Grand Chelem ou pitreries ?

5 août 2019 à 19:10:00

A Washington, la semaine dernière, Nick Kyrgios a fait le show! Il a prouvé, une fois de plus qu'il était pétri de talent. Par contre sa difficulté à manager sa concentration fait qu'il chute facilement dans la frustration ou la pitrerie. Autant d'éléments qui l'empêcheront de soulever, un jour, un titre du Grand Chelem.

Ce lundi marque la fin de la trêve officieuse de mi-saison. Je dis cela car il s'agit, à l'occasion du tournoi de Montréal, du premier Masters 1000 de la tournée d'été nord-américaine. La saison sur ciment est donc définitivement lancée même si, pour certains, elle avait déjà débuté.

Parmi ces certains, on peut compter Nick Kyrgios qui sort d'une grosse semaine dans la capitale américaine, où il s'est imposé. Le titre washingtonien est son 2e de l'année (6e en carrière). La semaine passée chez Donald Trump a été incroyable pour le surdoué australien. Il a tout fait contre tout le monde. Qu'il s'agisse de Gilles Simon, Yoshihito Nishioka, Norbert Gombos, Stefanos Tsitsipas ou Daniil Medvedev, tous ont eu droit au meilleur et au pire de Nick Kyrgios. Tweeners inutiles, hurlements sur l'arbitre, services à la cuillère, agacement en raison du public, ace sur deuxième balle à 220 km/h, jets de raquette entraînant des avertissements, feintes de coups droits smashés pour en fait faire une amortie, "fracassage" de bouteille d'eau sur la chaise d'arbitre et enfin, sa plus récente manie : sollicitation du spectateur juste derrière lui sur balle de match pour savoir où servir.

S'il joue, j'allume la télé

Le résultat de tout cela  : une semaine victorieuse, mais non sans souffrance. Mis à part son quart de finale face à Gombos, Kyrgios est toujours allé au moins une fois par match à 7-5 ou 7-6. Et contre un Tsitsipas diminué, il a même dû sauver une balle de match.

J'adore Nick Kyrgios. S'il joue, j'allume la télé. Ou bien si je suis sur place, je vais le voir jouer. Il se passe toujours quelque chose avec lui et c'est pour ça qu'il fait vendre des billets. En revanche, lorsqu'il s’arrête de jouer parce qu'il est agacé, ce qui est de fait totalement irrespectueux envers le public qui a payé pour le voir jouer, il m'énerve à tel point que j'arrête de regarder.

Nick Kyrgios, comme je l'ai dit plus haut, est surdoué. Il a des mains dorées. Il fait ce qu'il veut avec la balle, que ce soit au fond, au filet, au service, en défense, en attaque … Peu importe, il est super facile. C'est également un super athlète naturel, ce qui lui permet de courir très vite, de sauter très haut et de taper très fort.

Balivernes  ! C'est un compétiteur.

En revanche, au niveau du mental, là, ça pèche. Ce qui explique qu'il ne met pas une raclée à Thai-Son Kwiatkowski. Qui  ? Exactement. Kyrgios l'a battu 7-5 6-4 au 1er tour. Pour info, Thai-Son est classé 204e au monde.

Ce souci de concentration est ce qui empêche NK de rivaliser avec les meilleurs. Tennistiquement, il en a clairement les moyens, mais chacun sait qu'il faut plus qu'un bon coup droit pour réussir sur le long terme et gagner des «  vrais  » titres. C'est bien beau de faire des pitreries et de faire rire la galerie, mais à ce rythme-là, jamais il ne remportera un titre du Grand Chelem. On me dira  : « Il s'en fout, il n'est pas comme les autres  !  » Balivernes  ! C'est un compétiteur et c'est la raison pour laquelle il continue à disputer des tournois, à s'entraîner, à parcourir le monde et à être un joueur de tennis professionnel.

Ou alors, je me trompe. Et tout ce qu'il veut, c'est amuser son monde à coup de «  tricks  ». C'est bien les tricks, mais ce n'est pas comme ça qu'il remportera l'Open d'Australie. Pourtant, je le répète, il en a les moyens.

Alors Nick  ? Tu veux finir ta carrière à la Federer ou Nadal (c'est de ce niveau de talent dont je parle chez l'Australien) ou bien tu veux devenir le nouveau Mansour Bahrami  ? Pas de honte à cela, mais je pense qu'à 24 ans et avec 6 ans de carrière sous la ceinture, il serait temps de faire un choix.

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