Bien qu'aucun point de compétition officielle n'ait été disputé depuis la victoire de Thiago Seyboth Wild à Santiago au Chili, la tension entre les joueurs de tennis est bien présente. Un peu comme si un gros prize money les maintenait tous sous haute pression. Tout le monde sait qu'aucun tournoi ne s'est disputé depuis la fin février et pourtant, ça chauffe coton !
Pas entre tout le monde, je vous rassure, mais à l'autre bout de la planète, un trublion, auto-positionné dans le rôle de donneur de leçons et détenteur de la bonne parole, s'amuse, à coup de tweets, à maintenir le niveau de tension élevé, ce qui promet des retrouvailles pleines d'étincelles lorsque la compétition reprendra.
Ce qu'a fait Zverev est inacceptable
Dans ses prises de parole, je dois avouer que Nick Kyrgios est souvent loin d'avoir tort. Lorsqu'il critique l'Adria Tour et le comportement des uns et des autres à son issue, il est dans le vrai. Alexander Zverev n'a aucune excuse pour avoir fait ce qu'il a fait. Petite vidéo ci-dessous au cas où vous auriez loupé ce moment de la vie privée de Zverev, deux jours après avoir annoncé qu'il se mettait en quatorzaine bien qu'ayant été testé négatif...
Ah oui, non, c'est vrai, je ne peux pas vous montrer la vidéo de Zverev dans une fête avec plein de gens car elle a, depuis, été retirée… Néanmoins, ce qu'a fait Zverev est inacceptable et d'un niveau d’irresponsabilité pharaonique.
Mais, car il y a un mais, la forme qu'a employée Kyrgios n'est pas forcément la bonne et quand Boris Becker le traite de balance, il n'a pas tout à fait tort. Je pense qu'au lieu d'envoyer des scuds interplanétaires, l'Australien aurait pu décrocher son téléphone et appeler Zverev pour lui dire ce qu'il en pensait. Pourquoi tout déballer publiquement ? A quoi cela peut-il servir, si ce n'est de continuer à déstabiliser un circuit qui marche sur une couche de glace très (très) fine ? Les derniers mois n'ont fait que prouver que le tennis mondial est en manque crucial d'un pacha. Ce manque de leadership flagrant s'illustre par tout ce qui se passe (exhibition avec public, tournoi à huis clos, Wimbledon qui donne de l'argent, la moitié du circuit qui n'ira pas à New York, une finale de Coupe Davis annulée alors que deux mois auparavant, sur le même site, sera disputé un Masters 1000…). Bref, le monde du tennis n'a pas besoin qu'on lui en rajoute une couche.
ça risque de chauffer
Le problème est que, lorsque Kyrgios met de l'huile sur le feu, la flamme s'accentue. Après la prise de parole de Boris Becker, c'est Dominic Thiem qui a décidé de prendre la plume pour défendre son pote allemand. Normal me direz-vous. Bon, par contre, il se trompe complètement lorsqu'il dit : « Kyrgios lui-même a fait beaucoup de bêtises. C'est pour ça que j'ai encore plus de mal à comprendre quand il se mêle de tout. Ce serait mieux qu'il s'améliore plutôt que de toujours critiquer les autres. » Pour le coup, on est dans un hors sujet total. D'ailleurs, l'Autrichien s'est immédiatement repris un missile australien en pleine tête : « De quoi tu parles ? De bêtises comme casser ma raquette ? Dire des gros mots ? Rater un match par-ci par-là ? Des trucs que tout le monde fait. Il y a des gens qui meurent, qui perdent leurs proches et leurs amis, et Thiem vient parler d'erreur », s'est emporté Kyrgios.
Il est donc certain que bon nombre se frottent les mains en se disant : « Ça va être bon quand ces deux-là vont se retrouver sur un court de tennis. » Personnellement, je ne fais pas partie de ceux-là. Oui, c'est sûr que ça risque de chauffer, encore que, comme le montre la vidéo ci-dessous, il est facile d'être costaud derrière sa porte, mais quand celle-ci s'ouvre, il n'y a souvent plus personne.
Je ne pense pas qu'une guerre ouverte entre joueurs soit bénéfique à qui que ce soit, sauf à ceux qui souhaitent une implosion du monde du tennis.