Lucas Pouille : "Il faut prendre son mal en patience"

6 févr. 2020 à 09:32:00

Lucas Pouille :
À l'occasion de la nouvelle association entre Lucas Pouille et l'équipementier Le Coq Sportif, le 62ème joueur mondial s'est rendu dans les locaux de la marque française à Romilly-sur-Seine pour visiter son usine. Nous l'avons rencontré pour évoquer avec lui sa blessure, son état d'esprit actuel et les jeunes joueurs.

Où est-ce que tu en es depuis ta blessure (au coude NDLR) ?

Je reprends petit à petit le service depuis seulement quelques jours. En décembre quand il y a eu la rechute les douleurs sont revenues, ça a été un grand coup dur. Je pensais commencer la saison 2020 de la meilleure des manières possibles. Il a fallu voir les choses du bon côté, se dire que la carrière est longue. J'espère revenir dans les prochaines semaines à la compétition.

Comment fais-tu pour gérer moralement cette période de blessure ?

En étant positif, tout le staff l'est. On ne dramatise pas la chose. Tout sportif a connu à un moment de sa carrière une ou plusieurs blessures plus ou moins longues. C'est juste embêtant parce qu'on a envie de commencer une année de la bonne manière, en étant frais physiquement. Il faut prendre son mal en patience.

"Je préfère prendre le temps de revenir et profiter des dix prochaines années"

Tu n'as pas eu un petit pincement au cœur avant l'Open d'Australie, où tu as particulièrement brillé l'an dernier (demi-finaliste NDLR) ?

Si bien sûr, j'aurais voulu y retourner, rejouer sur le central et faire aussi bien si ce n'est mieux que l'année dernière. Ça m'a fait mal de ne pas débuter l'année, de ne pas être avec les gars à l'ATP Cup, de ne pas partir le 26 décembre, faire les valises et s'envoler pour l'Australie. Mais je préfère décaler mon retour d'un ou deux mois et pouvoir jouer encore dix ans plutôt que de reprendre trop tôt et d'aggraver la blessure. Je préfère prendre le temps et profiter des dix prochaines années plutôt que de ne pas rejouer du tout.

Est-ce que vous avez des conseils à donner aux jeunes joueurs pour bien gérer ces moments de blessure et rester motivé malgré tout ? 

Je pense que la motivation on l'a toujours. Moi j'ai été junior de 15 à 18 ans et je n'ai quasiment pas joué à cause des blessures. Dans ma tête c'était très clair : je savais ce dont j'avais envie, quels efforts j'allais devoir faire et qu'une fois le Bac passé j'allais mettre la tête à 100% dans le tennis. Le seul conseil c'est de continuer à y croire et de pas complètement s'arrêter. Au final la plus grande erreur qu'on puisse faire quand on se blesse c'est d'arrêter toute activité, dans ce cas là on prend énormément de temps à revenir. Moi je n'ai jamais vraiment arrêté donc je suis toujours resté en forme physiquement.

"Retrouver l'état d'esprit de l'Open d'Australie 2019"

Qu'as-tu pensé de l'ATP Cup ?
J'ai suivi ça de loin et j'ai trouvé ça formidable. De par l'ambiance, le système, les nouvelles règles, les joueurs qui sont sur le court et pas collés à l'arbitre. Je trouve qu'il y a quelque chose en plus, j'ai trouvé ça super et je pense que ça a été une réussite. Les joueurs français qui ont joué là bas ont adoré.

L'Open d'Australie l'an dernier c'est un peu ton tournoi référence. On ne t'avait jamais vu aussi libéré.
Oui le but c'est de retrouver cet état d'esprit, de l'avoir constamment. De pouvoir rentrer sur chaque match avec cette légèreté. D'accepter de pas être au top mais rester positif dans la tête pour pouvoir retourner les situations quand on est malmené.

Quand on est blessé, comment fait-on pour réfreiner la passion qui doit vous donner envie de jouer, de faire des matchs ?
On a envie de jouer, de faire des points c'est sûr. Les répétitions c'est bien mais ça va cinq minutes. Quand on est joueur, on a envie de retrouver les tournois. On essaie d'amener un côté ludique aux entraînements, de faire des sets, afin que ce ne soit pas trop rébarbatif. On est professionnels et il faut travailler mais la passion du jeu ça nous manque, c'est certain.

Qu'est-ce qui est le plus fort pour vous : la passion du jeu ou de la gagne ?
C'est la gagne, cette adrénaline qui, avant et pendant les matchs nous anime et rend ce sport si particulier. Roger Federer le dit aussi. Rien ne remplace ça. Quand on arrive en compétition il y a quelque-chose d'autre.

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