A l’occasion du Masters 1000 de Monte-Carlo, qui se déroule cette semaine sous un « soleil » azuréen, les quatre premières têtes de séries - dans l’ordre Novak Djokovic, Daniil Medvedev, Rafael Nadal et Stefanos Tsitsipas (Dominic Thiem étant forfait) - se sont adonnés au jeu des conférences de presse d’avant-tournoi, traditionnellement réservées aux meilleurs.
En voici quelques morceaux choisis.
Novak Djokovic :
Vous n’avez pas joué depuis l’Open d’Australie, ce qui n’est pas habituel pour vous. Quels ajustements devez-vous faire, mentalement et physiquement, pour être prêt pour cette saison sur terre battue ?
Rien de particulier. J’ai déjà eu des périodes dans ma carrière où je n’ai pas disputé de tournoi pendant peut-être deux mois, et où je suis revenu. Je ne pense pas devoir faire quelque chose de particulier pour me sentir au mieux sur le court. Depuis que je me suis retiré de Miami, je me suis beaucoup entraîné sur terre battue. C’était pratique ici à Monte-Carlo, où je réside avec ma famille. Et je me suis vite senti bien. Je me sens prêt physiquement. Mentalement, le tennis m’a manqué ces deux derniers mois où je n'étais pas en compétition. J’attends avec impatience mon premier match. C’est dommage que nous n’ayons pas de public, mais c’est courant ces temps-ci. J’espère que nous pourrons accueillir du public très, très bientôt dans les grands tournois en Europe.
Vous avez dit pouvoir habiter chez vous pendant cette semaine, ce qui est unique. Pouvez-vous nous parler des restrictions, de ce que vous pouvez faire et ne pas faire ?
Ils changent constamment les règles. L’ATP a sorti un protocole que nous devons suivre dans tous les tournois, quelles que soient les règlementations des autorités locales et des gouvernements. Nous sommes censés être dans un environnement sécurisé. Je ne parlerais pas de bulle, mais c’est un environnement sûr, où ils réduisent le risque de transmission du virus autant que possible. Tous les joueurs souhaitent éviter qu’un grand nombre d’entre eux soit infecté, ce qui aurait des conséquences pour le circuit et les semaines de tournois à venir. Mais pour ceux qui vivent ici, c’est une grande chance de pouvoir loger chez soi. Nous avons cette option, même s'il faut bien sûr rester dans une bulle, ce qui veut dire rester à la maison ou être sur les courts. Je crois que nous avons droit à faire de l’exercice en extérieur, mais pas dans les zones où il y a du monde. Je ne connais pas bien tous les détails de cette règle. Je vous ai dit ce que je savais. Je suis rentré dans la bulle, dans un environnement sécurisé, aujourd’hui. A partir de maintenant, je suis en mode tournoi. Je passerai le plus clair de mon temps sur les courts.
Daniil Medvedev :
Pouvez-vous nous dire comment vous vous sentez dans ce tournoi, c'est-à-dire à la maison pour vous, avec la situation actuelle ?
Je suis vraiment content d’être ici. J’aime ce tournoi, j’ai bien joué ici une fois (demi-finaliste en 2019, ndlr). Je peux être chez moi, ce qui m’aide avec ce système de bulle, etc. J’ai vraiment de la chance de pouvoir habiter à la maison cette semaine. Il y a beaucoup d’espace cette année, sans les fans, le Club n’est que pour nous. Malgré ça, c’est vraiment dommage qu’ils ne soient pas là. C’est l’un des plus beaux tournois dans le monde à l’heure actuelle et j’attends avec impatience mon premier match.
Vous êtes tête de série n°2 et Rafael Nadal est seulement 3e alors que c'est un tournoi sur terre battue ! Est-ce incroyable, acceptable ?
Au sujet de Rafa, c’est drôle en effet, parce qu’il est le meilleur joueur sur terre battue. Je suis une tête de série au-dessus de lui à Monte-Carlo, alors qu’il a gagné plus de 10 fois ici ! Cela ne signifiera rien pendant le tournoi, on verra bien. Je ne sais pas s’il est de mon côté du tableau ou du côté de Novak. Il pourrait y avoir une énorme demi-finale s’il est du côté de Novak !
Que pensez-vous de la terre battue ? A Roland-Garros, vous avez perdu quatre fois au premier tour en quatre participations... Aimez-vous cette surface ou est-ce la pire pour vous ?
Je ne le cache pas, je n’aime pas la terre battue. Par exemple, je ne me vois pas faire la tournée en Amérique du Sud, même si j’aimerais bien voyager là-bas une fois dans ma vie. Mais je ne vais pas aller jouer sur terre là-bas, plutôt que d'aller à Rotterdam, Marseille ou Dubaï. Pourtant, après ce qui s’est passé ici il y a deux ans, je sais que je peux bien jouer sur cette surface. J’essaie bien sûr toujours de faire de mon mieux pour gagner mes matches sur terre, mais c’est difficile pour moi. J’espère avoir de bons résultats cette année, après tout le travail que j’ai fait. Mais pour être franc, il n’y a rien que j’aime sur terre battue. Il y a toujours des faux rebonds, on est sale après avoir joué... Je ne m’amuse pas sur cette surface !
