Le jour où les jeunes ont pris le contrôle

12 oct. 2019 à 07:25:00

A 21 et 22 ans, Stefanos Tsitsipas et Alexander Zverev ont sorti, respectivement, Novak Djokovic et Roger Federer. Il ne s'agit pas là d'une révolution, mais d'une tendance nette  : la jeunesse est en train de prendre le pouvoir.

Drôle de journée au Masters 1000 de Shanghai. En l'espace de quelques heures, le tournoi a perdu un palmarès cumulé de 36 titres du Grand Chelem avec les défaites consécutives de Novak Djokovic face à Stefanos Tsitsipas et de Roger Federer face à Alexander Zverev. Ces deux résultats sont plus que des défaites banales. Déjà, lorsqu'il s'agit de ces deux-là, ce n'est jamais banal justement. Mais au vu des adversaires qui les ont battus, cela prend en plus une tout autre dimension.

Stefanos Tsitsipas se souviendra longtemps de ce vendredi 11 octobre. Pas certain de ce qui lui viendra en premier à l'esprit lorsqu'il repensera à ce jour si marquant de sa carrière. Est-ce que ce sera le fait d'avoir battu le numéro 1 mondial, Novak Djokovic, en demi-finale  ? Ou bien sera-t-il ému par l'exploit d'avoir réussi à venir à bout de Federer, Nadal et Djokovic dans la même année  ? Ou encore, aura t-il les poils qui se hérissent lorsqu'il repensera   à cette première qualification pour le Masters à l'âge de 21 ans ? Concernant la troisième info, elle était déjà vraie avant même que le Grec ne pénètre sur le court, car la défaite de Fognini sur Medvedev avait qualifié celui qui, il y a tout juste deux ans, perdait face à Corentin Moutet au Challenger de Brest...

Tournée d'exhibition/rock star en Amérique du Sud

Pour Novak Djokovic, ce n'est pas très grave. Mise à part la perte de la première place mondiale, pas grand chose à dire pour «  Nole  ». Son retour peut être qualifié de gagnant. En Asie, il s'est rassuré sur son niveau, ainsi que sur sa santé. Il va pouvoir préparer sereinement ses deux derniers rendez-vous de l'année, synonyme de lutte avec Rafael Nadal pour finir l'année numéro 1.

Le Zverev-Federer avait un tout autre goût. Le sentiment de la passe d'armes y était beaucoup plus prononcé. Vous n'êtes pas sans savoir que Roger a, en gros, pris Sascha Zverev sous son aile. En plus d'avoir été convoqué aux trois premières éditions de la Laver Cup, l'Allemand est désormais représenté par Tony Godsick, l'agent historique de Roger Federer. A cela, il faut ajouter que Zverev sera l'un des accompagnateurs de «  Rodge  » durant sa tournée d'exhibition/rock star en Amérique du Sud cet hiver. Alors forcément, lorsque le «  petit  » Zverev s'est retrouvé menant 6-3 5-4 40/0 face à son père spirituel tennistique, il a eu les chocottes. Tellement, qu'il a dû patienter un set de plus avant de pouvoir serrer d'une main victorieuse celle de son guide.

Pas faire le match de trop

Concernant plus précisément Roger Federer, je suis un peu plus inquiet. Ce "schéma" vu à Shanghai, celui de coincer face à des valeurs sûres du circuit, est de plus en plus fréquent (Dimitrov, Rublev, Tsitsipas, Thiem, Zverev). Si l'année prochaine est sa dernière saison, il va falloir qu'elle soit bien réfléchie. Il doit quitter le circuit par la grande porte. Il n'a pas le droit de faire une ultime saison au cours de laquelle il va s'éteindre progressivement. Cela n'a aucun intérêt. Son image ne doit, en aucun cas, être écornée par ses dernières sorties. A force de perdre «  prématurément  » dans des grands tournois, il sera de moins en moins craint et les gens viendront le voir jouer, mais pas pour les bonnes raisons. Attention de ne pas faire le match de trop.

Ce vendredi 11 octobre restera donc un tournant dans l'évolution des générations. Le jour où la NextGen a sortie la OldGen. Le jour où l'élève (Zverev) a battu le maître (Roger). Le jour où Tsitsipas s'est qualifié pour le Masters en battant Novak Djokovic. Le jour où les jeunes ont pris le pouvoir.

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