi toujours de savoir si tout va bien, si les équipes sont contentes, s'il n’y a pas eu de soucis. Vu l’énergie que déploient les équipes, il est primordial de s’assurer que tout va toujours bien.

Le tournoi aurait-il survécu s’il y avait eu une 2e annulation ?
Oui, il aurait survécu, on est complètement fous et on ne lâche rien. Surtout les spectateurs, ils ne nous auraient jamais lâchés ! Quant aux partenaires, il est essentiel de leur expliquer à quel point on a besoin d’eux, à quel point le tennis a besoin d’eux. 

Le plateau... C’est un truc de fou !
A la base déjà, on avait travaillé sur un tableau exceptionnel, et il est vrai que nos wild-cards ont apporté une dimension différente. Nos deux wild cards, Thiem et Tsitsipas, peuvent, potentiellement être finalistes de Roland-Garros ! On est hyper heureux. C’est un super boulot des équipes. Lorsqu’on regarde la journée d’hier, celle d’aujourd’hui et celle de demain, quoi qu’il arrive, quels que soient les résultats sportifs, c’est un truc de dingue !

Pour l’instant, c’est moi qui drive parce qu’il joue, mais il a très, très envie de le faire.

Tu peux remercier le décalage de Roland-Garros d’une semaine...
Bien sûr. Notre date, à la base, n’est pas mauvaise, mais celle-là est exceptionnelle. A 15 jours d’un Grand Chelem c’est fabuleux.

En fait, c’est normalement la date du Masters 1000 de Rome.
Exactement. En termes de timing, c’est l’équivalent de Rome. D’ailleurs, c’est pour ça aussi qu’il y a plein de joueurs qui ont perdu et qui restent s’entraîner. L’alternative sinon est de rentrer dans la bulle sanitaire à Paris. Ici, on est quand même dans une bulle, mais on est dans un parc. C’est pas dégueulasse !

Est-ce difficile de gérer autant de stars ? Demandes, besoins…
Ce sont surtout les progs qui sont complexes. Je t’avoue que quand j’ai mis Gaël à 10 h 30 (rires)... Il n’a pas trop l’habitude. Aujourd’hui par exemple, on a forcé la prog en mettant non pas 4 mais 5 matches sur le central. Après, les joueurs, on sait comment ils sont. Ils ont besoin de leur confort lorsqu’ils sont en tournoi. Et pour ça, on fait tout ce qu’on peut. Mais le plus difficile, une fois encore, c’est sans aucun doute la programmation. Aujourd’hui (jeudi), on a commencé par Monfils. Après, c’était Gasquet-Schwartzman, puis Tsitsipas puis Thiem, puis Sinner ! C’est quand même un truc de maboul !

Quel est le rôle de Jo dans tout ça ?
C’est un promoteur digne de ce nom, qui délègue toute la mission tant qu’il joue. Puis, plus le temps va passer et plus il va prendre de la place dans les structures. C’est vrai qu’aujourd’hui, il est très discret là-dessus, mais ensemble, on a fait beaucoup de choses. Pour l’instant, c’est moi qui drive parce qu’il joue, mais il a très, très envie de le faire.

« Actionnairement » parlant, comment ça se passe ?
Tout dépend des structures. Ici, on a une structure commune, mais il y en a certaines où il a plus de parts, d’autres où c’est moi. On a énormément de choses sur le feu !

Une fois que celui-ci est fini, vous enchaînez avec la préparation du nouveau tournoi à Saint-Tropez...
Exactement. Un challenger sur dur qui se disputera la semaine à cheval sur août et septembre. Puis en 2022, il y aura également un tournoi de padel. 

En fait, t’es un hyperactif du tennis ?
Moi, j’suis un débile (rires). Mais c’est vrai ! Il y a trois ans, tu pouvais te dire qu’on faisait plein de choses et maintenant, on en fait 10 fois plus et ce n’est que le début. Mais on ne fait pas n’importe quoi. On a des super équipes. A chaque fois qu’on réfléchit à des choses, on se dit que c'est possible et sympa à faire et on n’hésite pas. On y va et on n’a pas peur. 

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