Voyage au Togo, avec Félix Auger-Aliassime

16 déc. 2022 à 16:46:33 | par Mathieu Canac

“C’est incroyable de voir qu’on peut changer leur vie.” Après la meilleure saison de sa carrière, Félix Auger-Aliassime a pu se rendre au Togo pour constater, de ses propres yeux, l’évolution du projet #FAAPointsForChange.

 

 

À 13 ans, Félix Auger-Aliassime a fait son premier voyage au Togo, pays natal de son paternel, Sam Aliassime. “Là-bas, il y a eu un moment très marquant, avait-il relaté lors d’une visioconférence de presse en avril 2020. Sur la route allant de la capitale (Lomé) au village de mon père à 300 km au nord, on s’est arrêté pour acheter du pain que ma grand-mère adore. Une famille s’approche pour nous en vendre, et une petite fille se précipite vers la voiture. Mon père me passe l’équivalent de 5 centimes canadiens que je donne à cette petite fille. J’ai vu la joie dans ses yeux, ce que ça signifiait pour elle. J’étais assez ému, et en même temps un peu triste. Nous, 5 centimes, on fait à peine l’effort de les ramasser. Elle, ça lui faisait peut-être sa semaine. Ça m’a profondément touché.

Quand je suis allé au Togo à 13 ans, j’ai vu des choses dures, même si c’est un pays très stable avec plein de bonnes choses, a-t-il ajouté lors d’un direct Instagram pour We Are Tennis fin mai 2021. Je m’étais dit que si je réussissais dans ma carrière, j'aiderais les jeunes à réaliser leurs rêves en leur permettant d’avoir les opportunités que j’ai pu avoir au Canada.” Promesse tenue. Début 2020, à 19 printemps, “FAA” a lancé le programme #FAAPointsForchange. Récemment, du 29 novembre au 3 décembre, après avoir vu ses plans être chamboulés par la pandémie de covid les années précédentes, il a enfin pu se rendre au Togo pour la deuxième fois de sa vie.  Afin de constater l’avancement du projet, en compagnie de sa famille.

Mardi 29 novembre

Ayant posé pied à Lomé, la capitale, la veille, le natif de Montréal et ses proches font cap vers le nord du pays. Près de 400 km de route pour arriver dans la région de la Kara aux alentours de 18h. C’est sur ces terres que le programme EduChange - mis en place par l’ONG Care, auquel le projet #FAAPointsForChange contribue - œuvre en faveur de la l’éducation et la protection des enfants. Après un dîner avec l’équipe d’EduChange et celle de l’ONG partenaire La Colombe, repos dans un hôtel de Kara, chef-lieu de la région.

Mercredi 30 novembre

Après une rencontre avec le préfet de Binah, M. Abalonorou Ataba, grand soutien du projet, très tôt dans la matinée, Félix Auger-Aliassime fait plusieurs allées et venues entre les villes et villages de Pagouda, Kétao, Régina et Asséré pour vivre plusieurs moments forts  avant de revenir à Kara.

À Pagouda, il rencontre 70 jeunes filles et garçons âgés de 14 à 20 ans. Des apprentis - menuisiers, soudeurs, tisserands, couturiers, mécaniciens, coiffeurs - auxquels le programme offre différentes formations dans le but de les aider à construire leur avenir.
Il rend ensuite visite aux 18 orphelins du centre d’accueil de Régina Protmann, et partage un pique-nique avec eux. “FAA” et son père y saluent le travail et le dévouement réalisé par l’ONG Care pour l’éducation, la formation et la défense des droits des enfants.

À Asséré, le village lui offre un accueil incroyable, avec des danses en costumes traditionnels. Il y rencontre les membres de l’Association Villageoise d'Epargne et de Crédit locale, soutenue par le programme, qui vise l’aide à l’indépendance financière des femmes

Jeudi 1er décembre

Nouvelle journée riche en émotions. À l’occasion des visites des écoles primaires de Kagnissi et Piyadè, rénovées grâce au programme EduChange, Félix Auger-Aliassime se mêle aux enfants, échange, sourit, rigole.
Les écoliers portent des couronnes de papier sur leurs têtes. Dessus, des messages manuscrits comme : “Non au mariage précoce”, “Future avocate”, “Futur docteur en médecine”, “Je dois lire mes leçons”, “J’aime le tennis”, “Merci Félix”.

À Kémérida, il découvre les installations sportives, se met à l’écoute de coachs et enfants pour avoir un retour concret sur l’impact du projet. Notamment par rapport à l’accès au sport et l’éducation.
Sportif dans l’âme, il anime une séance d’échauffement et se lance dans un match de foot avec les jeunes, sur un des terrains rénovés grâce au projet.

Vendredi 2 décembre

Départ définitif de Kara. Après 1h30 de route, la pérégrination passe par Sokodé, au centre du pays. Là, fini le football, Félix Auger-Aliassime foule un terrain bien plus connu de ses pieds : un court de tennis. Au fond de celui-ci, une bâche : “Tennis Club de Sokodé, We support you, Félix Auger-Aliassime.”

Au cours de cette escale dans la deuxième plus grande ville du Togo, le 6e joueur mondial et ses proches passent du temps, précieux, avec une partie de leur famille qu’ils n’ont que trop rarement l’occasion de voir.

Après les retrouvailles, vient le moment plus redouté : se dire au revoir. En début d’après-midi, il faut reprendre la route, pendant 5h, direction Lomé.

Samedi 3 décembre

De retour dans la capitale pour le dernier jour du voyage, Félix Auger-Aliassime rencontre la Fédération togolaise de tennis.

Ces ultimes heures au Togo sont l’occasion, aussi, de faire un premier bilan. “Depuis trois ans, on m’avait envoyé des photos, des comptes-rendus (par rapport à l’avancement concret du projet, ndlr), explique le 6e joueur mondial. Mais ce n’est pas la même chose de le vivre, de le sentir, de discuter sur place avec les jeunes qui bénéficient du programme. C’est incroyable de voir qu’on peut changer leur vie. Durant ces cinq jours, j’ai vu ce qu’on pouvait aussi améliorer, peaufiner. Ce n’est qu’un début, j’espère construire quelque chose de solide ici. »

À seulement 22 ans, Félix Auger-Aliassime a déjà accompli de grandes choses. Bien au-delà des limites du court de tennis. Et ce n’est qu’un début.

 

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