INTERVIEW ROGER FEDERER

27 mai 2019 à 13:57:00

Pour son retour à Roland-Garros et après sa victoire lors du “Sunday Start”, Roger Federer s'est soumis à l'exercice de la conférence de presse d'après-match. Un exercice dans lequel le Suisse est traditionnellement «  facile  ». Comme il s'agissait de sa première «  conf  » parisienne depuis 2015, je me suis dit qu'il était juste de vous faire une sélection de quelques morceaux choisis de ce moment. Donc, mesdames, messieurs,   fans de «  Rodge  » régalez-vous. Et pour les autres, informez-vous.

Son retour sur terre
"Tout d'abord, il faut savoir si l'on en a envie ou non, parce que cela demande une préparation supplémentaire pour moi. Notamment cette année puisque je ne rajeunis pas ! Cela fait plusieurs années que je n'ai pas joué sur terre battue. La première question à se poser était : est-ce que je veux jouer sur terre battue ? Et la deuxième : est-ce que je veux passer par ce processus et par les impacts que cela a pour le reste de la saison ? J'avais plus d'éléments positifs que négatifs quand je me suis posé ces questions. Mon équipe et ma famille m'ont soutenu et je suis ravi d'avoir pris cette décision. L'accueil que j'ai eu aujourd'hui a été fabuleux. Cela fait toujours plaisir pour un premier tour d'avoir un court totalement plein."

Cela fait du bien d'être un outsider !

La motivation et les Grands Chelems
"La motivation n'est pas uniquement une question de Grand Chelem. Bien entendu, j'aime beaucoup ces quatre tournois. Mais n'oublions pas que ces dernières années, je n'ai pas disputé Roland-Garros. J'aime aussi beaucoup le circuit ATP, les 250 et les autres. J'apprécie aussi de participer aux matchs de charité, à toutes les exhibitions. On parle beaucoup du Grand Chelem, mais il n'y a pas que ça et la majorité de mes victoires viennent d'ailleurs.  Le fait de voyager n'est pas une préoccupation pour moi. J'ai beaucoup d'amis un peu partout dans le monde, cela fait toujours plaisir de les revoir. C'est toujours sympa d'aller à droite, à gauche voir mes amis que je ne vois pas souvent. Je suis très content d'être sur le circuit, ma famille aime cela énormément aussi, ce qui m'aide, bien sûr."

«  Etre outsider  »
"Cela fait du bien d'être un outsider! J'ai moins de pression sur les épaules. Pendant pas mal d'années quand je perdais, cela décevait tout le monde. Et c'était décevant pour moi. Il fallait m'expliquer en conférence de presse, dire pourquoi j'avais perdu. Maintenant, quand je perds, que ce soit au premier tour ou en finale, tout le monde dit : "Oui, cela peut arriver". On se sent forcément plus détendu! Vous allez sur le court, à l'entraînement, en salle de presse et il n'y a plus de show ou de spectacle. Il suffit de dire la vérité. Je ne peux pas dire jusqu'où j'irai dans ce tournoi. Ce que je peux dire, c'est que je suis content de mon premier tour. Je pense avoir fait une bonne performance, puisque cela faisait longtemps que je n'avais pas joué sur terre battue."

Le nouveau court Philippe-Chatrier
"Ce qui m'a aidé, c'est que le court soit plein. On ne voit pas les sièges beiges. Quand un stade n'est pas plein, on a l'impression qu'il est tout différent. Là, j'avais l'impression qu'il était plus ou moins comme par le passé. A l'entraînement, il était très vide. Là, une fois plein, c'était vraiment super et très agréable de jouer dessus."

Ce n'est pas pour écourter le combat

L'accueil du public français
"Jusque-là, avant ce premier jour, c'était plutôt calme. Le stade était fermé au public du côté du court Chatrier et c'est là que je m'entraînais au début. En plus, je n'ai pas lu les médias, je ne sais pas pourquoi. Je faisais autre chose. Et puis je me suis entraîné sur le Lenglen. C'était plein, comme pour Rafa et Novak. C'est la première fois que le public m'a vraiment vu. J'ai senti que l'ambiance était différente quand ils ont chanté mon nom juste à l'entraînement ! Et quand je suis arrivé à l'échauffement sur le Chatrier, il y avait aussi déjà énormément d'encouragements. C'est un peu comme avant une finale, tu sens que c'est autre chose qu’une semaine classique en tournoi. J'ai manqué au public. Moi aussi, cela m'a beaucoup manqué. Le fait de ne plus avoir joué ici pendant des années, cela a créé un certain buzz et je l'ai beaucoup ressenti. C'est forcément très cool pour moi. J'ai énormément apprécié l'accueil que j'ai reçu."

Son style de jeu
"Cela dépend beaucoup du temps, parce que c'est une surface naturelle qui réagit beaucoup au vent, à la pluie, au soleil etc. Il faudra voir ce que ça donne. Il y a aussi l'adversaire, sa façon de retourner, ce qu'il aime faire et ce qu'il aime moins. La question pour moi est : Est-ce que je veux leur rendre le match agréable ? A ce moment-là, je reste dans les "gammes", peut-être que je vais gagner, mais en tout cas, eux en face vont bien se sentir. Sinon, est-ce que je fais autre chose parce que j'en suis capable et que je sais que je vais les rendre un peu mal à l'aise ? Souvent, c'est vers cela que je vais. En plus, cela me procure plus de plaisir soit de faire des amorties. Mais si je fais tout cela, ce n'est pas pour écourter le combat!"

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