S'il y avait eu une billetterie double, ce sont bien les détenteurs des billets pour le match entre Dominic Thiem (tête de série n°2) et Daniil Medvedev (tête de série n°3) qui auraient décroché le gros lot ! Je dis cela avec tout le respect nécessaire envers Alexander Zverev et Pablo Carreno Busta. Ce qui est certain, en ce qui me concerne, c'est que je vais faire l'effort de veiller pour regarder cette baston annoncée. Moins sûr que je l'aurais fait pour les deux autres. Encore une fois, les gars, ne le prenez pas perso, mais je ne suis plus tout jeune et lorsque je dois faire des entorses à mon heure de coucher, la raison doit être costaude. C'est exactement le mot qui décrit cette demi-finale, qui a des allures de finale.
Etudions tout cela d'un peu plus près.
Pour commencer, on s'aperçoit que Thiem et Medvedev sont de la même génération, même si l'Autrichien, avec ses 27 ans, est de deux ans et demi l'aîné du Russe. En route pour la demi-finale, les deux ont connu un parcours sans trop de heurts, voire pas du tout. Medvedev n'a pas lâché un set. Et jusqu'en quart de finale, où son compatriote, Andrey Rublev, l'a fait jouer deux tie-breaks, il n'avait pas perdu plus de 4 jeux par set. Thiem, quant à lui, a été « testé » par Marin Cilic, qui lui a chipé un set, ainsi que par Félix Auger-Aliassime qui, comme Rublev, a forcé son adversaire à disputer un tie-break. Et toujours comme Rublev, le Canadien n'a pas réussi à le gagner. Au premier tour, Thiem n'a joué que deux sets avant que Jaume Munar n'abandonne. Bref, l'un dans l'autre, tout ça s'équilibre.
Un été/automne de rêve
En termes de temps passé sur le court, Daniil Medvedev est légèrement avantagé avec ses 9h55 face aux 10h35 enquillées par Dominic Thiem. Ceci s'explique assez facilement par le fait que « l'ours », comme est surnommé le Russe, sert un plus d'aces (49 depuis le début du tournoi contre 39 pour « Domi »), termine les échanges un peu plus vite de par son jeu et, surtout, ne perd pas du tout de temps entre les points. De manière générale, on a affaire à deux joueurs qui ne font pas de « chichi ». Il s'agit bien de deux ouvriers du tennis qui, une fois qu'ils ont enfilé le bleu de chauffe, font le taf sans se poser de question. Il est possible qu'ils fassent des heures sup aujourd'hui.
Étonnamment, les deux n'ont pas souvent croisé le fer durant leur carrière. Ils ne se sont joués qu'à 3 reprises et c'est Dominic Thiem qui tient la corde avec un maigre 2-1. Mais (vous savez qu'il y en a toujours un), c'est bien Medvedev qui a gagné leur dernier face-à-face, qui remonte au Masters 1000 du Canada l'an dernier. Le Russe vivait alors un été/automne de rêve, puisqu'il avait enchaîné les finales (6) de Washington à Shanghai, et en passant donc par Montréal et... New-York.
On va avoir droit à un truc de ouf !
Si cette demi-finale ressemble - comme on est en droit de l’espérer au vu de la ressemblance du style rouleau compresseur de Thiem et de Rafael Nadal - à la finale de l'an dernier entre Daniil Medvedev et l'Espagnol (qui au passage est arrivé à Rome et est prêt à en découdre), alors il faut préparer le pop-corn et mettre le fauteuil en position confort ++. Je vous rappelle que la finale de l'US Open 2019 était HUGE et que, s'il existait un classement des finales les plus dingues, elle en ferait sans aucun doute partie.
Pour finir, je suis obligé de passer par la case pronostic. Les pros donnent un léger avantage à Medvedev, avec une cote de 1,81 contre 1,99 pour la victoire de Thiem. Perso, je suis vraiment embêté. D'un côté, je pense que Thiem est plus frais en raison de sa défaite surprise au premier tour de Cincinnati. Mais de l'autre, je vois que Medvedev a trouvé son rythme de croisière, ce qui le rend extrêmement dangereux. Allez, je parie un surgrip que Daniil Medvedev va sortir vainqueur de cette confrontation. En revanche, je parie mon épargne qu'on va avoir droit à un truc de ouf.
Ladies and Gentlemen, this is your captain speaking, please attache your ceintures because ça va secouer grave !
Pour aller plus loin
Pour en savoir plus sur le projet #FAAPOINTSFORCHANGE avec Félix Auger-Aliassime