Quel dommage

5 sept. 2019 à 09:25:00

Quel dommage
La nuit dernière, Gaël Monfils a manqué une vraie belle opportunité de se qualifier pour le dernier carré de l'US Open. Abandonné par son service et luttant avec une implication en mode va-et-vient, le Français a dû céder face à un adversaire franchement prenable.

C'est quand même dommage ! Il était si proche, et à la toute, toute fin seulement, il a perdu: c'est ce qu'ont dû se dire ceux qui ne comprennent pas trop le tennis après la défaite de Gaël Monfils, hier face à Matteo Berrettini, en quart de finale de l'US Open.

Et bien, ils ont tort. On ne gagne pas un match comme celui-ci, face à un serveur aussi costaud, en commettant 17 doubles fautes  ! C'est (presque) physiquement impossible. Gaël le dit mieux que moi  : «  Je ne pense pas qu'il m'ait manqué si peu à la fin. Il m'a manqué un peu une bonne partie du match. J'ai fait des doubles fautes, je me suis battu avec ça et avec mon adversaire. Je me suis battu autant que possible. Mais c'était une grosse bataille de service et ce n'est pas juste qu'il me manque quelque chose à la fin... J'aurais dû mieux servir pour gagner ce match avant.  »

une  « tremblotite » aiguë du bras

Ah, vous voyez ? Je n'invente rien. Par contre, ce que Gaël oublie de dire selon moi, c'est qu'hier, il était branché en courant alternatif et que, de ce fait, il s'est compliqué la vie tout seul.

Revenons au début de la deuxième manche, si vous le voulez bien. Gaël mène 1 set à rien, fait le break d'entrée dans le deuxième, confirme pour mener 2-0 et se procure une balle de double break. C'est à ce moment-là que le match bascule. Si «  la Monf  » mène 3-0, voire 4-0, l'Italien ne revient plus dans le set. Et pour Berrettini, revenir de deux sets à rien aurait alors été une tout autre mayonnaise. Un exploit réussi une seule fois par le gladiateur romain, mais à pondérer tout de même. Déjà, ça s'était passé à Wimbledon (en 2018), donc plus simple, surtout lorsque vous servez comme lui. Ensuite et surtout, de l'autre côté du filet, il s'agissait de Jack Sock qui, cette année-là, n'avait pas réussi à gagner 2 matches consécutifs jusqu'à Bercy, c'est-à-dire le dernier tournoi de l'année. Certes, Berrettini a tout de même effectué cette remontée, mais face à un  «  gonz  »  qui souffrait d'une  «  tremblotite  »  aiguë du bras !

Il est donc vraiment rageant que Monfils n'ait pas enfoncé le clou lorsqu'il en avait l'occasion.

Puis au fur et à mesure des jeux, notre smasheur à 360° s'est comme éteint tout doucement. On aurait dit qu'il n'en revenait pas d'avoir vendangé cette opportunité et semblait presque désemparé, voire résolu à perdre. Cet état bizarroïde a perduré jusqu'au début du quatrième set. C'est à ce moment-là que tout à coup, pour une raison qui m'est encore inconnue, et qui le restera sans doute, Gaël a repris du poil de la bête. Il s'est mis à s'encourager de manière extravagante, à lâcher ses coups, à bouger ses jambes et à prendre le dessus, à nouveau, sur son adversaire, qui, je vous le rappelle, semblait intouchable depuis 2 sets.

« Casa de Gaël »

Grâce à cet élan d'enthousiasme, le public, grand fan de Monfils à New-York, se réveille dans un premier temps, puis se remet à y croire. Le showman qu'ils aiment tant est de retour en mode  «  show boat  »  à l'américaine. Et ça, les fans de NBA et de NFL adorent. Mais trop tard. L'Italien avait trop d'avance. A 5-2 dans le cinquième set, on s'est même dit  : « Tout ça pour ça  !  » Puis à 5-3 pour Berrettini, sur balle de match , le beau gosse d'1m96 a servi l'une des plus vilaines doubles fautes de l'histoire du tennis. Preuve qu'il n'était pas si serein que ça  ! Evidemment qu'il ne l'était pas, il était en passe de se qualifier pour une demi-finale de Grand Chelem pour la première fois de sa carrière  ! Cette double faute était tellement hideuse, qu'elle a permis au Français d'y croire à nouveau. Et à 5-5, je dois vous avouer que moi aussi, j'ai commencé à me dire que la saison 4 de  «  Casa de Gaël  »  allait se terminer en happy end. Mais c'était sans compter sur une nouvelle décompression tricolore à base de doubles fautes à répétition. Dans ces conditions-là, on ne peut pas gagner.

C'est donc vraiment dommage que Gaël Monfils n'ait pas été capable de rester mobilisé plus longtemps, car dès qu'il le voulait bien, on avait l'impression qu'il le pouvait. Encore faut-il le vouloir du début à la fin. Et ça, n'importe quel joueur de tennis vous dira que c'est bien ce qui est le plus difficile dans ce sport à la...

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