Certains sont illisibles. Leurs visages ne trahissent jamais la moindre émotion sur le court. À l’instar de Björn Borg et son faciès neutre immuable, comme figé dans les glaciers éternels de Scandinavie. Mais chaque personnalité a sa propre complexité. Novak Djokovic - homme qui vibre pour l'amour du public -, lui, a besoin d’un autre fonctionnement pour exploiter tout son potentiel.
Souvent, le monument Serbe se voit reprocher, par ses détracteurs, ses accès de colère pouvant aller jusqu’au fracas de raquette. Fait dont il n’est pas « pas fier », comme il l’explique régulièrement, mais qu’il doit « accepter car [il est] un être humain avec [s]es imperfections et [s]es émotions ». Ce dont il fait une force motrice, en allant à l’opposé d’une idée reçue très en vogue à l’époque de son arrivée sur le circuit.
Dans le sport, particulièrement masculin, j’ai remarqué une sorte de dogme à propos des émotions disant que dévoiler sa vulnérabilité fait de vous un faible, une proie
« Dans le sport, particulièrement masculin, j’ai remarqué une sorte de dogme à propos des émotions disant que dévoiler sa vulnérabilité fait de vous un faible, une proie, que vous ne devez pas dévoiler vos larmes, vos faiblesses, confie-t-il dans dans une longue interview, accordée à Piers Morgan, diffusée ce mardi sur YouTube. Je ne suis pas d’accord avec ça. »
« J’y ai cru pendant la première partie de ma carrière, concède-t-il. Puis j’ai pris conscience que vous ne pouvez pas supprimer vos émotions, les mettre sous le tapis. Elles finissent toujours par revenir, en “cassant” votre corps, votre esprit. Vous devez les affronter. » Et il sait, il n’est pas le type de personne pouvant laisser ses problèmes aux portes du stade.
Quand j’entre sur le court je ne suis pas Novak Djokovic le joueur de tennis, mais Novak Djokovic la personne. J’emmène sur le terrain tout ce qui se passe dans ma vie privée, ce qui a un impact sur mon cœur et mon esprit.
« Quand j’entre sur le court je ne suis pas Novak Djokovic le joueur de tennis, mais Novak Djokovic la personne, détaille-t-il. J’emmène sur le terrain tout ce qui se passe dans ma vie privée, ce qui a un impact sur mon cœur et mon esprit. Parce que je suis un être humain. »
Un être totalement animé par ce qu’il ressent. Au point, alors qu’il a déjà absolument tout gagné, de s’écrouler au sol puis de déchirer son t-shirt le week-end dernier après son titre à Athènes. Un « simple » ATP 250. Parce que Novak Djokovic extériorise tout. Tel un vrai livre ouvert, pour le plus grand plaisir des lecteurs amoureux de tennis et d’émotions.
Plus d’informations sur
Le joueur
Joueurs de légende
Joueurs de légende
