Alors qu'on commence seulement à se remettre de nos émotions de ce match exceptionnel qui a eu lieu dimanche dernier, entre Rafael Nadal et Daniil Medvedev (même si je n'arrive pas encore à m’empêcher de (re)regarder les highlights du match !), il est temps de penser à la suite. Et par suite, je veux dire la fin de la saison.
Alors, que reste-t-il ? Tout ce beau monde, après avoir passé un mois au pays du Far West, va prendre la direction du grand est, puis revenir faire un tour dans les salles européennes. La tournée asiatique, souvent compliquée pour les organismes en raison des longs voyages et de la fatigue déjà accumulée depuis le début de la saison, permet d'en savoir un peu plus sur la course de fin d'année. Avec en perspective : la qualification pour le Masters pour certains et la place de numéro 1 pour d'autres. Le tout se décidant souvent à la piaule, chez nous, à Paris.
il y a des « canards boiteux »
Des huit places disponibles pour la crème de la crème du tennis masculin, quatre sont déjà pourvues, Novak Djokovic, Rafael Nadal, Roger Federer et Daniil Medvedev s'étant qualifiés pour l'ultime événement du circuit. Il reste donc la seconde moitié du champ à compléter. Dominic Thiem et Stefanos Tsitsipas sont, pour l'instant, bien placés pour occuper les 5e et 6e places. C'est donc une « battle » pour deux places à laquelle nous aurons droit d'ici la fin de l'année, à moins qu'il y ait un forfait parmi les six susnommés.
Il reste pratiquement 4000 points à prendre, à condition de disputer des tournois chaque semaine et de tous les gagner, ce qui, à moins que vous ne vous appeliez Daniil Medvedev, semble fortement improbable. Si Roberto Bautista Agut a l'air bien placé pour être le 7e larron, la huitième et dernière place reste la plus ouverte et au vu du classement actuel, ils sont entre dix et quinze à pouvoir encore envisager de la chiper. Cependant parmi eux, il y a des « canards boiteux » qui n'ont pas grand chose à espérer. Je pense notamment à Fabio Fognini, dont la fin de la saison est compromise en raison d'un souci physique, Kei Nishikori qui ne met plus un pied devant l'autre ou Alexander Zverev qui connaît un problème similaire.
Si je devais mettre un nom en avant, je dirais Matteo Berrettini. L'Italien, qui a réalisé un US Open de grande qualité, est en plein boom. S'il parvient à reproduire ce qu'il a fait durant la quinzaine new-yorkaise, alors je ne vois pas comment il pourrait ne pas être le huitième de la bande. Son immense service et son coup droit vont être d'une grande efficacité en Asie, mais surtout ensuite sur la tournée indoor européenne d'automne. Il est mon favori.
le trône serait promis à Rafael Nadal
Mon outsider est « La Monf ». Lui aussi a retrouvé la forme. S'il maintient une ligne de conduite digne de ce nom, alors il peut lui aussi rêver d'aller à Londres en fin d'année.
Et puis, n'oublions pas qu'il y en a un, déjà qualifié mais qui n'est pas du tout sûr d'y être : Novak Djokovic. Le Serbe a quitté le circuit à New-York en raison d'une épaule gauche douloureuse. Sa durée d'indisponibilité ne devait pas aller au-delà de Tokyo, où il est inscrit. Mais il s’avérerait que le pépin soit plus grave que prévu et qu'une intervention chirurgicale soit même envisagée. Si cela se confirme, alors sa saison serait terminée et la 9e place deviendrait, elle aussi, qualificative pour le Masters.
Une fin de saison prématurée pour le Serbe serait également synonyme de perte de la première place mondiale. En effet, Djokovic a 2 600 points à défendre d'ici la fin de la saison. S'il ne devait plus jouer, son classement chuterait et le trône serait promis à Rafael Nadal qui, a contrario de son éternel rival, n'a pas le moindre point à défendre (souvenez-vous, la saison 2018 de Rafa s'était achevée sur un abandon en demi-finale de l'US Open). Sans être obnubilé par ce titre honorifique, l'homme aux 19 titres du Grand-Chelem s'en accommoderait volontiers. Cela étant dit, son programme d'ici la fin de l'année n'est pas bien lourd, avec des inscriptions à Shanghai et Paris uniquement. Il faut dire qu'entre les deux, l'Espagnol a un rendez-vous bien plus important, puisque lui et sa douce de toujours s'uniront par les liens du mariage.
Rafa est donc plus que favori pour finir l'année à la place de numéro 1 mondial. Il ne s'agirait pas d'une première (il a déjà terminé numéro 1 à quatre reprises en 2008, 2010, 2013 et 2017) mais ce serait, évidemment, un bel accomplissement. Pour le faire avec style, l'Espagnol devra s'imposer à Londres. Ce qui lui permettrait, enfin, d'être sacré au Masters, un titre après lequel il court toujours, sans succès, mais qu'il mérite largement. Car Nadal est très clairement un véritable Master.
Et là-dessus, personne ne pourra me contredire.