TONI NADAL : « Pour moi, le tennis est un jeu simple. Pas facile, mais simple. »

16 avr. 2021 à 07:59:00 | par eli weinstein

Depuis ce Masters 1000 de Monte-Carlo, Toni Nadal est désormais visible non dans le box de Rafa, mais dans celui de Félix Auger-Aliassime. L’oncle le plus connu du circuit se livre sur les détails de sa collaboration avec le jeune Canadien.

 

A quel moment est venue l’idée de collaborer avec Félix pour la première fois ?
Ils m’ont appelé pour savoir s'il était possible de collaborer. Du coup, on a commencé à discuter. Je n’ai pas hésité longtemps, car c’est un joueur qui a une très grande éducation. Pour lui, pour moi, pour l’Académie, c’est une très bonne chose.

As-tu eu d’autres demandes depuis que tu n’es plus avec Rafa ?
Oui, il y a eu un autre joueur. Mais je n’ai pas voulu parce que j’avais terminé avec Rafael depuis peu et que je voulais passer du temps chez moi et à l’Académie.

Alors pourquoi avoir accepté avec Félix ?
Cela faisait un petit moment qu'il me demandait de collaborer. J'ai pensé que c’était une bonne opportunité, en premier lieu pour l’Académie, et aussi pour moi en tant que directeur de celle-ci.  Du fait de cette fonction, il est bon que je sois un peu sur le circuit, pour voir comment le jeu évolue. Et puis, depuis 2017, je ne voyage plus sur le circuit. Alors quand Félix m’a parlé de venir sur quelques tournois, comme ici à Monte-Carlo, Madrid, Paris, j'ai accepté car ce sont des destinations qui sont toujours agréables !

Je suis un entraîneur logique

Comment fonctionne la collaboration entre toi et Fred Fontang ?
C’est lui l’entraîneur principal. Puis lorsque je suis présent, comme ici, ou bien lorsque nous faisons des visios, je donne mon opinion par rapport à ce que je vois. Je parle avec le coach, je parle avec Félix de ma vision. Pour moi, le tennis est un jeu simple. Pas facile, mais simple. Je pense qu’il est essentiel, dans la vie, de déterminer où tu veux aller. Une fois que c’est fait, il faut savoir où tu en es et de quoi tu as besoin pour y arriver. C’est d’ailleurs ce que j’ai expliqué à Rafael lorsqu’il était jeune. Mais lorsque je travaillais avec Rafael, j’avais beaucoup de temps, toute la vie, pour le préparer et le voir arriver au point où il en est aujourd’hui. Je suis un entraîneur logique. La balle va à un endroit, parce que je l’ai envoyée à cet endroit. Donc voilà, j’explique ma vision. On discute avec Fred pour voir comment on peut aider Félix. On étudie ses forces et ses faiblesses. Puis on analyse si les fautes qu’il commet sont techniques, tactiques ou émotionnelles. Et on doit avoir une solution pour chacun de ses problèmes potentiels. 

Pour combien de semaines par an t’es-tu engagé ?
Ce n’est pas encore tout à fait déterminé, mais pour l’instant, il y a ici à Monte-Carlo, puis Madrid, Roland-Garros, Wimbledon, Toronto et, je pense, l’US Open. Mais on doit voir comment ça avance. Comment il progresse. Je ne crois pas au miracle. Je crois uniquement au travail. 

Jusqu’où Félix peut-il aller ?
Evidemment, il a un très gros potentiel. Quand j’ai parlé avec lui et que je lui ai demandé « Où veux-tu aller, où veux-tu arriver ? », je lui ai expliqué qu'il n’est pas facile d’être numéro 1. Pour cela, il faut battre 10 ou 12 joueurs de très grande qualité. On doit battre Zverev, Medvedev, Tsitsipas, Thiem, Djokovic, Rafael, Federer peut-être. C'est très difficile de les battre, mais il faut impérativement que ce soit également difficile pour les autres de le battre. S’il veut vraiment atteindre ce sommet, alors il faut faire une très bonne préparation pendant deux ans pour tout améliorer. Rafael a beaucoup gagné, mais ça n’a jamais été facile. Ce n’est jamais facile, mais ce n’est jamais impossible. Si le travail est fait, Félix peut alors devenir un très grand joueur.

Rafael est OK avec ça

Entraîner en Français, c’est un challenge ?
Ça va. 

Pas trop difficile ? 
Non, car j’arrive plus ou moins à bien m’exprimer en français. Et puis, si je bute sur un mot, il y a toujours Google pour traduire ! 

Et Félix, parle-t-il un peu espagnol ?
Non.

Quel effet cela fait-il de voir Rafa sur un autre court, de ne pas être sur le même que lui ?
Bon, il faut être très clair, si je suis ici, si j’ai accepté cette collaboration, c’est aussi parce que Rafael est OK avec ça. Je suis le directeur de son Académie, donc s'il pense qu’il ne s’agit pas d’une bonne idée, je ne viens pas. 

Pour finir, connais-tu la date de l'anniversaire de Félix ?
Non.

Le 8 août, comme Roger Federer. C’est un signe ?
Je ne sais pas (rires), j’espère que ça va être un bon signe.

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