2018 : Le tennis a des incroyables talents

L’histoire de la Team BNP Paribas Jeunes Talents

Il faut croire que Gabriel Debru grandit vite. Suffisamment pour remporter l’édition juniors 2022 de Roland-Garros à tout juste 16 ans. Mais aussi pour prendre bien souvent une ou deux têtes aux adversaires qu’il défie sur le circuit Challenger, lui qui chausse du 46,5 et mesure un mètre 94. Si le Grenoblois pousse aussi vite, c’est aussi parce qu’on ne l’a pas laissé cultiver seul son don. Trois ans plus tôt, il avait rejoint la Team BNP Paribas Jeunes Talents. Fondé en 2018, ce programme – dont Jo-Wilfried Tsonga est le parrain – se conçoit comme un substitut au sponsoring sportif classique, en procurant une aide financière et éducative à des talents en devenir. « Nous avons échangé avec des sportifs et des coachs et avons vite compris qu’un des sujets majeurs, c’était la formation des sportifs de demain, qui est très onéreuse. Nous avons donc développé ce projet Jeunes Talents. Il vise à ce qu’aucun jeune ayant le potentiel pour devenir professionnel n’abandonne pour des questions financières », resitue Vincent-Baptiste Closon, le directeur des partenariats sportifs de BNP Paribas.

Aujourd’hui, ce sont 35 joueurs et joueuses français âgés de 12 à 18 ans – dont trois ou quatre en fauteuil – qui sont soutenus par l’initiative pour concilier au mieux pratique de leur sport favori, vie de famille et scolarité. Parmi eux, Jenny Lim, qui avait remporté l’année dernière, à 17 ans, son premier tournoi ITF : « J’ai intégré la Team BNP  Paribas Jeunes Talents en  2019. Je sortais de blessures au genou et au poignet. Ils sont venus me voir avant les championnats de France, que j’ai gagnés ensuite ! Vous savez, j’ai découvert le tennis par hasard. Mes parents sont nés au Cambodge, d’où ils ont fui les Khmers rouges et se sont réfugiés au Vietnam, avant d’immigrer à Paris. Donc l’argent de l’initiative Jeunes Talents a fait une énorme différence, notamment pour me per mettre de disputer beaucoup plus de tournois. ».

À près de 6 000 kilomètres de l’Hexagone, Izyan Ahmad, aka « Zizou », a intégré l’année dernière la branche américaine du programme, la Team BNP Paribas Mac 1, supervisée à New York par John et Patrick McEnroe. Si ce wonderkid de la balle jaune doit son surnom à ses dons de footballeur, c’est bien dans le tennis qu’il s’imagine une future carrière professionnelle. Numéro 1 aux États-Unis en simple et en double de sa catégorie d’âge, ce fan absolu de Roger Federer n’aurait peut-être pas pu continuer à entretenir son rêve sans le coup de pouce de l’initiative BNP Paribas Jeunes Talents. « C’est très simple  : quand les enfants atteignent un certain niveau au début de leur adolescence, le tennis devient un sport extrêmement coûteux, explique son paternel, Farooq. Ils commencent à se déplacer sur tout le territoire, voire à l’international, pour des tournois. » À 12 ans, Zizou semble en effet bientôt promis à disputer des compétitions ITF, comme des tournois du Grand Chelem juniors. Autant de compétitions qui nécessitent des frais incompressibles. « Il y a aussi des dépenses liées aux leçons de tennis et aux entraînements physiques privés, précise Farooq. C’était un gros sujet de préoccupation pour ma femme et moi. Lors des déplacements de Zizou en tournoi, il aurait fallu payer pour la location de véhicule, la nourriture, le logement, les services de blanchisserie, l’achat régulier de raquettes, de cordage… Ça fait beaucoup, sans doute trop. Je ne pense pas que Zizou aurait pu continuer à ambitionner de devenir professionnel sans le soutien de ce programme. ».

L’initiative, qui s’est aussi exportée en Belgique, en Pologne et en Italie ne procure pas qu’un sou tien financier à ses bénéficiaires : cours d’anglais, séminaires thématiques, ateliers de media training, gestion de l’image personnelle, sensibilisation à la nutrition, au dopage ou aux paris sportifs, toutes les bases que doit maîtriser un(e) futur(e) joueur(se) professionnel(le) y sont inculquées. Zizou en aura notamment profité pour améliorer sa compréhension de l’approche mentale de la discipline : « Ils lui ont expliqué comment visualiser ce qui va se passer avant d’entamer un tournoi, explique Farooq. Comment anticiper la pression et la maîtriser avant d’entrer sur le court, puis pendant le match. Ça lui a beaucoup plu, ce n’est pas quelque chose qu’il avait réellement abordé avant. » Autant de sessions éducatives où ces jeunes loups de la balle jaune se construisent aussi un sens de l’entraide aiguisé par des années d’expériences partagées. «  Faire partie de la Team, c’est aussi rejoindre d’autres joueurs, confirme Jenny Lim. J’ai été par exemple impressionnée de pouvoir côtoyer une joueuse comme Diane Parry. C’est une chance de pouvoir échanger avec elle et de progresser. ».

A tout juste 20 ans, Diane Parry fait justement partie des membres de la section française de la Team Jeunes Talents qui ont commencé à se tailler une jolie réputation sur le circuit. Après avoir intégré le top  100 pour la première fois de sa carrière en mars 2022, elle créait la sensation deux mois plus tard à Roland-Garros en battant au premier tour la tenante du titre, Barbora Krejcikova. « On pourrait aussi citer d’autres réussites sportives incarnées par des membres de la Team BNP Paribas. Je pense par exemple à Luca Van Assche, qui pointe au 91e   rang mondial, ou à Elsa Jacquemot, qui est 162e, déroule Vincent-Baptiste Closon. Nous sommes très heureux de ces accomplissements, mais le plus important pour nous, c’est de rester fidèles à notre mission initiale : permettre à des jeunes qui n’auraient pas pu devenir des joueurs pros sans l’aide du programme à aller au bout de leurs aspirations. » Des jeunes comme Zizou, qui continue fermement d’entretenir l’espoir de pouvoir un jour donner vie à ses rêves : « Il tient régulièrement un journal, poursuit Farooq. Il y a écrit ses rêves. Il veut gagner Wimbledon, comme Federer. L’US Open aussi, car c’est son Grand Chelem maison. Et devenir le numéro 1 mondial, tout simplement. ».