On ne m'enlèvera pas de l'esprit que Gaël Monfils a loupé une réelle occasion d'aller à Londres, face à Denis Shapovalov, en quart de finale de Bercy. Est-il passé à côté de son match ? Je ne pense pas. Aurait-il pu mieux faire ? Sans doute, vu qu'il a perdu, et plutôt sévèrement au niveau du score. Mais n'oublions pas la qualité de l'adversaire. Denis Shapovalov est en train de se faire la place que tout le monde pensait qu'il allait prendre depuis déjà un petit moment. Quant à Gaël, il arrive en fin de saison avec plus trop d'essence dans le réservoir.
Il est évident qu'on a tous envie, à chaque fois, qu'il gagne pour pouvoir continuer à nous faire vibrer derrière notre télé, ou au bord du court. Mais la vérité est que le Français est à bout de souffle. Sa non qualification pour le Masters n'est pas à proprement parler un soulagement pour la Monf, mais à l'écouter en conférence de presse d'après-match, on n'en est pas si loin : « Je ne vais pas dire que je suis soulagé, mais je suis fatigué. J'ai l'impression que vous me prenez pour un robot! Cela fait du temps passé à s'entraîner, à essayer de se perfectionner. Je sais que ce mois-ci était dur. Je ne jouais pas très bien, avec pas vraiment beaucoup de confiance. ».
visiblement la stratégie était bonne
S'agit-il là d'une attitude de loser ? Pas du tout. C'est juste un joueur très expérimenté qui s'exprime honnêtement sur son bilan. Il ne faut pas taxer Monfils d'être « encore passé à côté ». Le Français est en train de réaliser l'une de ses plus belles saisons depuis longtemps. Il a dû beaucoup puiser dans ses ressources pour performer comme il l'a fait cet été. Puis il a enchaîné avec une tournée "asiatico-européenne/indoor" de 6 semaines, ce qui est vraiment long en termes de déplacement pour un joueur de tennis.
A-t-il trop joué ? Ça dépend pourquoi. Par rapport au classement de fin d'année, visiblement, la stratégie était bonne. Par contre, il y a peut-être eu un ou deux tournois en trop dans la saison, comme l'a expliqué Gaël : « Cela ne m’est jamais arrivé de faire ce que j'ai fait. Mais dans ces moments durs, je pense que je me suis prouvé des choses. J'avais des choses à aller chercher au fond. Honnêtement, je ne le referai jamais, ça, c'est sûr. Mais tu vois, je pense qu’avec le coach, on a voulu tenter quelque chose. On l'a fait, on a eu une expérience. Au final, elle est payante parce qu'on arrive à l'arrache dans le Top 10. Mais sinon, c'est sûr qu'il y a des tournois que j'aurais préféré m'abstenir de jouer pour arriver plus frais sur d'autres. »
Prochaine échéance pour Gaël Monfils : la Coupe Davis.
Là où il n'a pas tort non plus, Gaël, c'est qu'en arrivant à Bercy, il était loin de se qualifier. Mais Matteo Berrettini et Roberto Bautista Agut se sont plantés royalement à Paris, ce qui a ouvert la porte à une qualification pour le Parisien. Gaël s'explique : « Honnêtement, c'est un cas de circonstances énormes. Parce qu'en fait, on met tout sur moi, mais même si Jo a fait un super match sur Berrettini, c'est Berrettini qui « rate » son Bercy. Je n'ai pas les clés en main. À chaque fois, on dit : « Gaël », « Gaël » mais Bautista, Berrettini, ce sont eux qui avaient les clés. Moi pas du tout ! C'est un ensemble de circonstances. C'est ce que j'ai essayé de dire avant et après, j'ai eu une chance infime. Voilà. Dès le début du tournoi, j'ai eu beaucoup de réussite. Déjà que Roger se retire, cela dégageait le tableau. D'autres choses aussi. Comme tout simplement la demie à Vienne. Pareil, c'était aussi un miracle!»
Prochaine échéance pour Gaël Monfils : la Coupe Davis. Enfin, pas tout à fait. Il va aller à Londres en tant que deuxième remplaçant. On ne sait jamais... Mais avant tout, il est important de le féliciter pour sa très belle saison, en espérant que la prochaine sera similaire, mais encore plus aboutie.