Comme on dit en Russie: celui qui ne risque rien ne boit pas de champagne. Daniil Medvedev va pouvoir s'envoyer quelques coupettes après les trois semaines nord-américaines qu'il vient de passer. Même s'il en reste encore deux, et sans doute les plus importantes, ce qu'a réussi Danill Medvedev depuis qu'il a posé le pied à Washington DC, il y a trois semaines, n'est rien d'autre qu'exceptionnel.
Avec ce titre décroché à Cincinnati, le Russe élève à 44 le nombre de matches gagnés cette saison. Il n'est autre que le leader du circuit ATP en matière de victoires. A titre de comparaison, en 2e on retrouve Rafael Nadal, leader à la Race avec 41 victoires. Le 3e est Roger Federer avec 39, suivi de Novak Djokovic avec 38 !
Limite "Basilashviliesque"
Grâce à ce titre, son premier en Masters 1000, Medvedev fait également son entrée dans le Top 5 pour la première fois, seulement un mois après sa toute première entrée dans le Top 10. D'ailleurs, il n'en revient pas lui-même : « C'est un énorme accomplissement, que je n'aurais pas cru possible il y a trois semaines, parce que je venais seulement de faire mon entrée dans le Top 10. D'ailleurs, je me disais que ça serait bien d'y rester un peu, en espérant que ça dure longtemps. Et maintenant, je suis Top 5. C'est énorme ! »
Il faut dire que 14 victoires en 20 jours est absolument incroyable, mais aussi compliqué pour le corps. A ce propos, la célébration de Medvedev après sa victoire sur Goffin était limite "Basilashviliesque", avec une absence totale et absolue de réaction et de joie.Ne vous y méprenez pas. Certes, Medvedev n'est pas le plus expressif. Après tout, il reste Russe. Mais de là à ne pas du tout fêter son premier titre en Masters 1000, faut pas pousser mémé dans les orties !!
So THIS is how it feels to win your first #ATPMasters1000 ????.
— ATP Tour (@ATP_Tour) August 18, 2019
Congrats, @DaniilMedwed ????
????: @TennisTV | @CincyTennis pic.twitter.com/CRMcdB6g6V
Il y a pourtant une explication : son flegme victorieux n'est dû à rien d'autre qu'à une fatigue extrême : « Si on m'avait demandé avant le tournoi comment je pourrais célébrer une victoire en finale, j'aurais probablement répondu que je tomberais sur le court, que je crierais et sauterais en l'air en levant les bras. Mais j'étais tellement fatigué, surtout à 5-3 dans le 3e set... Durant ce dernier jeu, alors que j'étais mené 15-40, je commençais à ressentir des crampes de partout. Je n'ai évidemment rien montré. Là, j'ai réussi quatre services incroyables. Après le dernier je me suis juste dit : Wow, c'est fini. Je n'avais aucune force en moi pour faire quoi que ce soit. »
Regarder la télé pendant 24 heures
Et maintenant ? Daniil, alias « l'ours » comme il est surnommé, va devoir récupérer avant d'attaquer le dernier Grand Chelem de l'année. Cela sera évidemment plus facile avec la victoire, mais cette récupération reste néanmoins cruciale pour attaquer un format aux meilleurs des 5 sets. Comment va-t-il s'y prendre ? On n'aura pas les secrets du Team Medvedev, mais on sait en détail comment cela va démarrer : « J'ai juste besoin de me coucher et de regarder la télé pendant 24 heures ! » Tout un programme.
Premier Russe à faire son entrée dans le Top 5 depuis Nikolay Davydenko en 2005, Medvedev sera clairement l'un des hommes à abattre à New York. Au lieu d'éviter les balles, il va falloir qu'il les renvoie, ce qu'il fait exceptionnellement bien d'après David Goffin, sa victime la plus récente : « Il ne manque rien, c'est comme si on jouait face à un mur. »
Pozdravleniya Daniil et udachi pour l'US Open.