Qui pour succéder à Novak Djokovic ?

23 août 2019 à 09:07:00

Lundi, coup d'envoi du Grand Chelem le plus extravagant des 4. Mais peu importe la surface, l'ambiance, les règles, l'enjeu est identique aux trois autres et il est majeur. Voici mes favoris par catégories. Qu'en pensez-vous ?

Dans 48 heures démarre le 4e et dernier Grand Chelem de l'année. L'US Open n'est pas comme les autres, avec son bruit incessant, ses ramasseurs qui font des lancers de joueurs de baseball, ses spectateurs qui peuvent garder une balle qui va dans le public, ou encore ses standing-ovations au début du tie-break du 5e. Pour toute ses raisons et bien d'autres, j'aime beaucoup ce tournoi.

Le tirage au sort ayant eu lieu, je vous propose mon traditionnel pronostic pour un tournoi qui s'annonce particulièrement excitant, au vu de ce qu'il s'est passé depuis 1 mois sur le continent nord-américain. Mais plutôt que de vous livrer le vainqueur point barre (un exercice qui devient vraiment trop facile... blague !), je vais vous en faire plusieurs par catégorie.

Djokovic-Nadal-Federer 

Cette catégorie n'est jamais facile à déterminer. Si l'on s'en réfère aux résultats de la tournée estivale sur ciment, alors c'est Rafael Nadal qui tient la corde. L'Espagnol n'a, certes, joué qu'un tournoi - un tournoi auquel n'ont pas participé Novak Djokovic et Roger Federer -, mais d'autres étaient bien présents (Kyrgios, Tsitsipas, Khachanov et surtout Medvedev), ce qui ne l'a pas empêché de s'imposer. Et sans la moindre anicroche, si ce n'est un petit set face à Fabio Fognini. En revanche, face au redoutable Daniil Medvedev, Rafa n'a même pas transpiré (blague encore). On ne peut pas en dire autant de Novak Djokovic qui, à Cincinnati, semblait se balader jusqu'à ce qu'il bute sur Medvedev. Quant à Roger Federer, il ne compte qu'une victoire depuis sa finale perdue face à Djoko à Wimbledon, contre «  l'immense  » Juan-Ignacio Londero (1m80). C'était au 2e tour du Masters 1000 de Cincinnati (un tournoi qui, soit dit en passant, se situe réellement à 40 kilomètres du centre ville). Au tour suivant,   l'ancien s'est fait balayer de manière inquiétante, qu'on se le dise, par un Rublev en «  v ogne  » (russe pour en feu) ! Avantage donc à Rafael Nadal, qui sera revanchard par rapport à l'édition 2018 où il avait dû abandonner face à Juan Martin del Potro. S'il l'emporte, l'Espagnol soulèverait le trophée pour la 4e fois.

Les autres très bons qui ne sont ni Djokovic, ni Nadal, ni Federer

En dehors du «  Big 3  », c'est évidemment Daniil Medvedev qui se positionne comme ultra-favori. Le Russe a achevé une tournée nord-américaine constituée de 2 finales (Washington 500 et Montréal 1000) et d'une victoire au Masters 1000 de Cincinnati. Mais, car il y en a toujours un, la vérité du circuit de tous les jours n'est pas celui des Grands Chelems. Demandez à Sascha Zverev si vous ne me croyez pas. Ou à Medvedev en personne. Ce dernier n'a connu qu'une seule fois la joie d'une 2e semaine en Majeur. A part ça, ses meilleurs résultats dans le (très) grand bain, c'est 1er tour à Roland-Garros et 3e tour à Wimbledon et l'US Open. Evidemment, le joueur n'est plus le même, mais de là à performer sur un format aux meilleurs de 5 sets,   il y a un monde. Il reste néanmoins le favori des "Extra-Djonafed". Dans ce groupe, on peut retrouver également Dominic Thiem, même si, depuis son épopée à Roland-Garros, il n'a rien fait si ce n'est remporter le tournoi de Kitzbuhel en battant... personne ! On y compte également Stefanos Tsitsipas, qui s'il arrive à attacher ses lacets pourrait passer plus d'une semaine à New-York. Sans oublier enfin Nick Kyrgios qui pourrait jouer les troubles fêtes, mais qui à un moment ou un autre implosera de toute façon.

Les non Top 10

Pour les joueurs qui ne se situent pas parmi les 10 meilleurs du monde, j'aime assez les chances de Félix Auger-Aliassime. Le jeune Canadien de 19 ans est en progression constante. D'ailleurs, il a fait lundi dernier, le 19 août, son entrée dans le Top 20 à la 19e place  ! Rappelons qu'il y a un an, jour pour jour, F2A pointait 100 places plus loin (116). S'il franchit son premier tour face à son compatriote Shapovalov sans trop d'encombres, il pourrait rêver d'une 2e semaine, voire d'un quart de finale. A ses côtés, je ne serais pas surpris de voir David Goffin réaliser une belle quinzaine new-yorkaise. Avec sa finale à Cincinnati, le Belge se rapproche à nouveau du Top 10 (15). Il se trouve dans la partie haute du tableau, en compagnie de Djokovic et Federer, ce qui "amendonné" va poser problème. Mais si «  Dav  » est chaud comme une baraque à frites rocourtienne, il ne faut pas trop se faire de souci pour lui avant les quarts de finale.

Les French Boys

Il y a de quoi être optimiste concernant les mangeurs de Roquefort. Gaël Monfils a montré de très belles choses à Montréal, Richard Gasquet en a fait autant à Cincinnati, tandis que Lucas Pouille commence sérieusement à sortir la tête de l'eau. Et pourquoi pas retrouver l'un de ce trio en quart ou mieux encore en demi-finale? J'ai parfois tendance à m'enflammer quand il s'agit des Français, mais là, il y a vraiment matière à y croire.

La surprise

Elle pourrait venir du grand Est. La Russie, déjà bien représentée par Medvedev mais aussi Khachanov, retrouve un renfort de choix en la personne d'Andrey Rublev. Le plus jeune de la bande (21 ans) est un joueur pétri de talent, qui frappe la balle avec une violence extrême. Lorsque ses coups trouvent les limites du terrain, il est un danger létal, et peu importe qui se trouve de l'autre côté du filet. Si vous avez des doutes, demandez donc à Rodge, qui est allé jusqu'à dire qu'il était «  impressionné  »  ! Imaginez-vous. En 2018, «  Rubl  » a flirté avec le Top 30 sans jamais y pénétrer, et a été mis sur la touche contraint et forcé pendant 3 mois en raison d'une blessure au dos. Depuis, il lutte pour retrouver son meilleur niveau qui est bien plus proche de ses 2 compatriotes que son classement (47e) ne le laisse entendre. C'était sans doute LE joueur non tête de série à éviter au 1er tour, dommage pour Stefanos Tsitsipas. Si le Russe franchit l'obstacle grec, alors au lieu de rêver de pierojki, bortsch et stroganov, il pourrait envisager de croquer des triples "cheese and bacon", des ribs ou des chicken wings pendant encore quelques temps.

Voilà voilà. Vous savez ce que j'en pense. Mais j'en pense surtout que pendant les 2 semaines à venir, il y aura toujours un programme de nuit super excitant à regarder pour tous les insomniaques fans de tennis que nous sommes.

Enjoy.

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