Les chiffres ne mentent pas. Avant la demi-finale de ce vendredi à Dubaï entre Gaël Monfils et Novak Djokovic, ces deux joueurs étaient tout simplement les deux meilleurs du circuit depuis le début de l'année, si l'on s'en réfère uniquement au ratio victoires/défaites. 16/0 pour Djokovic et 16/2 pour Monfils. Certes, le Serbe compte parmi ces 16 matches gagnés un titre du Grand Chelem. Mais le Français a, lui, enchaîné deux tournois victorieux d'affilée, ce qui est assez rare pour être souligné.
C'est donc du très lourd qui se présentait sur le court en cette fin d'après-midi dubaïote. Concernant « Djoko », on le savait, on le sait et on le saura. C'est pourquoi on va se concentrer sur Gaël.
On en reparlera à Roland
En se présentant face à Novak Djokovic, le Français était loin d'être favori. Puisqu'on était dans les chiffres, ceux-là sont encore plus parlants : 16-0. En 16 matches (avant cette demie), jamais le Français n'avait réussi à battre l'homme aux désormais 17 Grands Chelems. Mais, car il y a toujours un mais, cette fois, c'était différent. Oui je sais, quand on parle de la Monf, on connaît la chanson. Mais c'coup-ci, je vous jure, c'est vraiment pas la même. On en reparlera à Roland. En attendant, donnez-moi une chance.
Après son premier set remporté 6-2, monsieur Svitolina (détail crucial) en était à 25 sets remportés d'affilée. Veuillez excuser mon langage, mais c'est une putain de stat, ça. Dans le deuxième set, il aurait pu enfoncer le clou avec son break d'avance. Mais il ne faut pas non plus oublier qu'en face, c'était Novak Djokovic, numéro 1 mondial. Pourtant, il s'est accroché le Gaël, comme on l'avait rarement vu. Il s'est mis à sauver des balles de set au terme d'échanges de 25 coups de raquette. Des échanges qui sont habituellement remportés par Nole. Puis il y a eu 6-3 au tie-break et deux points à suivre, avec au service La Monf. C'est là qu'il va s'en vouloir. Ces deux points vont hanter ses prochaines nuits, car on sait tous qu'il est capable d'envoyer un missile à 215 km/h et boucler l'affaire. Mais là, ce n'est pas sorti de la raquette comme il le fallait.
Etre au «business end» du Grand Chelem parisien
Le troisième set n'a été qu'une formalité pour Djokovic, regonflé à bloc. Et le Français, en se blessant légèrement aux fessiers (en espérant que ce n'est pas trop grave), suffisamment pour ne plus pouvoir jouer, a rendu les choses encore plus simples pour Novak qui n'en demandait pas tant.
Trois balles de matches gâchées sur Djokovic certes, mais trois balles de match sur Djokovic tout de même. Ça n'arrive pas souvent au Serbe de se retrouver dans ce genre de situation, encore moins face à Monfils. Il faut prendre ce match comme un résultat positif. L'essentiel est de rivaliser avec ces gars. Leur montrer qu'ils ne sont pas seuls. Novak Djokovic a tremblé aujourd'hui, mais il n'est sans doute pas le seul. De l'autre côté de la planète, Rafael Nadal, qui lui aussi joue très bien au tennis en ce moment, a dû suivre ce match en se disant un truc du genre : « S'il joue comme ça à Roland-Garros, il va me poser des problèmes, el Frances ! »
Evidemment, et ne vous y trompez pas, c'est bien ça l'objectif de Gaël Monfils. Ok, il a parlé de Top 5, mais l'objectif, le vrai, est Roland-Garros. S'il réussit à être encore en lice au « business end » du Grand Chelem parisien, s'il parvient à s'y placer, alors il peut se passer un truc. En attendant, il doit rester « healthy » et continuer à engranger de la confiance en cumulant les victoires.
Come on Gaël, il y a un truc à faire !