Le numéro de claquettes de Novak Djokovic

15 janv. 2024 à 16:40:00 | par Eli Weinstein

En Australie, Novak Djokovic est à la maison. L’an dernier, il y a accompli la « decima », ou plutôt la « deseti » comme on dit à Belgrade. C’est énorme. Le « happy slam » est le « happy place » de Novak Djokovic et il compte bien maintenir cela ainsi, même si ça demande quelques efforts de comm.

En Australie, Novak Djokovic est à la maison. L’an dernier, il y a accompli la « decima », ou plutôt la « deseti » comme on dit à Belgrade. C’est énorme. Le « happy slam » est le « happy place » de Novak Djokovic et il compte bien maintenir cela ainsi, même si ça demande quelques efforts de comm.

L’an dernier, pour la première fois dans l’immense carrière de Novak Djokovic, on a vu le Serbe accepter un peu plus sa destinée, en utilisant des sifflets contre lui. Que ce soit au Rolex Paris Masters, au Masters ou encore à la phase finale de la Coupe Davis, il a su les convertir en énergie positive, comme avait pu le faire par le passé Daniil Medvedev, notamment à l’US Open. 

Toute sa carrière durant, le, désormais, meilleur joueur de tous les temps a été « love bloqué » par ses deux meilleurs rivaux qu’étaient Rafael Nadal et Roger Federer. Car eux, a contrario, bénéficiaient d’un amour quasi inconditionnel de la part du public, peu importe le tournoi, la ville, le pays, le continent ou même la planète.

Novak Djokovic : "Parfois, je tolère, mais quand je réagis, je réagis"

Mais clairement, depuis que Novak a mis les pieds sur le sol australien, il est en représentation pour ne surtout pas être sifflé ou hué devant « son » public. Car s'il a maintenant accepté son destin du méchant, il apprécie tout de même d’être apprécié/aimé. Vous savez ce qu’on dit du naturel… 

Bien évidemment qu’il n’admettra jamais ce que je viens de dire. Il l’a d’ailleurs exprimé récemment dans le journal L’Equipe avec cette phrase : « Quand je rentre sur un court, ce n'est pas pour avoir tout le monde contre moi. Je ne les provoque pas pour qu'ils me huent, non. Ce n'est jamais le cas. Je préfère évidemment évoluer dans une ambiance amicale. Pourquoi je m'infligerais ça, franchement ? Je ne suis pas irrationnel à ce point. Peut-être que certains le font parce qu'ils aiment ça, moi non. Je m'adapte à certaines situations. Quand il se passe certaines choses, j'accepte, je vais de l'avant ou je réagis. Mais je ne pars pas avec l'intention de le faire. Mais si quelqu'un se comporte de manière injuste avec moi, et que je pense que c'est antisportif, irrespectueux, je ne vais pas réagir tout le temps. Parfois, je tolère, mais quand je réagis, je réagis. Medvedev et moi, on commence à être dans un show théâtral. »

La vérité, c'est qu’il n’a jamais réagi avant comme il l’a fait fin 2023. Mais comme il le dit, il préfère avoir le public avec lui, surtout sur une terre dont il avait été chassé il n’y a pas si longtemps que ça... C’est donc avec sa plus belle paire de claquettes que Novak Djokovic a débarqué en Australie. 

Le show a commencé à la United Cup où il a fait le job, comme on dit, à l’occasion des différentes obligations médiatique d’avant-compétition.
 

Puis, toujours durant cette épreuve préparatoire au premier Grand Chelem de l’année - et remportée par l’Allemagne qui a dominé la Pologne pourtant favorite en finale -, Djokovic a montré ses qualités de sinophone durant une conférence de presse. 

Est ensuite venu le moment de l’exhibition d’avant-tournoi à Melbourne. Là, Novak a mis les bouchées doubles et a tenu un rôle dans lequel il est très fort, celui de « l’entertainer ». En plus, comme le reste de la planète tennis, il venait d’apprendre le forfait de Rafael Nadal, ce qui signifiait pour lui qu'aucun membre du « Big 3 » ne serait là pour lui faire de l’ombre.

Le one man show/opération de séduction s'est poursuivi.

Et là, on était non pas dans le Novak show, mais dans un best of de ses moments rigolos sur le court, tous réunis dans une soirée carrément baptisée « Novak Djokovic and friends ». Cette opération de com était une co-production entre le clan Djoko et l’Open d’Australie. En voici un petit récapitulatif :
 

Une fois le tournoi lancé, avec un Novak présent dès le « Sunday Start », une première pour les Australiens, le one man show/opération de séduction s'est poursuivi. Durant son premier tour, le Serbe s’est fait remarquer à plusieurs reprises. Il a été demandé en mariage pendant le jeu et a répondu en direct. 

 

Toujours dans le même match, alors que Dino Prizmic, la nouvelle pépite croate, allait servir, un téléphone a sonné. Le jeu s’est interrompu et Djokovic en a profité pour apostropher la personne coupable, lui demandant si elle comptait répondre.

Puis après la balle de match, le numéro 1 mondial en a fait des caisses quant à l’ovation réservée au jeune de 18 ans qui faisait ses débuts sur une telle scène. Certes, c’était très sympa et respectueux, mais légèrement « too much ». 

Enfin, à l’occasion de la toujours excellente interview d'après-match de Jim Courier, Novak a encore brillé grâce à ses talents de communicant, à sa répartie et à son sens de la formule.

Novak Djokovic est le favori pour remporter un 11e Open d’Australie. Non seulement il compte bien le faire, mais en plus - et surtout ! - avec le soutien total du public. Un public auprès duquel il semblerait en effet que son numéro de claquettes ait été payant !

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