Jusqu'à récemment, la communication entre un entraîneur de tennis et sa joueuse ou son joueur pendant un match était strictement interdite, sous peine de se voir infliger un « warning » qui pouvait aller jusqu'à une disqualification selon le nombre d'avertissements déjà reçus. La WTA a fait évoluer cette règle. Non pas en autorisant les joueuses et les entraîneurs à échanger pendant un match, mais en permettant à une joueuse, une fois par set, de faire appel à son entraîneur pour qu'il vienne lui parler à l'occasion d'un changement de côté.
Le coaching en « louz »
Le résultat a été bluffant, car en plus de voir des joueuses sortir de leur funk et retourner des situations mal embarquées, la WTA a permis aux téléspectateurs de suivre en intégralité l'intervention du coach grâce à des micros très bien placés. En termes d'« entertainment », c'est du génie. On se souvient notamment d'une intervention mémorable de la part du Belge Philippe Dehaes en 2018. Il était alors l'entraîneur de Daria Kasatkina qui disputait la finale de la Kremlin Cup face à Ons Jabeur. La Russe était menée 6-2 4-1 et ne trouvait plus de solution. Elle a gagné ce match...
Le coaching en « louz' » demeure interdit, même si cette règle n'est pas appliquée de manière stricte. C'est un peu déroutant, car durant un match de tennis, les entraîneurs parlent à leurs joueurs en permanence et, de temps en temps, un arbitre inflige un « code de conduite » pour « coaching ». Au point qu'on en veut alors à l'arbitre et qu'on l'accuse de faire du zèle, alors qu'il ne fait que faire respecter la règle.
Il faut cesser l'hypocrisie
Mais que faut-il faire ? Autoriser un dialogue permanent entre le joueur ou la joueuse et son coach ? Je ne pense pas, car le résultat serait brouillon avec des joueurs qui iraient sans arrêt vers le box de leur équipe pour échanger. En revanche, il est certain qu'il faut autoriser l'échange dans un contexte bien précis, comme le fait la WTA ou comme cela existe en Coupe Davis ou en Fed Cup depuis toujours. Il faut cesser l'hypocrisie. La communication existe, elle est bien en place. Il faut l'embrasser. Les joueurs en ont clairement besoin, le public est demandeur et la règle actuelle n'est clairement pas adaptée.
Je suis favorable au coaching sur le circuit ATP comme il est en vigueur chez les femmes. Faut-il le limiter à une fois par set, une fois par match ? Ou ne pas le limiter justement ? J'ouvre le débat sur le We Are Tennis Club.
En attendant de vous y retrouver pour échanger nos idées et, pourquoi pas, faire évoluer le tennis à terme, je voulais vous souhaiter à toutes et à tous de très bonnes fêtes de fin d'année. Qu'elles soient aussi festives que possible. Je vous donne rendez-vous au début de 2021, pour une nouvelle année qui va envoyer celle-ci aux oubliettes vite fait bien fait tant elle sera pleine de bonnes choses !