Il y a quelques jours s'est tenu un énième Zoom de confinement. Certes, le confinement est terminé pour nous, mais c'est loin d'être le cas pour le reste de la planète. Et c'est bien là le problème, ma pauvre Lucette ! Durant cette visioconférence énorme, rassemblant plus de 400 joueurs ainsi que les dirigeants de l'ATP et de l'USTA (la fédération américaine), aucune décision n'a évidemment été prise, mais beaucoup de voix se sont élevées pour dire oui, non, peut-être, plus d'argent svp, jouer pour des points, pas de points, en deux sets gagnants… Bref, un beau bordel.
On se prend beaucoup moins la tête du côté de Belgrade
Que sait-on ? Roger Federer ne sera pas là. Rien à voir avec le Covid, le Corona, les mesures sanitaires, le huis clos, c'est juste qu'il est blessé et a annoncé il y a quelques jours qu'il mettait d'ores et déjà un terme à sa saison 2020, et ce quoi qu'il arrive. Novak Djokovic n'est, lui non plus, pas du tout certain d'aller à New York. Je vous rassure, le Serbe est en pleine forme, en atteste l'Adria Tour qu'il a organisé et auquel il participe gaiement. Pour le coup, on se prend beaucoup moins la tête du côté de Belgrade, voire pas du tout. Mouaif… D'ailleurs, l'étape au Monténégro, prévue les 27 et 28 juin, est annulée.
Passons.
Quant à Rafael Nadal, il a expliqué le 4 juin dernier que si on lui demandait s'il était prêt à monter à bord d'un avion pour aller à New York, là maintenant, il répondrait : « Non, en revanche, dans 2 mois, ce sera peut-être une autre histoire, mais je ne peux pas prédire ce qu'il va se passer ». En gros, s'il était amené à prendre sa décision quant à une éventuelle participation à l'US Open, ce ne serait pas aujourd'hui. Le problème est, qu'à mon avis, beaucoup de gens qui investissent potentiellement beaucoup d'argent pour que ce tournoi ait lieu, ne vont pas être prêts à le faire si aucun joueur du BIG 3 n'est présent.
Grand Chelem de « seconds couteaux »
On voit clairement dans les témoignages des uns et des autres qu'il y a ceux qui peuvent se permettre de s'assoir sur l'éventuel prize money de l'US Open, comme Djokovic et Nadal, mais pas que. En gros, tous les joueurs qui ont de l'argent, à savoir les meilleurs, n'ont pas forcément besoin de becter. En revanche, les moins riches, et donc les moins bons, eux, sont « chaud patate » pour reprendre. Tu m'étonnes…
Andrea Gaudenzi, ancien joueur italien et désormais président de l'ATP, aurait dit : « Ceux qui veulent venir viennent et ceux qui ne le souhaitent pas, alors so be it ». Pas sûr que ce type de phrase, si elle a vraiment été prononcée, calme beaucoup de monde. Mais ce qui est visiblement plus sûr est que si l'US Open se tient, il s'agirait d'un Grand Chelem de « seconds couteaux ». Le vainqueur pourrait donc être n'importe qui.
Why not après tout. Oui, il y aurait un astérisque dans les livres d'histoire à la ligne 2020, et alors ? Il y aurait quand même des vainqueurs, et sans doute des matches exceptionnels, de nouveaux noms au palmarès et, surtout, une compétition qui reprendrait.
Je dois vous faire un aveu : au moment où j'ai décidé d'écrire cet article, dans ma tête, je me disais qu'un Grand Chelem sans le Big 3 ne valait pas le coup d'être joué. Puis au fur et à mesure des lignes que j'écrivais, je devenais de plus en plus indécis, au point de changer d'avis complètement.
Donc oui à l'US Open et en avant la compétition.
