A Sydney, ce lundi 16 septembre, s'est tenu le tirage au sort pour la toute nouvelle compétition qui aura lieu du 3 au 12 janvier 2020 : l'ATP Cup.
C'est quoi ?
L'ATP Cup est la réponse de l'ATP à Gerard Piqué. En effet, lorsque les changements ont eu lieu en Coupe Davis, l'association des joueurs de tennis professionnels (ATP) a vu là l'occasion de ressortir un format qu'elle avait enterré depuis Düsseldorf et la World Team Cup, en 2012. Vingt-quatre équipes vont participer à un tournoi sur 10 jours. Il y aura 6 poules de 4 équipes. A l'issue des matches de poules, les premiers de chaque groupe et les deux meilleurs deuxièmes se qualifieront pour les quarts de finale. Le format est le suivant : 2 simples et 1 double. Les numéros 2 de chaque équipe s'affrontent, puis les numéros 1, et enfin le double (disputé même si la rencontre est déjà scellée). La phase de groupes sera disputée sur trois lieux différents (Sydney, Brisbane et Perth). Pour les phases finales, les équipes qualifiées seront réunies à Sydney.
On gagne quoi ?
A la fois financièrement et d'un point de vue comptable, cette compétition semble répondre aux attentes des joueurs. Le prize money est de 15 millions de dollars et on peut gagner « au maximum » 750 points. Je ne suis pas totalement certain de ce que veut dire cette dernière phrase, qui figure sur le communiqué de l'ATP. J'ai trouvé le détail de points distribués et de prize money sur le site de l'ATP. Si vous y comprenez quelque chose, vous êtes un génie ! Mais ce que j'ai compris de façon sûre, c'est que les joueurs n'y vont pas pour la beauté de leur drapeau, si vous voyez ce que je veux dire.
Comment s'est déroulée la sélection ?
En gros, on prend le classement et les nationalités des 18 meilleurs joueurs. Ces joueurs qualifient leur équipe. Puis le 2e joueur le mieux classé de cette nation devient le 2e joueur de l'équipe. Par exemple, Dominic Thiem, classé 5e, va disputer l'ATP Cup pour l'Autriche. Son coéquipier sera Dennis Novak, Autrichien le mieux classé après lui, et qui sera donc le 2e joueur de l'équipe. Il y aura trois joueurs minimum par équipe et cinq au maximum. Pour l'instant, 19 équipes sont qualifiées (l'Australie, n'étant pas assez bien classée, a bénéficié d'une wild card au titre de pays hôte). Cinq nations supplémentaires seront rajoutées au tableau à l'issue du Masters de Londres (les 5 suivants au classement).
Qui vient ?
« Au jour d'aujourd'hui » (j'adore), tous les meilleurs joueurs du monde seront présents. Djokovic, Nadal, Federer, Medvedev, Thiem, Zverev, Tsitsipas, Nishikori, Khachanov et tous les autres vont disputer cette épreuve. Un casting incroyable digne des Grands Chelems, même si l'on peut suspecter que l'implication/concentration ne sera pas équivalente à celle d'un majeur.
Mon avis ?
L'ATP Cup est très attractive. Elle permet d'effectuer un début « tout en douceur » de la saison et en plus, elle se dispute en Australie, ce qui permettra aux joueurs de s'acclimater pour l'Open éponyme. Tout est mis en place pour que l'on assiste à une compétition exceptionnelle. Beaucoup d'argent, des points, tous les joueurs, trois lieux magnifiques pour jouer au tennis. Bref, la perfection. Sauf, et il y a toujours un sauf, qu'on veut nous faire croire que les joueurs vont se donner à fond pour représenter leur pays et, surtout, qu'ils seront tous là sans exception. Je ne vois pas comment un événement, hors Grand Chelem, peut être capable d'attirer tout le monde. Peut-être en l'an 1, en mode IPTL, mais pas en l'an 2 et encore moins en 3, 4 ou 5, si tant est que ces éditions voient le jour. Je mets cette compétition au même niveau que l'IPTL donc, et que la Laver Cup. C'est pour moi du fake. Les deux uniques compétitions où l'on joue pour son pays, et où cette motivation suffit à faire venir les joueurs, sont la Coupe Davis et les Jeux Olympiques.
Autre petit bémol, quid du tournoi de Doha qui a pour habitude d'avoir un voire deux "Top 5" dans son tableau ? S'il n'y a aucun représentant du Top 20, ça risque de devenir tristounet comme épreuve/challenger...