« Ce gars a battu Carlos Alcaraz en trois manches à l’US Open, et j’ai eu une balle de set contre lui. Le niveau est là, mais si je ne peux pas finir les matchs, à quoi bon ? »
À 29 ans, l’avenir de Nick Kyrgios dans le tennis s’écrit de plus en plus à l’encre effaçable. Alors qu’il avait déclaré ne pas se voir « rejouer en simple ici (à Melbourne), en étant réaliste », après sa défaite au premier tour de l’Open d’Australie, le natif de Canberra a pris un nouveau coup (de massue) sur la tête.
C'est (viser un titre du Grand Chelem) probablement de l’histoire ancienne. C’est ce qui est le plus déchirant pour moi, parce que je pensais avoir trouvé comment y arriver.
À Indian Wells, il a dû jeter l’éponge - à 7-6, 3-0, en ayant eu une balle de première manche dans le tie-break - contre Botic van de Zandschulp. En se battant corps et âme pour retenir ses larmes ; celles de la désillusion profonde, comme si la dernière bribe d’étincelle pouvant raviver ses rêves venait de s’éteindre. Définitivement.
« C’est brutal, parce que j’ai fait une année tellement bonne (en 2022, avant sa blessure), a-t-il rappelé en conf’. J’ai frappé à la porte d’un titre du Grand Chelem (finale à Wimbledon). On a parlé de cette saison-là avec mon équipe cette semaine, en se disant que c’était probablement de l’histoire ancienne. C’est ce qui est le plus déchirant pour moi, parce que je pensais avoir trouvé comment y arriver. »
La cause de tout ça ? Son poignet droit. En 2023, il s’est rompu un ligament clef de cette articulation, le scapho-lunaire, et a dû passer par une opération de reconstruction anatomique. « Jamais personne n’a essayé de rejouer après s’être fait reconstruire le poignet », a-t-il souligné en Californie.
On m’avait dit que je risquais de ne plus jamais pouvoir rejouer au tennis
« Des joueurs ont eu des opérations du poignet, mais leurs blessures étaient loin d’être aussi graves que la mienne, a-t-il ajouté. Si quelqu’un avait eu la même chose avant moi, j’aurais pu aller lui demander des conseils. Mais là, c’est comme une nouvelle expérimentation. On m’avait dit que je risquais de ne plus jamais pouvoir rejouer au tennis. »
S’il se sent plus proche du fond que de sortir la tête de l’eau, Kyrgios refuse de se laisser couler. Il veut respirer. « Je veux jouer, a-t-il assuré. Je vais aller de l’avant. Je ne peux pas continuer à regarder en arrière et être abattu, je ne trouverai aucun bonheur là-dedans. »