Les réseaux sociaux nous permettent de suivre de très près ce qu'il se passe dans les chambres d’hôtel à Melbourne. On sait qu'Edouard Roger-Vasselin s'amuse à faire des circuits, que Pablo Cuevas sort une nouveauté par jour, faisant preuve d'une créativité hors norme, que Nicolas Mahut s'amuse à ramper dans les couloirs de l’hôtel, se prenant pour Ethan Hunt alias Tom Cruise, que Stefanos Tsitsipas joue avec ses chaussettes, qu'Ons Jabbeur travaille son coup droit smashé sur le lit…
En revanche, pour les chanceux qui sont à Adélaïde, pas de son, pas d'image. Depuis qu'il a posé les pieds sur le sol Australien, Rafael Nadal n'a posté qu'une photo, la vue de sa chambre, avec le message « Good morning Australia, happy to be here again ». Depuis rien. Facebook, Insta, Tweeter : que tchi ! Concernant, Jannick Sinner, son sparring partner, à part une photo dans l'avion, rien.
Du coup, elles font profil bas.
Du côté de Dominic Thiem, c'est tout pareil. On est sur un « silenzio stampa » total, ainsi que pour son partenaire d'entraînement, Dennis Novak. Comme s'ils avaient reçu la consigne de ne rien dire au vu de la situation privilégiée dans laquelle ils sont.
Pour les femmes, c'est tout pareil. Qu'il s'agisse de Serena Williams, Simona Halep ou Naomi Osaka, pas un mot, pas une photo, pas une vidéo. On est dans un cas de figure identique. Six joueuses qui bénéficient d'un traitement de faveur et qui en sont tout à fait conscientes. Du coup, elles font profil bas.
Profil bas, deux mots qui, visiblement, ne rentrent pas dans le vocabulaire de Novak Djokovic. Depuis qu'il est arrivé en Australie, il a tout d'abord demandé à ne pas passer par la case Adélaïde et à aller directement à Melbourne, de manière à être logé à la même enseigne que les autres joueurs et joueuses. Demande évidemment refusée, vu que les Australiens sont aussi flexibles qu'un boomerang. Puis, de sa tour d'ivoire, il s'est autoproclamé représentant des joueurs et a envoyé des suggestions à Craig Tiley dans le but d'améliorer les conditions de son « peuple ». Suggestions refusées. Il a ensuite écrit une longue lettre ouverte pour expliquer qu'il n'était pas du genre à rester sans rien dire, attitude qui selon lui justifiait qu'il s'exprime au nom des joueurs (qui, au passage, ne lui ont rien demandé.)
Ça en devient malaisant
Mais ce n'est pas tout. Il a fait le show de son balcon (à Melbourne, ils n'ont pas de balcon), en s'intéressant (soi-disant) à deux jeunes qui voulaient attirer son attention en jouant au tennis dans la rue sous ses yeux. Et pour finir, il a accordé une interview radio de son balcon à une antenne qui, pour le coup, avait installé son studio dans la rue en face de lui.
C'est grotesque. L'attitude de Novak Djokovic n'est pas décente. Lorsqu'on a la chance d'être dans sa situation, alors que les autres galèrent, la moindre des choses est de ne pas la ramener. Lui, il fait tout le contraire. Il ne peut pas s'empêcher de se mettre en scène. Ça en devient malaisant. Et pour ce qui est de son côté chevalier blanc qui vient à la rescousse des autres, voici ce qu'en pense Stan Wawrinka, qui a répondu à un tweet d'Eric Salliot. Tout est dit.
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