Roger Federer s'engage pour les enfants en Afrique
Roger Federer n’aime rien de plus que les endroits sur terre où il n’est personne. Un jour, en visite dans une école du nord-est de la Zambie, alors qu’il donne à une classe un cours d’anglais sur le passé et le présent, il écrit au tableau la phrase suivante : « I came to Zambia. I play tennis. » Voyant que les élèves ne connaissent pas ce sport, le Suisse dessine alors un court et une raquette. « Ah, tu joues au ping-pong ! » Presque. Federer se rendait en Zambie dans le cadre d’une opération réalisée par la fondation qui porte son nom, créée en 2003 et qui vise à offrir une éducation aux enfants pauvres dans six pays d’Afrique australe et en Suisse. À l’époque, tout juste sacré à Wimbledon, le premier de ses 20 titres du Grand Chelem, il avait décidé de « restituer à l’humanité une partie du bonheur [qu’il] éprouve », modeste manière d’aborder sa 22ème année.
Un engagement qui lui vient de sa mère, Lynette, née à quelques kilomètres de Johannesburg, et inspiré de la philanthropie et du carnet d’adresses de Bill et Melinda Gates. La fondation Roger Federer revendique désormais 68 millions d’euros investis dans 9 300 écoles ou jardins d’enfants et 2 400 000 bambins aidés depuis sa création.
Federer, qui se définit par la citation « It’s nice to be important, but it’s more important to be nice », a toujours été tourné vers les autres : en 2010, la première édition du Match for Africa (match de charité organisé au Hallenstadion de Zurich) l’avait opposé à Rafael Nadal devant 10 500 personnes et avait rapporté près de 2,8 millions d’euros. Un événement choc pour celui dont le rêve « serait d’être un jour aussi connu pour [s]a fondation que pour le tennis ». Voilà peut-être le point de départ de sa vente aux enchères organisée à l’été 2021 avec la société Christie’s, où n’importe quel quidam au portefeuille rebondi pouvait acheter la raquette de ses titres à Wimbledon en 2007 et Roland-Garros en 2009, ainsi que les chaussures qu’il portait à Wimbledon en 2005. Total des gains : 3,3 millions d’euros. Ajoutez à cela 182 000 dollars récoltés lors d’un match d’exhibition pour les victimes des incendies qui ont ravagé l’Australie entre septembre 2019 et janvier 2020, quelques dizaines d’autres opérations du même genre, des voyages humanitaires en Namibie, Zambie et au Botswana, et vous comprendrez peut-être pourquoi Roger Federer a été nommé représentant international des Nations unies pour l’enfance.