Rafael Nadal :
Vous n’avez pas joué depuis Melbourne. Tout d’abord, comment allez-vous ? Nous savons combien vous aimez cet endroit, que ressentez-vous d’être de retour dans ce magnifique club, même si c’est un peu différent cette année ?
Je me sens bien, merci. J’ai pris un peu de temps après l’Open d’Australie. La situation à laquelle nous sommes confrontés ne nous aide pas à jouer souvent. Nous arrivons à un moment important de l’année pour moi et je crois avoir fait le travail nécessaire pour être prêt. Il me reste encore quelques jours d’entraînement ici et je suis content de mon jeu en ce moment. Physiquement, je suis en forme. J’ai vraiment hâte de jouer à nouveau, ici, à Monte-Carlo. Comme tout le monde le sait, c’est sans aucun doute l’un de mes tournois préférés. J’adore être ici. Bien sûr, le public va me manquer, le tournoi tel qu’il était... Mais nous sommes déjà contents de pouvoir jouer. C’était une bonne nouvelle pour moi. Je suis impatient, content de jouer, j’espère être prêt à donner ce que j’ai de meilleur. Et j’espère pouvoir revenir l’année prochaine dans des circonstances plus normales.
Cela doit vous faire drôle de n’avoir pas joué depuis l’Open d’Australie et de commencer ainsi la saison sur terre battue, qui est si importante pour vous ? Quelles sont vos attentes ?
Honnêtement, je suis en confiance. Je me suis bien entraîné ces derniers jours à Monte-Carlo, je me sens prêt. C’est vrai que je n’ai pas beaucoup joué de matches, mais j’ai déjà eu de bons résultats par le passé en n’ayant pas beaucoup joué. Mon état d’esprit est toujours le même. Je veux simplement être prêt pour mercredi, je prends les choses jour après jour. Je veux y aller étape par étape, comme je l’ai toujours fait. Ensuite, on verra ! J’espère être suffisamment prêt pour ne pas me blesser, et si je peux éviter les blessures pendant un mois et demi, je pense avoir mes chances de jouer au meilleur niveau.
En mars, Novak a battu le record du nombre de semaines passées à la place de n°1 mondial. Vous qui avez été au somment également, est-ce difficile de rester numéro 1 aussi longtemps ? Quelle est l’importance de ce record dans l’histoire du tennis ?
Honnêtement, ces dernières années, il y a eu beaucoup de records battus. Trois joueurs ont réalisé des choses importantes dans l’histoire du tennis. Ce record est encore un bel exploit pour Novak, bravo à lui. Je le félicite. Je ne sais pas ce que cela signifie pour l’histoire du tennis, c’est juste un record de plus qui tombe, voilà tout. Bravo à lui.
Stefanos Tsitsipas :
Au moment d'entamer ce tournoi, que pensez-vous de votre jeu et de votre condition physique ?
Je m'entraîne depuis de nombreux jours sur terre battue. Physiquement, je suis en bonne forme, je me sens bien en ce moment. Je travaille beaucoup ma condition physique quand je joue des matches amicaux sur cette surface. Ce sera l’aspect le plus important de mon jeu pendant la saison sur terre.
Que pensez-vous du cadre sans les spectateurs ? Certains joueurs disent que c’est agréable d’avoir plus de place dans le Club, même s’ils regrettent le public.
C’est beaucoup mieux d’avoir plus d’espace pour les joueurs, que nous puissions bouger. Mais bien sûr, le public me manque. Je suis impatient de le voir revenir. Pour l’instant, j’aime être ici, il y a plein d’espace comme je le disais. Cela favorise aussi une meilleure ambiance entre les joueurs. Ce Masters 1000 est toujours un tournoi très agréable à jouer et à regarder.
Comment voyez-vous la situation actuelle, non pas en tant que joueur, mais en tant qu’homme ? Est-ce dur pour vous de ne pas être à la maison, de ne pas voir votre famille, vos amis ? Comme le vivez-vous ?
J’ai eu du mal à intégrer. Cela m’a affecté d’une certaine manière. Être éloigné de ma vie habituelle, des interactions humaines, ainsi que les difficultés pour voyager, ont rendu les choses difficiles. Au tout début, je pensais que ce serait facile, relativement facile, et que je ne souffrirais pas tant que ça. Mais au bout du compte, cela s’est avéré difficile et douloureux psychologiquement. Je suis content que nous nous dirigions vers quelque chose de mieux. Il y aura des solutions bientôt. Je suis sûr que les instances dirigeantes et l’ATP feront un travail remarquable pour assurer la protection des joueurs et pour tirer le meilleur parti de la situation afin que tout revienne à la normale, pour que les joueurs se sentent bien et pour que la bonne ambiance revienne. Je pense que nous allons voir un changement bientôt. Je suis impatient de le voir arriver, pour que nous retrouvions tous des conditions normales pour le tennis.
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