1986 : Big Mac, supplément solidarité

John McEnroe, une vie d'engagements

John McEnroe entame l’année 1986 à la seconde place du classement ATP. Après avoir empoché sept Grands Chelems depuis  1979, «  Big Mac  » a  deux options  : continuer à dominer le tennis mondial ou tout envoyer valser pour se prendre une année sabbatique, se marier avec l’actrice Tatum O’Neal et se projeter au-delà de sa carrière sportive en créant sa propre association caritative, la John McEnroe Foundation. Évidemment, il optera pour le second choix. Quatre ans plus tard, ce ne sont plus seulement ses exploits sur le court mais également son activisme hors du terrain qui font de l’Américain l’un des joueurs les plus iconiques du circuit. En  1990, avant de disputer un tournoi d’exhibition visant à collecter des fonds pour lutter contre la faim dans le monde, McEnroe plaidait ainsi pour un tennis plus solidaire et engagé : « Le tennis est un sport individuel, nous regardons toujours par-dessus notre épaule pour savoir quel joueur peut nous défier, où trouver un avantage compétitif, nous concourons et nous nous entraînons dur… Mais le travail dans lequel nous devrions prioritairement nous investir est laissé de côté. Il  s’agit d’un devoir. Nous sommes devenus tellement gâtés, tellement pris dans notre propre monde, que nous ne pouvons pas voir la situation dans son ensemble. » Celui qui annonce verser annuellement 250 000  dollars minimum à  des associations finira aussi par mettre plus directement la main à la pâte en 2010 avec la création du Johnny Mac Tennis Project. Ce programme d’introduction au tennis prodigue des cours à des milliers d’enfants défavorisés de la région de New York, en particulier ceux originaires de Harlem et du Bronx. Depuis 2019, l’ex-numéro 1 mon dial s’est aussi associé à BNP Paribas pour lancer la Team BNP Paribas Mac 1, une formation visant à préparer une équipe de dix joueurs âgés de 11 à 14 ans à une carrière de tennis professionnelle. Elle offre un soutien financier à ses bénéficiaires – couvrant leurs frais d’entraînement et leurs participations aux compétitions – et leur assure une moyenne de 24  heures d’entraînement hebdomadaires, ainsi que des programmes d’apprentissage adaptés aux besoins de chacun. Un partenariat essentiel pour John, selon qui les prix de la pratique et de l’apprentissage du tennis dans la Grosse Pomme sont devenus exorbitants : « Moi, je suis de New York, mais très peu de joueurs sont issus d’ici de nos jours. Le problème, c’est que les prix sont devenus complètement fous. Beaucoup de clubs de tennis ont fermé. Aujourd’hui, on a besoin de soutiens comme la BNP  Paribas pour donner à ces gamins une chance de viser très haut. »

C’est encore à New York que l’on aura vu McEnroe – pourtant retiré du circuit professionnel en 1992 – en train de volleyer, en août  2022. L’Américain participait alors avec Iga Swiatek, Rafael Nadal et Coco Gauff à un match d’exhibition pour collecter des fonds à destination des secours humanitaires déployés en Ukraine. À 64 ans, Big Mac continue donc de courir, même si ce n’est plus pour enrichir son palmarès.